Permettre aux jeunes Africains, de s’impliquer pleinement dans la gestion des affaires publiques et locales sur le continent, mettre en lumière des pratiques à succès dans les pays afin de partager ces bonnes pratiques et créer à l’échelle du continent autour des politiques et programmes destinés aux jeunes, tels sont entre autres les objectifs de ce forum, premier du genre sur le continent, depuis le 26 septembre, pour 3 jours à Agadir au Maroc.
Une rencontre qui en vaut la peine, surtout que plus de la moitié de la population africaine est jeune, et en 2050, 400 millions d’africains auront entre 15 et 24 ans, selon les statistiques. C’est dire que l’Afrique ne peut pas se développer sans les jeunes du continent.
Plus de 200 participants venus d’Europe, du Canada et d’Afrique dont le Tchad, la Cote d’Ivoire et la Guinée, ont répondu à l’invitation du forum pour le développement et de la coopération sud-sud et sud-nord, «les francas ».
Plusieurs thèmes seront abordés au cours de ces 3 jours de travaux qui ont été riches et passionnants en idées et en projets pour l’Afrique. Parmi les quelles, « Afrique, jeunes et développement, les politiques sociales en Afrique à l’épreuve des besoins des jeunes à travers la citoyenneté, quelle rôle et place des jeunes dans la protection de l’environnement et la lutte contre les violences basées sur le genre sur le continent », ont été exposés par des intervenants de renom, suivi de débats.
Le premier jour déjà la Guinée y a fait son entrée, avec l’exposé de Dr Alpha Abdoulaye Diallo, vice président des organisations de la société civile, autour des « politiques gouvernementales et leurs impacts sur les jeunes notamment en milieu rural. » Dans son allocution, il a rappelé le parcours de la société civile guinéenne depuis plus de 10 ans, dans toutes les luttes en faveur de la démocratie et de l’instauration d’un véritable Etat de droit dans le pays. Toute chose qui ne s’est pas passé sans sacrifices, parfois ultime, avec des pertes en vies humaines, a-t-il souligné. Dr Diallo, a poursuivi son intervention en souhaitant, et en incitant surtout les participants, à s’engager véritablement pour la cause de la nation, et pour cela, pour reprendre ses propos, « il n’y a pas de sacrifices qui soient de trop… ».
La question de l’immigration clandestine, s’est aussi invitée dans le débat. Et comment d’ailleurs ne pas en parler, quand on sait que le Maroc est aujourd’hui le lieu de départ de centaines sinon de milliers de jeunes, qui tentent de rallier l’Europe via la méditerranée, avec tous les risques d’y perdre la vie, dira Michelle Bureau, pour qui, ce forum ne devrait pas être l’occasion « de pousser les jeunes à immigrer, à aller de l’autre cote de la mer, en pensant qu’il s’y trouve un monde meilleur. Il faut créer sur place, les conditions pour qu’ils vivent dans leurs pays, avec des conditions d’existences dignes de nom. Si on arrive à cela, je pense que le forum aura répondu à une problématique réelle, et difficile et surtout une équation dure à faire vivre… ».
Cette première journée s’est achevée par la visite d’ « une maison de quartier », symbole de la réussite des jeunes qui aident d’autres jeunes et adultes dans la formation et l’entreprenariat féminin notamment.
Les travaux se poursuivent et prendront fin samedi prochain, avec une déclaration qui va sera nommée « déclaration d’Agadir » et la signature de partenariats entre des organisations du nord et du sud, mais aussi entre celles vivant sur le continent, au bénéfice des millions de jeunes qui y vivent.
Idiatou CAMARA à Agadir au Maroc