Lorsque Facebook a annoncé qu’il ne supprimerait pas les publicités politiques au contenu inexact (alias mensonges), très peu de gens ont semblé surpris, ou dérangés.
Lorsqu’il a été signalé que l’interférence de Cambridge Analytica, peut-être avec l’aide de Canadian AggregateIQ, était très probablement responsable du succès du Brexit, étant utilisé par Vote.leave, cela a créé un certain intérêt mais pas assez pour remettre en question les résultats du référendum.
La chaîne de télévision britannique Channel 4 TV a mené une enquête d’infiltration au cours de laquelle Cambridge Analytica a décrit en termes très clairs qu’elle avait la capacité de manipuler les élections et qu’elle l’avait fait dans divers pays du monde :
« Révélé : Les consultants électoraux de Trump ont filmé en disant qu’ils utilisent des pots-de-vin et des travailleurs du sexe pour piéger les politiciens.
« Une enquête secrète menée par Channel 4 News révèle comment Cambridge Analytica fait secrètement campagne lors d’élections dans le monde entier. Les patrons ont été filmés en train de parler de l’utilisation de pots-de-vin, d’ex-espions, de fausses cartes d’identité et de travailleurs du sexe…
« …Lors des réunions, les dirigeants se sont vantés que Cambridge Analytica et sa société mère Strategic Communications Laboratories (SCL) avaient travaillé dans plus de deux cents élections à travers le monde, notamment au Nigeria, au Kenya, en République tchèque, en Inde et en Argentine.
« La société est au centre d’un scandale sur son rôle dans la récolte de plus de 50 millions de profils Facebook ».
Les entreprises et les personnes qui réalisent les études des grandes données collectées à partir de nos cartes de crédit, des habitudes d’achat dans les supermarchés, des dossiers médicaux (qui indiqueront aux entreprises de santé états-uniennes quels parties du NHS, Système de santé britannique elles doivent acheter lorsque le Royaume-Uni commencera à négocier les accords de l’après-Brexit), des cookies, des « j’aime » de Facebook, etc. utilisent des calculs sophistiqués pour obtenir des modèles qu’ils utiliseront ensuite pour des publicités ciblées. De n’importe quel type, consumérisme général, politique, etc.
Ces « cracheurs de chiffres », sorciers des algorithmes, travaillent comme mercenaires pour les entreprises et les hommes politiques. Si dans les années 80 et 90, les partis politiques donnaient leurs campagnes aux agences de publicité, dans le nouveau millénaire, la main invisible des manipulateurs de Big Data nous dira tranquillement ce qu’il faut penser et comment voter sur un SMS ou une WhatsApp, ou un contenu Facebook ciblé.
Après avoir aidé la faction la plus à droite du Parti conservateur à remporter le référendum et les élections du Brexit, Dominic Cummings, l’un de ces manipulateurs de Big Data, est maintenant assis au siège du gouvernement britannique et conseille le Premier ministre sur la manière de diriger le pays. Tous ces gens sont-ils de droite ? Probablement pas, mais en tant que mercenaires, ils sont susceptibles de travailler pour ceux qui ont de l’argent, par exemple les plus aisés. Il a exprimé le désir d’engager des « inadaptés et des bizarres » afin de secouer la fonction publique. Ils ont donc fait appel à un homme dont les opinions racistes et le soutien à l’eugénisme l’ont forcé à démissionner après un grand scandale médiatique.
La propagation empoisonnée de l’idéologie de l’alt-droite (ou droite alternative, partie de l’extême droite) parle d’un système de manipulation massive et subtile que nous ne pouvons pas voir si nous ne commençons pas à prêter attention au goutte-à-goutte de « l’information » (propagande) qui nous parvient constamment sur nos objets (écrans) les plus personnels (que nous croyons privés). Y a-t-il une chance de contrôler la façon dont nos données sont utilisées pour nous manipuler ? Revenir à payer tout en liquide ? Que les hôpitaux se débarrassent des ordinateurs et écrivent tout sur papier ? Probablement pas. Mais nous pouvons rester vigilants sur les « espions », les conseillers spéciaux du système politique et la prolifération de sociétés du type de Cambridge Analytica, qui proposent des réglementations internationales fermes à leurs activités politiques.