Procès de l’Inaction Climatique à Bordeaux le vendredi 13 décembre 2019, à l’occasion de l’audition au Tribunal de Grande Instance des 8 décrocheurs de portraits de Macron.

Patrick Maupin de Greenpeace a pris la parole pour illustrer l’absence d’action du gouvernement sur la santé publique dans le cas du dioxyde d’azote depuis 2010. La France a été condamnée en 2017 par la justice européenne pour ne pas avoir protégé ses citoyens.

Crédit vidéo : Xavier Foreau

Transcription

Pour nous ce n’est pas le procès des décrocheurs du portrait de Macron, mais celui de l’inaction climatique et sociale. C’est donc bien la raison de la présence de Greenpeace aux côtés des militants et militantes d’ANV COP21 et j’interviens simplement sur un petit exemple en matière d’inaction climatique et sociale.

C’est celui de la pollution de l’air et de ses effets. En fait, rapidement, le point de départ c’est une directive européenne qui est entrée en vigueur le 11 juin 2008 et qui fixait pour le dioxyde d’azote, ou en abrégé le NO2, un polluant d’ailleurs majoritairement produit par le trafic routier, des valeurs limites que les états devaient respecter au plus tard le 1er janvier 2010.

Alors, premier dérapage français, ça ne vous étonnera pas puisque le gouvernement ne fait que deux ans plus tard, donc en dehors des limites, mais ce n’est pas grave, une demande de report du délai, vous savez, on est vachement fort côté science, mais des fois on a besoin effectivement de délai.

Et donc la commission européenne a émis 11 mois plus tard un certain nombre d’objections à la façon dont la France comptait évidemment mettre en place ces valeurs limites.

Après plusieurs échanges dilatoires, la commission a fini par introduire un recours devant la cour de justice européenne le 11 octobre 2018, du fait de l’absence de mesures prises pour limiter l’impact des polluants, notamment dans treize zones géographiques particulièrement impactées.

Et après la condamnation du gouvernement par le conseil d’État en juillet 2017, c’est la cour de justice qui vient de condamner la France par un arrêté du 24 octobre dernier, pour alors, je cite quand même ça vaut son pesant de cacahuètes : « dépassement de manière systématique et persistante de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote depuis le 1er janvier 2010 ».

Alors, à votre avis, qu’est ce qu’il répond le gouvernement et notamment notre ministre, Mme Borne. Et bien, pour Mme Borne le gouvernement est déterminé à améliorer rapidement et durablement la qualité de l’air qui constitue un impératif de santé publique et environnementale, et a déjà engagé, je cite : « une série d’actions structurantes pour améliorer la qualité de l’air. » On en est baba, mais petit rappel à madame Borne, le dioxyde d’azote est un gaz très toxique, émis principalement par le trafic routier et en particulier par les véhicules diesel, et petit rappel aussi : l’OMS a classé depuis juin 2012 les effluents d’échappements diesel : cancérigènes certain, et les émissions d’essence : cancérigènes probables. De plus, d’après une étude de l’agence officielle santé publique France publié en juin 2016, on estime que la pollution de l’air est responsable chaque année en France d’environ 48.000 morts.

Pour information, Greenpeace a décidé une campagne de pression sur les candidats aux municipales pour obtenir sur ce dossier de la pollution de l’air des engagements précis et suivre bien sûr leur mise en œuvre effective, et pas simplement des engagements, alors plus globalement et dans ce domaine comme dans d’autres, on peut s’adresser à M. Macron et son gouvernement : M. Macron, et votre gouvernement, ayez au moins la décence de ne pas prendre les citoyens pour des imbéciles et cessez, comme le dit la banderole de Greenpeace, vote blabla sur la scène internationale. Et pour rester dans le vif de notre présence je vous informe que s’agissant des poursuites envers des militants non violents qui s’opposent à une inaction climatique et sociale, je vous informe d’un nouveau procès qui se tiendra ici mardi 28 janvier prochain à 13h30, pour deux militants bordelais de Greenpeace qui avaient fait une action en direction d’une station de service Total, et qui avaient collé des pancartes en forme de poissons tortues et corail avec du scotch et des pochoirs, grâce à des bombes à la craie, donc malheureusement rendez vous à nouveau mardi 28 janvier ici et on espère effectivement la relaxe pour les copains d’ANV COP21.

Merci de leurs actions.