Spirituellement, j’ai envie de me situer au-delà de la dualité et, après tout, je pourrais y arriver. Il me suffit par exemple de considérer :
– que la situation planétaire actuelle, sur fond de pandémie, n’est qu’un remake karmique de situations passées avec pour objectifs d’apaiser en nous toutes les tensions qui doivent encore l’être,
– que tout est illusion au plan de la matérialité, que nous sommes dans une pièce de théâtre où nous jouons exactement le rôle qui est le nôtre, en nous aidant les uns et les autres à nous libérer individuellement de tout ce qui pourrait nous entraver à l’échelle de notre « être ». A ce titre, celles et ceux que nous considérons être nos ennemis, sont nos amis, car ils nous permettent de nous dépasser et de nous alléger,
– que, ce que je crois profondément, la vérité est ailleurs, dans le cœur de nos cœurs, et qu’il nous appartient d’y accéder,
– que seuls l’amour et la joie intérieurs pourront entrainer l’amour et la joie à l’extérieur, ce que je crois également profondément,
– que notre seule et véritable responsabilité est d’accéder à notre paix intérieure, afin qu’elle rayonne à l’extérieur.
Mais pourtant, socialement, je ne peux m’empêcher d’être touchée et de me sentir concernée par cette l’humanité dont je fais partie. Sur ce plan terrestre, ce que nous vivons est aussi ma réalité. Je suis touchée par :
– les conséquences psychologiques et économiques de la situation que nous vivons à l’échelle planétaire, et par ces millions de personnes qui sont déjà directement concernées et en grandes difficultés,
– le poids de l’argent dans les décisions des États, et les conséquences humaines et écologiques de ce prisme financier,
– le poids de la pensée unique, la volonté de l’imposer, et l’absence de débats constructifs, qui ouvrent de nouvelles voies,
– la privation de nos libertés en ce qui concerne notre santé et la manière de nous soigner,
– surtout le mépris envers la vie et la nature, leur intelligence et leur subtilité,
– et plus encore les pleurs d’un enfant maltraité, délaissé, utilisé.
Ma conviction est qu’au final le spirituel l’emportera. Et que bien sûr, il nous reste, aujourd’hui et pour demain, la solidarité et notre créativité.
Quant au regard que je porte sur la situation, je me dis qu’il n’est qu’une vision personnelle, d’autres la regardent et la vivent autrement.
Cela me pose tout de même la question du combat, celui qui me parait juste sur ce plan matériel-là.
Pour moi ce combat ne peut être que non-violent, c’est certain.
Il est aussi médiatique, au risque de devenir anxiogène à force de proposer un autre regard sur la réalité et d’alimenter la dualité. Je suis ceci dit très reconnaissante envers les lanceurs d’alerte qui nous donnent à voir une autre vision que celle qui est considérée officiellement comme la « bonne » version (en fait, à part qu’ils n’en ont peut-être pas la carte, ne sont-ils pas journalistes avant tout ?).
Ce combat est également énergétique et subtil.
Il est aussi celui de l’inventivité.
Mais il est. Il y a un combat, une posture, un choix. Nous avons le pouvoir de donner naissance à la réalité, dans un sens ou un autre. Je le crois.