L’élimination d’opposants politiques de la course aux élections présidentielles est une donnée permanente au Sénégal. Le sport favori du Président Macky depuis 2012…
Présentement, Ousmane Sonko, Président du parti Pastef (Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité) et député depuis juillet 2017, classé troisième lors des dernières élections présidentielles avec un score de 15, 67% de suffrages exprimés est victime d’un complot d’Etat via une accusation de présumé viol. Cette abjecte accusation ne tient plus la route avec un dossier vide où l’implication des gens de la galaxie Macky, qui joue aux apprentis dictateurs, est devenue flagrante aux yeux de tous. Son immunité parlementaire est levée en dépit du fait que les procès-verbaux des auditions de la section de recherches de la Gendarmerie n’ont rien donné. Après l’affaire Khalifa Sall (l’ancien Maire de Dakar) cette nouvelle offensive envers un adversaire leader de l’opposition officielle est une illustration des mœurs politiques du régime. Du gangstérisme d’État !
Quand un candidat potentiel gêne, on instrumentalise la justice pour l’anéantir.
Le seul tort de Sonko est d’être potentiellement le futur président. Macky a des intentions de briguer un troisième mandat, illégal du point de vue de la constitution ; de tenter de liquider Sonko avec des méthodes les plus sournoises, en le rendant inéligible ; de salir son casier judiciaire.
Sa convocation par le doyen des juges, a été un moment de fortes mobilisations, surtout des jeunes, pour accompagner son convoi, en cours de route des provocations policières sous l’instigation du Préfet de Dakar ont eu comme conséquence son kidnapping par le GIGN (Forces spéciales de la gendarmerie) pour lui notifier une garde à vue à la Caserne ; son arrestation et les émeutes qui ont suivi sont révélatrices de frustrations accumulées surtout chez les jeunes à qui la gestion économique et sociale du régime n’a proposé comme horizon indépassable que la débrouillardise ou la tentation de la traversée quasi suicidaire du détroit de Gibraltar
Cette violence dont est principalement responsable le régime, son gouvernement, sa police politique, ses « juges non indépendants et faibles » a eu comme effet l’ouverture d’un nouveau chapitre fait de manifestations populaires à Dakar et dans toutes les régions du pays face à l’arbitraire. Sans compter le facteur accélérateur des conséquences sociales, sanitaires, économiques, psychologiques du Covid-19, du couvre-feu depuis deux mois de l’axe Dakar-Thiés. Des symboles du capitalisme français dévalisés ou détruits (grandes surfaces commerciales Auchan- Stations Total)…Au demeurant, ce dont il est question entre la France et le Sénégal ce n’est certainement pas la solidarité entre le peuple sénégalais et français. Des messages chaleureux nous parviennent, par exemple celui de Jean-Luc Mélenchon et de beaucoup d’organisations du champ politico-social de France, le Parti Communiste français et de beaucoup d’amis du monde entier notamment d’Italie, d’Argentine et de la diaspora.
Le capitalisme français exploite et opprime aussi bien les peuples français que sénégalais et ailleurs…Nous ne versons pas dans l’amalgame…
Des militants du mouvement social comme notre frère Guy Marius de Frapp – France dégage (Front de lutte Panafricanisme et anti-impérialiste) arrêtés et victimes de sévices et de tortures les plus dégradantes. Laissé nu dans une cabine d’isolement durant des jours.
Des signaux de télévision coupés, internet ralenti voire coupé dans certains endroits.
Les mobilisations en cours dans les quartiers de Dakar, au campus et dans toutes régions avec beaucoup d’arrestations et un mort de 18 ans dans le sud (Bignona), par balles des militaires. Cela a comme effet de galvaniser davantage les manifestants. Y compris même des adolescents de 15 ans, 16 ans… en face des forces de répression. Toutes les régions du pays sont touchées…Un moment insurrectionnel populaire…
Le 5 février, le bilan était de 9 manifestants tombés sous les balles de forces militaires.
Les manifestations et marches ont subi les provocations de milices à la solde de la coalition présidentielle sous les yeux bienveillants de la police. C’est comme si « la violence légitime » dont se prévaut honteusement le régime finissant de Macky Sall est sous-traitée en ce moment à des hordes d’assassins armées de gourdins, de barres de fer, fusil à pompe etc…C’est peine perdue ! Le régime est atteint en plein cœur…Des voix dissonantes commencent à se faire entendre y compris dans ses propres rangs. La tête est atteinte.
Une ambiance de fin de règne flotte dans l’air polluée par les gaz lacrymogènes
Cette mobilisation diverse et plurielle ressemble évidemment à toutes insurrections connues. Des forces téléguidées par le régime infiltrent nos manifs en plus des dérives et casses inhérentes à ces situations…
L’occasion est grande d’essayer de diaboliser, de décrédibiliser le mouvement social en le présentant comme des « bandes de casseurs, des terroristes »…Dans ce registre et sur d’autres, les méthodes de Macky rappellent bien ce qui se passe à travers le monde quand des gouvernements perdent le contrôle sur les populations.
Le contexte généré par le covid19 où pendant une année, les gens ont été assujettis à des conditions difficiles, pertes de revenus, famine rampante. Ils ont profité des mesures de santé pour revenir sur beaucoup d’acquis démocratiques et sociaux…
Il y a un ras-le-bol et l’affaire Sonko a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, le détonateur… L’explosion sociale était prévisible…
Le processus de mise en place d’un nouveau paradigme est en marche. Ces dernières années nous avons expérimenté un net recul de nos acquis démocratiques. Même une simple autorisation de manifester relève du miracle. Nous devons stopper cette spirale en nous inscrivant pour une démocratie réelle qui seule ouvre la perspective d’une société solidaire où aucun être humain n’est au-dessus d’un autre être humain…
Il faut savoir partir en paix et sans violence, Macky ! Non au troisième mandat !
L’odeur du pétrole et du gaz découverts rendent-ils fous ?
Libération de tous les détenus politiques et abandon de toutes les poursuites judiciaires !