« Les droits de l’homme ne sont pas en vigueur universellement, comme il serait souhaitable, parce qu’ils ne dépendent pas du pouvoir universel de l’être humain mais du pouvoir d’une partie sur le tout. Et si les plus élémentaires demandes à disposer de son propre corps sont piétinées sous toutes les latitudes, alors nous pouvons seulement parler d’aspirations que l’on devra transformer en droits. Les droits de l’homme n’appartiennent pas au passé, ils sont là-bas dans le futur, aspirant l’intentionnalité, nourrissant une lutte qui se ravive à chaque nouvelle violation du destin de l’homme. » (Silo, Lettre à mes amis)
Des manifestants ont été menottés. L’opération policière a débuté vers 8 h, lundi matin. Malgré les arrestations, les policiers et les Autochtones semblaient toujours discuter.
Les policiers ont lancé un ultimatum dimanche enjoignant les protestataires à lever leur barricade des voies avant minuit, mais les Mohawks ont décidé de braver cet avertissement. Les policiers ont indiqué que si les protestataires ne partaient pas avant l’ultimatum donné, ils pourraient faire face à de possibles accusations, sans toutefois en préciser la teneur. Plusieurs protestataires ont été arrêtés.
Les Mohawks ont condamné le recours à la force dans sur territoire de Tyendinaga. Ils disent que leurs rassemblements défend les droits humains, les droits à la terre et à l’eau. Selon les Mohawks «l’état de droit» comprend les droits l’humain et les droits autochtones. La Convention internationale pour l’élimination de la discrimination raciale dénonce la colonisation pratiquée par Canada en vertu de la Loi sur les Indiens au cours des dernières décennies. Rappelons que le Canada est signataire de l’ICERD (Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale).
En fait, la rhétorique politique et publique sur «l’état de droit» a été invoquée par ceux qui soutiennent et ceux qui s’opposent aux manifestations et aux barrages érigés par les autochtones. Les Canadiens partagent des positions opposées, par conséquent il est important d’apporter une certaine clarté entre la liberté constitutionnelle en termes de droits à tenir des réunions pacifiques et la liberté d’expression. Protégée par l’article 2 (c) de la Charte canadienne des droits et libertés, la liberté de tenir des réunions pacifiques est l’un des droits constitutionnels fondamentaux trop souvent ignorés. (TheGlobalMail)
Les barrages érigés par les autochtones soulèvent certaines questions importantes et épineuses qui se situent à l’intersection des droits constitutionnels et des droits de l’exprimer politiquement dans notre société démocratique. Ces questions peuvent s’embourber dans la confusion en raison d’une fausse idée commune: c’est-à-dire que la liberté de tenir une réunion pacifique est la même chose que la liberté d’expression. Mais la liberté de tenir une réunion pacifique est différente de la liberté d’expression (protégée par l’article 2 (b) de la Charte). Le premier droit protège l’expression qui prend une forme particulière – c’est-à-dire le droit de se ressembler et ce droit s’exerce collectivement. L’égalité de liberté d’expression ne suffit pas à elle seule pour permettre à toutes les perspectives de rivaliser équitablement sur le «libre marché des idées». Au contraire, la répartition inégale de la richesse et de la position sociale amplifie certaines voix et fait taire d’autres. En bref, la liberté de tenir une réunion pacifique donne aux groupes marginalisés dans la société un moyen de se faire entendre. (TheGlobalMail)
Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois parti politique à l’opposition à la chambre des communes à Ottawa, n’a pas hésité à mettre de la pression sur le premier ministre Trudeau pour qu’il mette fin au blocus une fois pour toutes. Sur Twitter, M. Blanchet a rappelé à Justin Trudeau que les conditions exigées par les autochtones étaient «dès lors rassemblées». (Journal de Montréal)
«Plutôt que de référer à la suspension des travaux, le premier ministre du Canada s’est de nouveau caché derrière les corps de police des provinces et du Québec, a-t-il martelé. C’est le contraire du type d’initiative qu’il faut prendre. Il ne faut pas menacer d’avoir recours à la force alors qu’il y a une grande ouverture présentement pour des conditions favorables à une négociation.» (Journal de Montréal)
Samedi, le bureau de l’évaluation environnementale en Colombie-Britannique a demandé à l’entrepreneur responsable du gazoduc de consulter les nations autochtones d’ici les 30 prochains jours, sans quoi il pourrait révoquer le permis et empêcher que les travaux ne se poursuivent. Or, cette demande a été formulée le 19 février. Et selon M. Blanchet, Justin Trudeau aurait dû s’en servir comme levier pour forcer le dialogue.
Les chefs de clan héréditaires Wet’suwet’en revendiquent des droits sur plus de 22.000 kilomètres carrés dans le nord de la Colombie-Britannique. La Cour suprême du Canada a décrété en 1997 que la propriété autochtone n’avait pas été abolie par le gouvernement provincial — et qu’elle ne pouvait pas l’être, du reste. Mais le plus haut tribunal du pays n’a pas déterminé la zone et les limites spécifiques de ce territoire Wet’suwet’en. (La Presse)
Le ministre des Relations avec les Autochtones de la Colombie-Britannique, Scott Fraser, a convenu que bien que les discussions sur l’autonomie gouvernementale ne portent pas sur le gazoduc, elles demeurent pertinentes. Le ministre précise que son gouvernement ne cherche pas à imposer une quelconque forme de gouvernance à la Première Nation : il appartient aux Wet’suwet’en de déterminer les rôles que pourraient jouer les chefs héréditaires et les dirigeants élus d’un conseil de bande.
Bien que la Loi sur les Indiens ait désigné des conseils de bande élus comme les dirigeants reconnus au sein des Premières Nations, l’adoption par la Colombie-Britannique de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, l’automne dernier, a donné au gouvernement plus d’outils pour reconnaître les formes traditionnelles de gouvernance, comme celle des chefs héréditaires, a déclaré le ministre Fraser.
Ce matin nous apprenons que les chefs héréditaires Wet’suwet’en et les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada vont se rencontrer cette après-midi. Cette rencontre est prévue afin de dénouer l’impasse des blocus ferroviaires.
La ministre des Relations Couronne-Autochtones du Canada Carolyn Bennett a confirmé, jeudi matin, qu’elle était arrivée à Vancouver mercredi soir et qu’elle était en route vers Smithers pour la rencontre. (TVA Nouvelles)