Dimanche 6 décembre, REHUNO Santé a participé au 5ème Forum humaniste Latino-américain animé par la journaliste Cloty Rubio de Barcelone sur le thème « envisager la santé de manière humaniste ».
L’évènement a permis à des professionnels de présenter six sujets liés à la santé : la profession d’infirmier, la santé mentale, le travail et la naissance, la fin de vie et le décès, la santé autochtone et la santé globale.
Le spécialiste de santé publique argentin Jorge Pompei souligne qu’il est nécessaire d’appréhender l’être humain comme un être multidimensionnel pour qui les aspects biologiques, psychologiques et spirituels sont structurellement liés à l’environnement social et naturel. La santé est le résultat d’un équilibre dynamique de toutes ces dimensions. Il explique qu’une vision humaniste n’empêche ni la maladie ni la mort, mais qu’elle est nécessaire pour construire autour de la santé, la consolider et la faire évoluer.
En ce qui concerne la santé autochtone et l’autogestion de la santé, Karla Mijangos Fuentes du Mexique, a commencé sa présentation par deux interrogations. Est-ce que la santé peut être envisagée sans définir ce qu’est la maladie ? Est-il possible de définir la santé sur la base de connaissances traditionnelles différentes du paradigme médical ? Cette infirmière et scientifique sociale féministe indique que c’est dans ses discussions avec une communauté Zapotec de Quialana qu’elle trouve la réponse à ses questions : dans cette communauté, la santé est synonyme de liberté, de bonheur, de festivité, de sentiment et de bien-être, sans tracas.
La sage-femme et acuponctrice brésilienne Flavia Estevan s’est exprimée sur le travail et la naissance. Elle explique que le travail et la naissance sont des moments sacrés et sublimes et qu’il faut travailler sur un idéal considérant les naissances comme des expériences sécurisées et respectueuses. Elle parle également de l’importance de sécuriser un accès aux droits sexuels et de reproduction pour tous dans le monde, et ainsi s’assurer que toutes les grossesses sont désirées.
Claudia Vaccaroni, une infirmière et spécialiste argentine de la Médecine Sociale et Communautaire explique qu’ « être infirmier est une expérience externalisée dans le soin à la personne dans la mesure où l’infirmier fait pour la personne ce qu’elle ne peut pas faire elle-même et l’aide à trouver son propre chemin, à grandir, à mûrir et à se retrouver. »
Au sujet de la santé mentale, Claudia García d’Argentine a adressé les thèmes de la folie et de la souffrance mentale. Cette psychologue et spécialiste de l’éducation universitaire indique que dans le passé, la folie était isolée, fermée, institutionnalisée, contrôlée et punie, et les institutions politiques fermées. Un changement s’est opéré avec la création de la catégorie des gens mentalement malades, avec des structures internationales qui s’assurent que ces gens sont considérés comme des citoyens, selon les droits de l’homme.
L’argentin Victor Piccininni a présenté en fin de journée plusieurs réflexions sur la mort et la fin de vie. Il a expliqué que la fin de vie physique et la mort implique un paradoxe. Alors qu’on dit au revoir à un corps et qu’on met fin à l’histoire de notre vie avec affection et amour, on entrevoit la possibilité d’une naissance spirituelle, on s’ouvre à une éventuelle transcendance. Avec l’intention de proposer des étapes vers une nouvelle vison humaniste face à la mort, Victor souligne que « si on agit, on aide à remplacer la souffrance mentale de ces moments par la compassion et la réconciliation, l’attachement au corps laisse place à l’abandon et la gratitude, et la froideur de la mort à un doux accompagnement vers une éventuelle transcendance spirituelle. »
Pour voir l’événement dans sa globalité, rendez vous sur https://www.facebook.com/rehunosalud/
Traduction de l’anglais : Frédérique Drouet