A l’occasion du mois de la femme, Pressenza publie une série d’interviews vidéo intitulée « Femmes constructrices de futur, vers une culture de la non-violence ».
Dans cette interview, Veronica Tarozzi s’entretient avec Makoma Lekalakala, directrice de Earthlife Africa, une organisation de la société civile pour la justice environnementale et contre le nucléaire. Elle est depuis longtemps active dans des mouvements sociaux qui s’attaquent à des questions allant de l’égalité des sexes et des droits des femmes aux questions de justice sociale, économique et environnementale. Ces dernières années, Makoma s’est attachée à cibler la corruption environnementale.
Son engagement en faveur de la justice climatique en Afrique du Sud a permis à la société civile de remporter le premier procès sud-africain sur le changement climatique contre le gouvernement et l’annulation de l’accord nucléaire entre l’Afrique du Sud et le gouvernement russe. Pour ses efforts, elle a reçu le prix Goldman Environmental Prize for Africa 2018 et le prix SAB Environmentalist of the year 2018. Makoma a ses racines en tant que combattante de la libération et est une forte militante pour une société juste et équitable.
Dans cette interview, elle parle du rôle des femmes dans la protection de l’environnement et de la vie qui nous entoure, et de la philosophie africaine de l’Ubuntu, selon laquelle tous les êtres vivants sont liés. Elle décrit le futur auquel elle aspire, un futur où la justice prévaut, où il n’y a pas de guerres et où tout le monde a accès à la nourriture et à l’eau potable. Enfin, elle aborde un sujet qui lui tient à cœur, celui de la tendance de divers gouvernements africains à investir dans la construction de réacteurs nucléaires et insiste sur les dangers d’une technologie responsable de catastrophes sans fin, produisant des déchets radioactifs qui affecteront la vie des générations futures. Elle parle de la création d’un réseau africain de mouvements antinucléaires et d’énergie renouvelable et de l’aide que Pressenza et d’autres activistes des médias peuvent apporter à leur lutte en montrant les questions vraiment importantes et en suscitant un débat mondial à leur sujet.
La vidéo est en anglais, pour la voir (19′ 23″) avec les sous-titres en français : 1. Cliquez sur l’icône Sous-titres (rectangle blanc en bas à droite de la fenêtre du lecteur vidéo). 2. Cliquez sur l’icône Paramètres (roue dentée en bas à droite), puis cliquez successivement sur Sous-titres, puis sur Traduire automatiquement. 3. Dans la fenêtre qui s’ouvre, faites défiler la liste des langues et cliquez sur Français.
Voici un extrait concernant l’Ubuntu :
« Ce genre de propos, ce genre de philosophie qui interconnecte tout le monde les uns aux autres, c’est l’Ubuntu. Il a été le centre de ce que les gens en Afrique appellent de différents noms, mais en Afrique du Sud, nous utilisons généralement ubuntu comme étant cette interconnexion entre nous.
L’interconnexion n’est pas limitée aux êtres humains, c’est aussi l’interconnexion avec ce qui nous entoure, c’est notre interconnexion avec les êtres vivants, qu’il s’agisse des arbres, des rivières, des aides que nous trouvons parmi nous.
Puis nous sommes interconnectés à l’environnement qui nous entoure, nous sommes interconnectés à l’avenir, nous sommes interconnectés à ce que nous sommes, et cela ne se limite donc pas à ce que nous vivons comme un collectif, comme une communauté, mais c’est bien plus que cela.
Par exemple, dans notre localité, nous avons des clans ou des tribus, nous avons ce que vous appelez des totems et la plupart de nos totems sont des animaux ou ce qui nous entoure ; si mon totem est un oiseau, cela signifie que je dois protéger les oiseaux ; si le totem d’une autre personne est une vache, cela signifie qu’elle doit protéger les vaches. C’est donc que nous sommes interconnectés avec ce qui nous entoure, en fait, nous devons nous instruire pour assurer la protection de la vie autour de nous, parce que si la vie disparaît, cela signifie que nous ne pouvons plus avoir aucune vie. »