Pressenza reproduit la vidéo et le texte ‘Censure contre l’information indépendante : cela doit cesser’ du Média, suite à une troisième vidéo censurée :

« Un troisième Edito de Denis Robert se trouve censuré sur Youtube par une limite d’âge incompréhensible.

Nous voulons ici dénoncer la mainmise du pouvoir sur des contenus qui devraient être libres d’accès. Non seulement Youtube brime notre liberté d’expression mais en plus vous mettez en péril notre survie financière car la réussite du Média repose sur sa capacité à se diffuser. Cela doit cesser.

Comme pour les violences policières et la corruption des élites, il faut y mettre un terme. C’est la démocratie qu’on abîme et qui disparaît petit à petit à chaque fois qu’on laisse passer ces abus sans rien dire. »

Vidéo :

https://youtu.be/MJ76e4sHZXU

Transcription

Bonjour à tous,

J’aurais préféré ne pas faire ce post-scriptum à mon dernier éditorial.

En un mois, c’est la troisième fois que Youtube et donc Google me censurent. Car c’est de cela qu’il s’agit. Une atteinte inacceptable à la liberté d’expression.

Si ce n’était que la mienne ou celle du Média, ce serait emmerdant, mais pas dramatique. Là, de nombreux producteurs de contenus, quasiment tous les médias d’informations, sont concernés. Ces blocages sont inadmissibles. J’en appelle à tous ceux que ce type de comportement préoccupe pour diffuser cette vidéo et d’en écrire ou d’en réaliser d’autres.

Il faut inonder, contre-attaquer. Faire valoir nos droits. J’ai écrit quinze éditos depuis septembre et n’ai eu aucun problème jusque janvier dernier.

Ma première vidéo censurée l’a été fin janvier. Elle était intitulée « En marche vers l’affrontement final ». Elle évoquait essentiellement les violences policières et proposait des images récupérées sur les réseaux sociaux. Elle a été libre d’accès trois heures, a eu le temps de faire 60.000 vues avant que Youtube ne la bloque. Nous nous sommes manifestés. La plate-forme a répondu que nous ne contrevenions à aucune de leurs règles mais qu’ils ne souhaitaient pas revenir en arrière.

La seconde vidéo, mi-février, postée en réaction, était intitulée « En marche vers la guerre civile », je voulais signifier que la politique sauvage d’Emmanuel Macron et sa casse des services publics nous menaient à une guerre civile que je ne revendique pas. J’avais illustré l’édito avec des extraits d’Orange mécanique de Kubrick. On nous a expliqué que ceux-ci étaient trop violents. On a tenu deux jours et fait 90.000 vues avant la censure.

La troisième a donc été postée dimanche. La censure est intervenue après 36 h et 130.000 vues. J’avais pourtant tout prévu. Pas d’images violentes et un titre un peu fade : « En marche vers le grand n’importe quoi ». Qu’à cela ne tienne, Youtube et Google viennent de faire tomber le couperet.

Je n’ai pas de mots pour dire mon exaspération et mon dégoût. Incitation à la haine, interdiction au moins de 18 ans. N’importe quoi. Rien dans le contenu de la vidéo ne justifie ce nouveau blocage. L’algorithme de Youtube nous lâche, le compteur s’arrête. Il faut être abonné Youtube pour voir l’édito, on ne peut plus le partager. Et Youtube le cache.

C’est, à mes yeux, une censure macronienne clairement affichée.

Soit Youtube devance leurs désirs, soit on leur a demandé de bloquer mon édito car il est un peu trop corrosif pour ce pouvoir vacillant.

Je m’adresse ici à Charles Savreux, le responsable de la communication de Youtube. Son adresse Twitter apparaît sur l’écran : Pourquoi, cher Monsieur, me censurez-vous ? Où est mon incitation à la haine et à la violence ?

Je voudrais ici dénoncer la mainmise du pouvoir sur des contenus qui devraient être libres d’accès. Non seulement vous brimez notre liberté d’expression mais en plus vous mettez en péril notre survie financière car la réussite du Média repose sur sa capacité à se diffuser.

Cela doit cesser. Comme pour les violences policières et la corruption des élites, il faut y mettre un terme. C’est la démocratie qu’on abîme et qui disparaît petit à petit à chaque fois qu’on laisse passer ces abus sans rien dire.

Denis Robert

Source : Chaîne Youtube LE MEDIA