En tant que militant du parti humaniste et de la non-violence active, je ne peux pas rester silencieux à l’occasion de la commémoration des 75 ans d’un des plus grands crimes contre l’humanité. Mais comment faire passer le message dans une commémoration d’une « vieille histoire », qu’il s’agit de construire le futur. Je ressens aussi que tout est en lien jusqu’à l’actualité d’aujourd’hui. Il y aurait donc beaucoup à dire. Et pour compliquer le tout, il faut faire court, sinon, dans la course quotidienne, vous ne lirez pas jusqu’au bout. Je tente malgré tout, avec des raccourcis et des imprécisions que j’espère vous me pardonnerez.
Voici 75 ans, les seules bombes nucléaires jamais lancées intentionnellement contre l’humanité explosaient à Hiroshima et Nagasaki. Les historiens sont maintenant tous à peu près d’accord que cette catastrophe n’était pas le dernier acte de la guerre 39-45, mais bien le premier de la guerre froide. Au moment où les deux grandes puissances se partageaient le monde, Il s’agissait bien plus de faire peur aux soviétiques que de provoquer la capitulation du Japon. Ces massacres auraient été qualifiés de crime contre l’humanité s’il avait été le fait des vaincus. Du côté du vainqueur, ces deux bombes sont présentées comme salvatrices de la liberté et de la démocratie.
De quelle liberté s’agit-il ? De quelle démocratie s’agit-il ? Pour des tas de « bonnes » raisons, les soldats sont dans nos rues pour notre « sécurité ». Les manifestations sont interdites pour notre « santé », juste au moment où les mouvements sociaux se multipliaient et gagnaient en force dans plusieurs pays du monde. En Belgique, un gouvernement illégitime dirige depuis 20 mois muni de pouvoirs spéciaux le dispensant du contrôle parlementaire, toujours au nom de notre santé. Nous pourrions parler de la France, la Hongrie, le Brésil, le Venezuela, la Bolivie, les Etats-Unis, et bien d’autres ou les règles démocratiques sont bafouées.
En géopolitique, les menaces et les peurs dirigent le monde, avec au sommet de cette logique, les armes nucléaires.
Les gens ont peur : peur des autres cultures et religions, peur de perdre leur emploi, peur des terroristes, peur d’être contaminés, peur pour les enfants, peur de l’avenir tout simplement. Avec le réchauffement climatique, même parler de la pluie et du beau temps avec le boulanger devient anxiogène. La pandémie du Covid-19 s’ajoute encore à tout cela avec, l’isolement, l’interdiction de voyager, le confinement à résidence. L’Union Européenne, annonce triomphalement sa solution : emprunter 750 milliards d’Euro aux banques privées (à rembourser au final par les petits contribuables). Ne faudrait-il pas emprunter seulement 10% de cette somme pour investir dans les dépistages et les soins des malades, permettant à la population de vivre normalement ? L’UE semble préférer maintenir la peur, l’isolement et les bénéfices des banques.
La dictature s’installe sans bruit, en se fondant sur les peurs. Nous sommes dans un moment de désillusion. L’être humain se sent « moche », « incapable », « inutile », « responsable du désastre ». Certains mouvements écologiques extrémistes estiment même que la disparition de l’humain serait finalement une bonne solution pour la planète.
STOP ! Je ne peux pas donner sens à ma vie et à ma mort dans ce défaitisme, sans espoir ni respect pour le processus évolutif qui nous a mené jusqu’ici. Il nous faut arrêter d’aller là où les puissants veulent nous amener : peurs, déprimes, replis sur soi ou dans son oasis locale.
Et bien sûr qu’il fallait prendre des mesures pour arrêter la pandémie du Covid-19 ! Et tout le monde (ou presque) s’y est mis. Magnifique Solidarité planétaire ! Il n’y a plus qu’à faire de même pour endiguer par exemple les pandémies de la pauvreté et de la pollution (respectivement 9 millions et 7 millions de morts CHAQUE année).
Il est venu le moment de voir LOIN et GRAND avec optimisme et solidarité. Nous sommes tous liés, y compris avec les règnes minéral, végétal et animal. Ils sont nos « racines » et sans eux nous ne pourrions être. Nous ne sommes pas destinés à être propriétaires de cette planète, mais bien à mettre notre conscience au service de cette vie qui trace son chemin. On ne sait pas trop bien vers où ça va, mais quelle belle aventure ! Il est venu le moment de regarder vers les étoiles. Giordano Bruno et Galilée nous ont sortis du géocentrisme. Nous savons depuis lors que l’Univers et les Multivers existent. Mais nous sommes restés dans nos cœurs petitement géocentriques (surtout certains de nos gouvernants). En regardant vers les étoiles ou simplement la beauté qui nous entoure, les luttes de pouvoir et les bénéfices de nos banquiers stockés dans la mémoire d’un ordinateur, sont vraiment peu de choses. Les étoiles nous attendent, mais pour les atteindre, je voudrais partager ma conviction que le chemin passera par une réconciliation humble en une nation humaine universelle.
Les deux bombes lancées les 6 et 8 août 1945 ont lancé cette politique de la peur que nous vivons. Les armes nucléaires sont la clé de voûte géopolitique de ce système. Leur démantèlement est une priorité car il sera le signal de l’effondrement de la terreur. Nous pourrons ensuite essayer la coopération.
Voir Grand et Loin vers le Futur, avec Confiance dans l’Humanité est le meilleur hommage que nous puissions rendre aux Victimes d’Hiroshima et Nagasaki.
Gilles Smedts
Parti Humaniste en Belgique.