Pour la vision humaniste, la vie humaine est la valeur la plus élevée et la santé est son attribut le plus important.
Cela signifie que, sur le plan personnel et social, toute action qui tend à préserver et à améliorer les conditions sanitaires sera de la plus haute importance.
Nous définissons la santé comme un état et un processus. En tant qu’état, c’est un équilibre dynamique dans les domaines biologique, psychologique, social, environnemental et spirituel. Et en tant que processus, c’est l’amélioration progressive des réponses qui sont données pour maintenir l’équilibre dans ces différentes dimensions.
Ce qui par conséquent définit la santé, c’est la capacité de la structure psychophysique à éviter les situations de déséquilibre ou à retrouver un équilibre dynamique à chaque fois qu’il est perdu. C’est précisément le renforcement de cette capacité qui permet à la santé de se maintenir et de se développer.
Un organisme sain restera équilibré, et au cas où il serait en train de se perdre, il ne le fera pas de manière significative, en revenant rapidement à une situation d’équilibre sans laisser de séquelles des événements traumatisants.
Nous pouvons également reconnaître différents facteurs qui conditionnent l’état de santé dans différents domaines.
Sur le plan biologique, une alimentation équilibrée, une hydratation avec de l’eau saine, la respiration d’air pur et frais, un repos suffisant et une activité physique qui maintient le corps détendu et tonique.
Sur le plan psychologique et social, une attitude qui conduit à surmonter les situations génératrices de souffrance, et qui prédispose à une relation ouverte et solidaire avec la communauté et avec soi-même.
Sur le plan spirituel, une orientation qui permet d’entrevoir un sens profond à la vie, pour lequel il sera important de prévoir un espace de réflexion et une rencontre profonde avec soi-même.
Dans le domaine de l’environnement, un habitat soigné qui envisage à la fois des conditions adéquates pour le séjour et pour la nature en général.
D’autre part, il arrive que, même lorsqu’il n’y a pas de signes de maladie, les gens soient exposés à des situations qui les prédisposent aux accidents et aux maladies. Il s’agit de ce que l’on appelle les facteurs de risque, qui sont liés à l’environnement, au milieu social et au mode de vie.
En ce qui concerne l’état de l’environnement aujourd’hui, nous assistons à un processus de dégradation croissante résultant du mauvais traitement de l’environnement et de l’absence de politiques limitant l’action peu scrupuleuse des industries qui polluent l’eau, l’air et les sols. Il en va de même pour la déforestation, la pollution des rivières et des mers, la surexploitation des ressources naturelles, le réchauffement climatique, la production permanente de nouvelles substances chimiques, qui sont mises sur le marché sans évaluation d’impact, et d’autres dommages environnementaux qui sont des facteurs de risque majeurs pour la santé et la vie sur la planète.
En ce qui concerne l’environnement social, on observe une augmentation notable de la violence, résultant de l’inégalité d’accès aux droits fondamentaux, de la discrimination et du manque de liberté. Ainsi, les sociétés de plus en plus urbanisées et riches présentent des conditions de vie humainement inacceptables pour les grands groupes, caractérisées par la mauvaise qualité des aliments, le surpeuplement, le manque de services de base, l’analphabétisme et l’insécurité.
Simultanément, la culture de l’individualisme et de la compétition pour la possession matérielle et le pouvoir conduisent à considérer les autres comme des concurrents ou des ennemis, ce qui envenime les relations sociales.
En ce qui concerne le mode de vie, la culture est fortement influencée par la publicité qui encourage la consommation pour la malnutrition et le sédentarisme. Elle met en évidence la valeur de l’individualisme à tout prix, qui rend le travail coopératif difficile et favorise une vision utilitaire et « chosifiante » des autres, qui ne sont considérés que comme les instruments de leurs propres aspirations.
Tout cela met les gens dans une situation qui conduit à l’isolement, au repli sur soi et les prédispose ainsi à la dépression et à la souffrance mentale.
Enfin, si les conditions de vie ne s’améliorent pas, on retrouve les différents déséquilibres qui se manifestent sous forme de maladies infectieuses, dégénératives chroniques, mentales ou comportementales et d’accidents.
Cependant, notre approche ne commence pas avec la maladie mais avec la santé, en donnant la priorité aux comportements et aux actions qui maintiennent et développent la santé et en travaillant à réduire les facteurs de risque, en comprenant que la promotion de la santé et la prévention de la maladie sont plus précieuses que le traitement de la maladie ou le deuil.
Dans toutes les circonstances de la vie, la santé, les risques et la maladie seront présents simultanément dans des proportions différentes, l’intention étant, même dans le traitement de la maladie, de renforcer le capital santé existant.
Quant à l’approche de la maladie, différentes cultures au cours de l’histoire ont développé différentes stratégies de soins, dont beaucoup sont parvenues jusqu’à nos jours.
Aujourd’hui, il existe une stratégie de soins qui a été développée en Europe à l’époque moderne, puis s’est étendue ensuite au monde entier, et qui est connue sous le nom de médecine scientifique.
Elle a montré un grand pouvoir thérapeutique, en particulier dans les maladies aiguës et les accidents avec l’utilisation croissante des recours technologiques.
Il n’en va pas de même pour les maladies chroniques qui, bien qu’elles soient traitées, ne parviennent pas à guérir, ce qui fait que de plus en plus de personnes ont recours à des traitements pharmacologiques généralement à vie, dont le coût et les effets indésirables sont élevés.
Ceci s’ajoute à l’attention par spécialité qui fait qu’une personne doit être assistée par plusieurs spécialistes, selon l’organe ou le système affecté, ce qui fragmente la personne et génère une insatisfaction croissante dans la population qui cherche d’autres alternatives non conventionnelles à suivre et qui, grâce à la technologie de la communication, sont connues par de plus en plus de personnes.
Ces traitements ne sont généralement pas effectués dans le domaine de la médecine occidentale classique et sont considérés avec méfiance par la science officielle.
De notre point de vue, ils devraient être suivis et étudiés afin de déterminer leur véritable valeur lorsqu’ils sont administrés à une population qui, en général, ne dispose pas de connaissances suffisantes pour évaluer l’impact des différents traitements sur leur santé et doivent par conséquent être informés de manière honnête.
Si nous acceptons cette approche de la santé comme une dimension du progrès humain, alors nous souscrirons au concept humaniste qui dit : « Il n’y aura pas de progrès s’il n’est pas de tous et pour tous, car le progrès de quelques-uns finit par n’être le progrès d’aucun ».
Cela exprime l’aspiration selon laquelle les meilleures conditions de santé doivent nécessairement être atteintes par toute l’humanité, et nous ne pourrons pas parler correctement de santé si les conditions ne sont pas données pour que tous les êtres humains, sans distinction, puissent atteindre le niveau le plus élevé possible à chaque moment de l’histoire.
En résumant ce qui a été dit, nous comprenons que ce qu’il faut faire, personnellement et socialement, c’est renforcer la santé, réduire les facteurs de risque et traiter la maladie par des actions qui touchent tout le monde avec équité, opportunité et de la meilleure qualité pour tous.
C’est dans ce contexte que Rehuno a proposé d’être un moyen d’information qui, sans préjugés, étudie et diffuse les connaissances qui sont générées et qui peuvent contribuer à améliorer la vie humaine.
Par Jorge Pompei
Traduction de l’espagnol, Ginette Baudelet