Au cours de la campagne électorale britannique, le Premier ministre sortant Boris Johnson a été critiqué pour ses mensonges répétés et le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn pour avoir présenté un ensemble irréaliste de politiques économiques. Cette dernière critique est aujourd’hui démentie par une lettre adressée au Financial Times par 163 économistes éminents qui affirment que « le parti comprend les problèmes profonds de la nation et a mis au point un « programme sérieux » pour y faire face. La lettre publiée dans le FT, dit que les plans des travaillistes d’investir dans les maisons, les écoles et les infrastructures sont « économiquement raisonnables », en partie parce que les coûts d’emprunt sont à un niveau historiquement bas ».
Alors que certains médias ont décrit les plans de Jeremy Corbyn comme radicaux, les 163 économistes qui ont signé la lettre ont souligné qu’un certain nombre de propositions des travaillistes sont considérées comme orthodoxes dans d’autres pays social-démocrates riches.
L’inversion des effets de l’austérité prolongée, de la faible productivité et de l’accroissement des inégalités, ainsi que l’investissement dans la révolution industrielle verte ont été au cœur du manifeste du travail. Cela comprend l’augmentation des impôts pour les 5 % les plus riches de la population (ceux qui ont vu leurs revenus augmenter considérablement au cours des dix dernières années de gouvernement conservateur, tandis que les familles à revenu moyen et faible ont connu une compression dramatique). Il y aurait des emprunts et une taxe sur les transactions spéculatives, alias taxe Tobin, afin de financer l’investissement proposé.
La priorité absolue à ce stade serait peut-être de refinancer le Service National de Santé, d’inverser la privatisation déjà en cours et de la protéger contre les accords commerciaux américains qui non seulement poursuivraient la privatisation, mais garantiraient également que le prix des médicaments puisse être augmenté au niveau des États-Unis ou à un niveau supérieur.
La lettre des économistes va-t-elle modifier la perception négative d’une grande partie de la population après des années de diffamation et de dénigrement de Corbyn par les médias, y compris la BBC « neutre » ?
Le FT est lu par une minorité sélectionnée et il est peu probable que les médias anti-Corbyn les plus enragés en parleront. Espérons que les médias sociaux compenseront en partie cette situation.