Par Dominique Dubois
Le Verbe orthosonique a été mis en ligne le 6 février 2020, l’épidémie n’était pas déjà pandémie. Sur ce site, quelques mots annonçaient pour le printemps, bientôt en ligne : nous sommes la terre.
Il est toujours bouleversant d’observer comment les mots prononcés sont porteurs à la fois d’une émergence imprévisible dans sa manifestation, et en même temps d’une présence indicible pré informationnelle qui nous avertit. Elle nous prépare à devenir ce que nous sommes déjà, dont nous pouvons douter par habitude, et qui pourtant s’impose beaucoup plus naturellement que ce que nous pouvions imaginer ou prévoir, précisément dans ces moments d’états critiques.
En quelques semaines, quelque chose dans l’atmosphère terrestre s’est profondément modifiée, l’utilisation récurrente du mot « inédit » témoigne d’un réveil collectif de la perception du pouvoir de l’ineffable au sein même de l’existant dans lequel se meut l’humanité. S’imposant à chacun et à tous, impactant tous les niveaux d’appartenance en même temps : individuel, familial, social, collectif et planétaire, à la fois de façon locale et globale, cette vague, cette houle dont les amplitudes sont imprévisibles, nous font collectivement ressentir que le mot planétaire n’est pas qu’un mot, mais une vaste dimension de la réalité dans laquelle nous sommes profondément inscrits, avec laquelle nous sommes invités dorénavant, à dialoguer irréversiblement.
Un des facteurs déclenchants de l’émergence et de la propagation de cette vague, s’est manifesté à partir de l’activation d’une interconnexion imprévisible entre un élément de la sphère pré-biotique (un virus inconnu appelé par la science le Covid-19) des êtres de la biosphère (animaux) et de l’anthroposphère (humains). Les principes d’auto organisation, d’auto régulation au cœur de l’univers, au cœur du vivant qui nous concernent plus directement sont si complexes à percevoir, que nous ne pouvons avancer que lentement et profondément dans la résonance révélatrice d’une multitude d’opportunités sous-jacentes. Dans cette dimension planétaire de l’impact, une étrange combinatoire entre ce qu’on appelle « l’effet domino » et « l’effet papillon » nous fait pressentir la présence d’une cause « sans cause humaine », interagissant avec la chaine causale ordinaire.
La puissance de ce pouvoir « a-causal » pénètre le monde existant, des signes avant-coureurs sont présents, la plupart du temps ils sont perçus, souvent ils sont banalisés ou interprétés avec des clés de lecture qui ne tiennent pas suffisamment compte de la complexité. Reconnaître la complexité, c’est s’incliner devant le mystère, s’incliner devant le mystère n’est pas une voie passive. C’est une voie où l’intelligence constitutionnelle du réceptacle est reconnue, non seulement comme interface insuppressible entre le principe agissant et l’action visible résultante, mais aussi comme manifestant et garantissant la répartition juste de l’information, de l’énergie, qui deviendront en s’organisant des ressources
En 2011, au Japon lors d’un séisme et d’un tsunami de grande envergure, des êtres humains ayant déjà reconnu l’intelligence profonde du monde animal, ont suivi des éléphants conduits par leurs instincts vers des lieux préservés. Cet instinct ne vient pas de nulle part, c’est le fruit de cette intelligence constitutionnelle, de ce réceptacle-temple d’une autre conscience, qu’est le corps. Le spectre auditif des éléphants beaucoup plus large que le nôtre inclut la perception des infrasons, tout leur organisme a répondu à cette onde de propagation émise par l’intensification des mouvements profonds de la géosphère. Ils ont su aller, là où ils ont été préservés. Orthosonie de la nature.
Crédits image : David Monje. Unsplash
Dans l’approche orthosonique nous nous entraînons à reconnaître notre appartenance à la complexité, nous nous entraînons à développer des spectres de perception beaucoup plus larges, plus inclusifs. Nous nous entraînons à écouter la profondeur, c’est d’elle que remontent l’information pure, l’énergie, les ressources dont nous avons besoin pour collaborer étroitement avec les puissances qui sont en train de soulever partout en même temps ce dans quoi nous nous mouvons.
Depuis quelques années un qualificatif a été ajouté à l’homme : l’homme augmenté, proposé par certaines voies technologiques, réservé à ceux qui peuvent le financer, cet homme augmenté n’est pas représentatif de l’humanité-une.
Ce qui est en train de se produire à la surface de la terre, touche toute l’humanité. En deçà, au sein, et au-delà de ce qui se passe de façon extrêmement violente dans l’immédiateté de la vie d’un grand nombre (crise sanitaire, crise économique, et d’autres crises en devenir) que nous avons tous à soutenir avec la plus grande compassion fraternelle, car nous sommes impliqués et corrélés, sont les signes manifestes d’une augmentation venant du pouvoir de la nature que l’humanité va peu à peu pouvoir reconnaître, assumer et incarner. Déjà des mouvements individuels, et collectifs se produisent, engagés et déterminés à servir, à répondre de façon créative, généreuse, solidaire, comme une évidence aussi. Et cela continue de se propager.
L’augmentation se manifeste par un retournement qui s’opère naturellement dans la perception des valeurs. L’absolu et le relatif cessent d’être duel, des épousailles nouvelles s’opèrent, et s’expérimentent, c’est juste un début de quelque chose d’autre…
Si nous résonnons avec les approches suggérées sur ce site, comme avec tant d’autres, c’est que nous sommes très privilégiés, ces privilèges nous engagent à servir avec plus d’efficacité, de vérité et de conscience fraternelle naturelle.
Ce premier article dans la rubrique Actualités, en annonce bien d’autres.
Le suivant en cours d’écriture va proposer certains éclairages sur les opportunités novatrices émergentes : des clés d’alliance avec les puissances de la nature et leurs impacts dans l’humanité.
Les articles, en devenir, pour orthosonie III « Nous sommes la terre » seront en résonance avec les articles «actualités » mais abordés sous un autre angle structurel.
Chorégraphie imprévisible et sécure du Verbe, le verbe orthosonique devient comme un journal de bord inédit, témoignant de la rencontre avec l’impact d’ondes sismiques venant de la profondeur de notre terre et de l’univers, et de ses impacts transformateurs de la profondeur de nos organismes et de tous les organismes, modifiant nos sociétés… au fil de ce déploiement, au fil de cette perturbation, nous devenons les tisserands que nous sommes réellement.
Merci à chacun et à tous.