Le Botswana est devenu le 40e pays à ratifier le traité sur l’interdiction des armes nucléaires – un accord mondial historique négocié en 2017 pour mettre hors la loi les pires armes de destruction massive et établir un cadre pour leur élimination totale. Seules 10 ratifications supplémentaires sont désormais nécessaires pour atteindre le seuil des 50 ratifications permettant l’entrée en vigueur du traité.
La ratification du Botswana coïncide avec le 11e anniversaire de l’entrée en vigueur du traité de Pelindaba, qui a déclaré l’ensemble de l’Afrique zone exempte d’armes nucléaires. Cette date souligne la relation de complémentarité entre les deux traités. En 2018, toutes les parties au traité de Pelindaba se sont engagées à « signer et ratifier rapidement » le nouveau traité mondial d’interdiction des armes nucléaires.
« En concluant cette étape importante », a déclaré Collen Vixen Kelapile, représentant permanent du Botswana auprès des Nations unies, « le Botswana a une nouvelle fois confirmé son engagement indéfectible en faveur de la paix et de la sécurité mondiales par l’interdiction des armes nucléaires, un moyen concret de parvenir à la mise en œuvre complète du programme de désarmement ».
Il a déclaré que le Botswana était fier de compter parmi les premiers États à avoir ratifié le traité et a encouragé « toutes les autres nations éprises de paix à se donner collectivement la main et à contribuer à cette noble entreprise d’interdiction de toutes les armes nucléaires ».
Malgré les graves conséquences de la pandémie COVID-19 dans le monde, des progrès constants continuent d’être réalisés en vue de l’entrée en vigueur du traité d’interdiction des armes nucléaires. La semaine dernière, les Fidji sont devenues le 39e État à le ratifier, en faisant remarquer que le « programme pour le désarmement » du secrétaire général des Nations unies était devenu « encore plus important à la suite de la pandémie COVID-19 » et en demandant que les fonds actuellement consacrés aux armements nucléaires soient réorientés vers le bien-être de l’humanité.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Botswana, le Dr Unity Dow – juge, militant des droits de l’homme et écrivain – a signé le traité d’interdiction des armes nucléaires en septembre dernier lors d’une cérémonie à New York. Son gouvernement avait souligné « le rôle significatif du traité dans le renforcement des normes et pratiques mondiales contre l’utilisation, la prolifération et la possession d’armes nucléaires par quelque pays que ce soit ».
Le Botswana a activement encouragé l’adhésion universelle au traité, notamment en soutenant une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en 2019 qui appelle tous les États à signer, ratifier ou adhérer au traité « le plus tôt possible ».
Le traité a été négocié en réponse à l’inquiétude croissante de la communauté internationale face aux conséquences catastrophiques qui résulteraient de toute utilisation d’armes nucléaires. Aucune nation n’est à l’abri de ses conséquences : les populations de pays voisins comme éloignés, qui sont étrangères au conflit, souffriraient des effets des retombées radioactives, du dérèglement climatique et de l’insécurité en ce qui concerne l’approvisionnement en ressources.
En outre, les programmes d’armes nucléaires détournent chaque année des dizaines de milliards de dollars du secteur de la santé, de l’éducation, des secours aux sinistrés et d’autres services vitaux. Le préambule du traité s’inquiète du « gaspillage des ressources économiques et humaines » que représentent ces programmes. En ratifiant le traité, le Botswana a contribué à renforcer le cadre juridique mondial contre l’utilisation et la possession d’armes nucléaires.
La ratification du Botswana intervient moins d’un mois avant que le monde ne célèbre le 75e anniversaire des bombardements atomiques américains d’Hiroshima et de Nagasaki, qui ont fait plus d’un quart de million de morts. Les survivants de ces terribles attaques demandent instamment à toutes les nations qui n’ont pas encore ratifié le traité de le faire avant le 6 août de cette année.
le 15 juillet 2020
Traduit de l’anglais par la rédaction francophone