Dans ce moment si particulier que nous vivons, tellement extra-ordinaire, plus de 2 milliards d’êtres humains confinés sont en train de vivre une même expérience commune, ce qui est probablement une première dans l’histoire de l’humanité.
Une épreuve douloureuse, tragique qui bouleverse notre monde intérieur, notre quotidien, nos habitudes, nos relations, notre mode de vivre, nos croyances, nos acquis, nos corps, nos pensées, nos âmes, et aussi le temps, et l’espace.
Dedans, dehors plus rien n’est à sa place !
Avec ce bouleversement presque total, il m’est apparu que nous tous, nous les 2 milliards, sommes probablement en train de partager les mêmes émotions.
Alors j’ai demandé à quelques ami.e.s qui me sont chèr.e.s de témoigner de ces émotions importantes.
Pas un simple témoignage mais un chemin de compréhension partagée qui puisse nous permettre de sortir d’une crise émotionnelle.
Ginette Baudelet témoigne
Afin de partager une expérience passée qui m’a totalement immunisée contre la peur de « partir », j’ai pris le temps en cette période de confinement, de m’interroger sur une incohérence bien humaine:
On dit de ceux qui décèdent qu’ils partent vers un monde meilleur, soit. Sauf que parmi ceux qui restent, aucun ne veut y aller !
Et inversement, notre monde est considéré comme une vallée de larmes, sauf que ceux qui y sont n’en veulent pas partir !
Dans la langue des oiseaux qui leur était si familière, les alchimistes auraient traduit ça par : dans le corps on a virus, une façon de jouer avec les mots, de les ré-arranger sans en détourner le sens, qui permet en ces temps troublés une dédramatisation de la situation, sans pour autant en minimiser la gravité. Et j’ai constaté, depuis que cette pandémie nous affecte, que nous sommes de plus en plus nombreux à échanger des textes, des images, des photos qui tous sont teintés d’humour. Étonnant paradoxe tout de même : c’est alarmant ? Alors autant en rire ; mais aujourd’hui dans ce contexte de pandémie et de malheurs qu’elle engendre il y a de quoi s’interroger.
Pourquoi choisir d’être spirituels dans cette période d’épidémie ?
– Début de sagesse ? Si le virus doit nous affecter, se stresser avant ne sert à rien, et dans le cas contraire inutile de se stresser. Et puis pour rester en bonne santé prenons la maladie en grippe, et en cas de grippe… n’en faisons pas une maladie !
– Ou réflexe de survie pour exorciser les peurs. Certains ont peur de la mort, tandis que d’autres sont déjà morts de peur à l’idée de mourir ! Alors qu’il s’agit d’un fait biologique , naturel, la seule certitude que nous ayons en ce monde.
Je n’ai pas choisi d’être spirituelle, mais force est de constater qu’il m’est difficile de garder un sérieux que j’assimile à un refus d’apprécier le plaisir de vivre.
Ce qui est remarquable en ces temps de confinement planétaire c’est le bon côté des choses, et il existe bien: le renforcement du lien social, les échanges qui se multiplient sur tous les réseaux, le besoin de prendre régulièrement des nouvelles des proches, une solidarité qui nous engage auprès des plus démunis, etc. On constate dans ce contexte de contagion que nous renforçons nos défenses… communautaires, une façon comme une autre d’affermir notre immunité collective. Sans oublier le vieil adage selon lequel rien de tel qu’un ennemi commun pour se réconcilier : aujourd’hui il s’appelle Covid-19.
Ce temps de réclusion chez moi a pour corollaire une occasion de me livrer à une introspection souvent reportée, mais nécessaire, la méditation. Quelles attitudes mentales ai-je priorisées jusqu’ici, et lesquelles choisir pour demain ? Ma priorité première a toujours été l’humain plutôt que l’argent, et les circonstances actuelles n’ont fait que renforcer cette indifférence vis-à-vis du matériel, indifférence qu’il m’a bien rendue ! Et puis la vie, la vie qui vaut d’être vécue malgré tout.
Et la mort ? Évoquée quotidiennement par les médias, elle ne m’agite plus mais me rappelle un questionnement auquel j’ai mis fin il y a plusieurs années, et dont je suis sortie définitivement guérie. En 1989 l’association IANDS France* recrutait des psychologues en formation afin de recueillir les commentaires de ceux et celles qui avaient vécu une expérience de mort imminente (dénommés Expérienceurs). J’ai eu l’opportunité d’en interviewer quelques-uns, qui tous m’ont déclaré ne plus en avoir peur après avoir franchi 4 étapes dans l’intervalle où ils ont été déclarés cliniquement morts, avant de réintégrer leur corps.
1) Sortie du corps physique.
2) Flottement, élévation, vision à 360°.
3) Transition symbolique : traversée d’un tunnel, ou d’un entonnoir, ou d’une rivière etc.
4) Approche de la Source de Lumière, ou conscience cosmique (Dieu, Amour, ou Christ, ou Lumière) c’est-à-dire une énergie spirituelle pure ; en sa présence tous les sentiments négatifs disparaissent ainsi que toute peur ou culpabilité.
Quelques précisions s’avèrent nécessaires à propos de la 4ème étape.
La personne se trouve dans un espace circulaire indéterminé où sa vision s’étend à 360° ; là apparaissent tous les actes de sa vie, semblablement à des tableaux, mais vivants, c’est-à-dire que les actes représentés s’accompagnent des sentiments ressentis en les accomplissant. C’est là que se présente pour chacun le choix d’intégrer ou de rejeter les expériences vécues, ce choix déterminant notre éventuel retour sur Terre pour «corriger » ce qui a été mal vécu (le karma). Nul Dieu anthropomorphique qui serait là pour nous juger, mais une intelligence supérieure dont nous portons en nous une étincelle, et que nous manifestons dans nos actes d’amour, de compassion, d’altruisme, de bonté.
Alors aujourd’hui, confinement oblige, j’ai pris le temps d’aller consulter ce que nous apprennent les enseignements ésotériques ; ils annoncent un changement de monde du fait de notre entrée dans l’ère du Verseau, un monde nouveau censé écarter la crainte de la mort en nous assurant de la continuité de la vie et de la conscience dans l’au-delà. En effet, on ne peut tenir pour quantité négligeable les nombreux témoignages qui nous parviennent de l’au-delà comme preuve de la perpétuation de la vie, les librairies foisonnent d’ouvrages sur le sujet et connaissent un regain d’intérêt auprès du public.
Gageons que lorsque la fin du confinement mettra également un terme à la folie du monde affectant actuellement les sphères sociales, écologiques, politiques, économiques ; alors émergera une sagesse, fruit de nos méditations, empreinte de spiritualité – sans religiosité – mais riche d’un sens de l’humour créatif et salutaire, d’un amour inconditionnel, sans plus jamais la crainte de mourir, et ouvrant la voie à un joyeux désir de vivre.
* IANDS : International association for Near Death Experience.
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Ginette Baudelet a une maîtrise de psychopathologie, a été assistante de vie auprès de personnes âgées et est traductrice pour Pressenza