Intervention de Sylvie Justome (Génération Écologie), sur un texte de Dominique Bourg (Urgence Écologie) pour les prévenu.e.s « décrocheurs de portraits » ANVCOP21 pour nous rapeller l’urgence climatique et sociale.

Sylvie Justome : « Nous tenons à apporter notre soutien aux inculpé.e.s de l’Association non violente ANV-COP21 qui essaie de faire respecter les accords de Paris au gouvernement, dans une situation d’urgence écologique intégrale. »

Crédit Vidéo : Xavier Foreau

Le Message de Dominique Bourg – Urgence Ecologie

Je commencerai par citer Dominique Bourg, tête de notre liste Urgence Ecologie aux Européennes 2019, qui a souhaité que ses propos vous soient ici communiqués :

« Compte tenu de l’inaction des autorités publiques nationales, certaines sciences (climat, biodiversité), ou simplement les personnes qui veulent s’en réclamer, sont devenues politiquement «radicales » ! Symptôme d’un dysfonctionnement majeur.

Autrefois, étaient radicaux ceux qui remettaient en cause le système des démocraties représentatives, les extrémistes politiques, communistes d’un côté et fascistes de l’autre.

Désormais, sont devenus radicaux aux yeux de ceux qui défendent le système, ceux qui veulent simplement qu’on puisse continuer à vivre sur Terre.

Il y a donc bien un problème du côté des défenseurs du système lui-même, ils sont devenus fous et dangereux pour le maintien de la possibilité de vie sur Terre.

Décrocher le portrait du président de la République, c’est attirer l’attention sur cette dérive, sur le fait que les institutions ne jouent plus leur rôle. »

100 portraits de Macron brandis tête en bas devant la Tour Eiffel

Protéger et œuvrer pour le bien commun

Sylvie Justome : Et personnellement, j’ajouterai ceci :

« Ces décrochages, ou plutôt ces « enlèvements sans autorisation » en « état de nécessité », selon le juge de Lyon qui a prononcé la relaxe, et nous espérons bien qu’il en ira de même à Bordeaux, ont eu lieu dans les mairies, car c’est là que tout commence, sur les territoires au plus proche des habitants, là où les missions fondamentales de nos institutions démocratiques deviennent concrètes : protéger et œuvrer au bien commun, défendre et renforcer le tissu humain de solidarité, de santé, d’éducation, de justice, de liberté, d’égalité et de fraternité qui font notre nation.

Loin d’être une attaque contre ces institutions précieuses, ce geste doit être compris sous l’angle de la nécessité et de l’urgence, après cinquante ans de surdité et d’aveuglement.

C’est un geste qui en appelle instamment à l’action résolue de nos représentants contre la prédation, la pollution et la dégradation continues de la Terre que nous habitons.

Décrocher le portrait du mur d’une mairie, c’est montrer ce mur nu derrière, et les maires démunis : regardez, où sont les lois qui stopperaient cette prédation, cette pollution et cette dégradation ?

Où sont les moyens pour faire respecter ces lois, pour traduire en justice ceux qui attaquent depuis plus de cinquante ans nos conditions de vie sous toutes leurs formes ?

Où sont les budgets, les postes, les emplois à créer pour changer de système juste à temps ?

Où sont les formateurs et les budgets pour pourvoir ces postes, recruter et accompagner le développement de ces emplois ?

Regardez bien le mur nu, vous voyez quelque chose ?

Il n’y a toujours RIEN, alors que les écologistes de la première heure, dont je fus, alertent depuis cinquante ans sur les limites dépassées, et que la nature, depuis cinquante ans, a fini aujourd’hui d’absorber tant qu’elle l’a pu, grâce à l’inertie physique, la prédation, la pollution et la dégradation : tout déborde désormais en direct.

Ce mur nu, mis en évidence, fait écho à un autre mur, celui du refus de dialogue, mais surtout celui qui avance vers nous tous, menaçant, celui des effondrements qui se profilent devant nous, dont nous percevons, enfin tous, les signes tangibles et qui feront bientôt de nous tous des chercheurs de refuges.

Aujourd’hui, selon l’enquête du mois de décembre, 6 Français sur 10 s’inquiètent du risque d’effondrement de nos civilisations.

L’urgence climatique c’est maintenant et cela commence dans les mairies,

par les Municipales 2020 !

Rendez-vous dans trois mois ! »

 

Sylvie Justome, Bordeaux, 13 décembre 2019.

 

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