Vous brevetez un dispositif médical depuis 20 ans. La crise du coronavirus éclate et votre laboratoire ne parvient pas à répondre aux besoins de production à grande échelle du pays. Une équipe de scientifiques arrive et vous demande la licence pour produire une partie de l’appareil médical plus rapidement et à moindre coût. Vous la leur refusez et menacez de les dénoncer ?
Nous avons publié de nouvelles prometteuses sur l’impression de valves en 3D open source par deux producteurs scientifiques en Italie. La raison de leur action était la pénurie observée dans un hôpital où sont traitées les personnes atteintes du virus Covid-19. Le besoin de leur production est grand et vital pour les patients. Les chercheurs ont donc utilisé l’impression 3D avec un matériau spécial pour répondre à ce besoin. Ils ont également décidé de partager le projet avec le public, afin que d’autres personnes puissent procéder de la même manière, pour couvrir les déficiences constatées dans de nombreux hôpitaux en Italie. (N.d.E. Le projet est libre et non breveté, open source).
Selon un article publié le 17/03/2020, l’entreprise de fabrication d’origine, qui fournit des valves aux hôpitaux, a non seulement refusé de fournir les dessins originaux, mais a menacé de poursuivre Fracassi et Ramaioli pour violation de brevet. Il est à noter que la production originale brevetée coûte 11.000 dollars et que l’impression 3D utilisée par les deux chercheurs ne coûte que 1 dollar.
Jusqu’à présent, les valves résultant de l’impression 3D ont aidé 10 patients en Italie (mises en place sur des appareils à oxygène depuis le 14 mars). « Les patients étaient en danger, nous avons donc pris des mesures immédiates. Nous ne sommes pas intéressés par le profit et nous ne fournirons pas les originaux pour des besoins autres que ceux qui nous ont motivés à agir », écrit Fracassi sur son compte facebook.