Une fois le couvre-feu déclaré ce 13 octobre, à partir de 15 heures à Quito, capitale de l’Équateur, l’action des forces de sécurité est restée forte jusqu’en fin d’après-midi, notamment dans les environs de la Casa de la Cultura Ecuatoriana. Des voitures militaires et des forces de police ont été déployées dans toute la ville. On craignait à un moment donné qu’ils entrent dans l’Agora de la Casa de la Cultura Ecuatoriana et expulsent violemment les peuples indigènes qui avaient décidé d’y rester et de ne pas se diriger vers les trois zones de paix qui fonctionnent depuis le début de la situation dans les universités voisines. Heureusement, cela ne s’est pas produit et à 21h59, bien qu’à l’extérieur de l’agora se trouvait la force publique, la situation était calme.
Des motos de police et des groupes de policiers circulaient dans les universités et des rumeurs se sont répandues selon lesquelles ils entreraient à l’Université catholique et expulseraient les personnes présentes. La police a rencontré les étudiants en médecine, qui ont travaillé jour après jour pour répondre à cette situation : ils ont encerclé leur université en criant « zone de paix », ils ont réussi à faire retirer la force publique.
¡Exigimos que se respeten las zonas de paz y denunciamos la represión estatal sin medida que violenta los derechos humanos! #SOSEcuador #NoMATENaNuestrosHermanos #ParoNacionaleEC #MasacreEnQuito @PoliciaEcuador @Lenin @mariapaularomo @inredh1 @CIDH @ONU_derechos pic.twitter.com/5kjeUCYfEN
— OCARU (@OCARUEc) October 12, 2019
Traduction texte tweet : Nous exigeons que les zones de paix soient respectées et dénonçons la répression sans mesure de l’Etat violant les droits humains.
A 20h30, un Quito silencieux s’est réveillé en réponse à l’appel au Concert des casseroles lancé quelques heures auparavant par les mouvements féministes et autres organisations citoyennes à travers les réseaux sociaux.
La nuit avançait, et au son des casseroles en tous les points de la ville et dans les vallées qui l’entourent, les habitants de Quito décidèrent de sortir dans les rues (malgré le couvre-feu) pour marcher dans les rues de leurs quartiers ; un groupe de personnes est même venu devant la Pontificia Universidad Católica del Ecuador PUCE.
Ainsi, avec leurs casseroles, les cris pour la fin de la répression et de la violence, et même le slogan ‘Moreno Dehors’, ont été ressentis dans toute la ville.
#LaFloresta fue tomada por el pueblo, quien levantó su voz de protesta con el #Cacerolazo. Gracias #Quito. pic.twitter.com/YEve7R9F5d
— Radio La Calle (@radiolacalle) October 13, 2019
Traduction texte tweet : #LaFloresta a été prise par le peuple, qui a élevé sa voix de protestation avec le #Cacerolazo. Merci #Quito.
D’autres voix et d’autres formes, toutes nonviolentes, se font entendre dans la capitale équatorienne.
Note finale : Il y a quelques minutes, à la télévision nationale, le Président Moreno a annoncé que le décret 883 était en cours de révision pour faire avancer le dialogue avec le mouvement autochtone et les organisations sociales qui se sont ouvertes à ce processus, que le couvre-feu et la militarisation de la ville seraient maintenus jusqu’à ce que les conditions changent et il a reproché à Correa et Maduro, de nouveau, en alliance avec le narco terrorisme et les gangs, de générer le chaos que connaît le pays. C’est l’affirmation que le gouvernement a soutenue depuis le début. Aucune preuve n’a été publiée à ce jour.