Fin février a marqué le 7e anniversaire du coup d’État en Ukraine, qui, après avoir été appelé par la superproduction médiatique internationale « la révolution de Maidan » ou « la révolution de la Dignité », a retiré le pays des mains du gouvernement prorusse corrompu et peu charismatique de Viktor Ianoukovitch pour le remettre à un cartel de personnages grotesques, totalement contrôlés par les États-Unis, qui, accompagnés de slogans nationalistes et anticommunistes, n’ont pas tardé à faire du pays un outil de la politique occidentale pour attaquer et provoquer la Russie.
Le gouvernement de l’Ukraine, le pays le plus pauvre et le plus dépendant d’Europe, déchiré par la guerre civile, continue d’exceller dans la politique de l’absurde. Un tel succès ne serait pas possible sans le soutien sans réserve du nouveau gouvernement démocrate des États-Unis. Après avoir fermé, il y a quelques semaines, les trois principales chaînes de télévision de l’opposition, par un décret présidentiel dicté par l’ambassade des États-Unis, voilà que le Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine (SNBO), se moquant de la loi et du bon sens, applique des « sanctions » à l’encontre de citoyens et d’entreprises du pays, les accusant de « soutenir le terrorisme », tout en refusant de préciser les motifs de ces accusations, puisqu’il s’agit de « secrets d’État ».
Alors que les autres pays en conflit déclarent de temps à autre des sanctions contre des étrangers et appliquent le Code pénal à leurs propres citoyens, l’Ukraine fait peu de cas des concepts de souveraineté et s’attire une fois de plus les bonnes grâces de l’ambassade des États-Unis à Kiev, qui « soutient les efforts du gouvernement pour maintenir l’indépendance et l’intégrité territoriale au moyen de sanctions ».
L’actuel ennemi numéro un du gouvernement et la principale cible des sanctions est l’homme politique et l’homme d’affaires ukrainien Viktor Medvedchuk, actionnaire majoritaire des chaînes interdites, chef de la « Plateforme d’opposition Pour la vie », la seule force politique du pays qui s’oppose à la guerre et qui bénéficie d’un soutien populaire croissant. Proche de Poutine, il a géré les pourparlers avec la Russie concernant la livraison à l’Ukraine de la technologie permettant de produire le vaccin Sputnik V, en tenant compte du fait que le pays n’a à l’heure actuelle ni vaccins ni plans de vaccination (un projet qui a été immédiatement avorté par le président Volodymyr Zelenzky suite à une autre instruction provenant des États-Unis).
Parmi les autres citoyens récemment visés par des « sanctions » figure Oksana Marchenko, présentatrice populaire de télévision et épouse de Medvedchuk. Bien qu’elle se soit pendant tout ce temps tenue en marge des activités politiques de son mari, elle apparaît aujourd’hui à la une des réseaux sociaux – le dernier bastion de toute liberté d’opinion en Ukraine – avec la promesse solennelle faite au peuple d’entrer en politique et de ne pas se laisser intimider par un gouvernement fantoche contre lequel elle déclare pratiquement la guerre.
La vitesse à laquelle la situation économique et sociale de la grande majorité des Ukrainiens se dégrade est telle qu’il est très difficile de croire que les héritiers actuels du coup d’État de Maidan resteront au pouvoir encore longtemps. Si nous considérons également la situation en Ukraine à partir de l’actuel effondrement généralisé de cet oxymore de « capitalisme démocratique », promis et vendu au peuple comme une récompense pour avoir été le plus anticommuniste d’Europe, on comprend vite que les temps à venir seront plus que turbulents.