« L’ explorateur Christian Puech, président de l’association « Témoins au bout du monde » (Facebook) amplifie devant les Nations-Unies la voix des indiens d’Amazonie et peuples indigènes parfois en voie de disparition forcée ». UB. D. G.
« Je remercie l’ONU d’avoir accrédité l’association « Témoins au bout du monde » pour apporter sa contribution à l’occasion de la 12ème session du HRC/ Expert mechanism on the rights of indigenous peoples à Genève, devant les ambassadeurs des États membres concernés, et surtout donné l’opportunité d’entendre près de 200 représentants des peuples autochtones venus formuler avec une grande dignité, et parfois émotion, leurs revendications, dont la restitution d’une importante partie de leurs terres ancestrales et le respect de leurs droits, identités, cultures et modes de vie plus ou moins nomades. Ces nombreuses revendications également formulées par des ONG n’étaient pas inconnues de moi. Ayant noué pendant plus de trente ans des liens de confiance réciproques et durables avec de nombreux peuples indigènes avec lesquels j’ai vécu un temps sur divers continents, je suis en mesure, à côté de ces peuples eux-mêmes, de faire la synthèse des problèmes de chacun et de hiérarchiser les urgences en commun ». http://christianpuech.word.press.com
Je rappelle le rôle très important dans ce domaine du MEDPA aux Nations Unies.
Notre contribution entre le 15 et le 19 juillet à l’ONU concerne la réconciliation, la réparation, la reconnaissance avec et envers ces peuples encore confrontés à l’accaparement et la dégradation des terres par extractions fossiles, agro bisness, élevage intensif, déforestation et maintenant au réchauffement climatique, migrations, déplacements forcés. Cette réparation des préjudices d’hier s’avère compliquée par la poursuite souvent des mêmes pratiques, mais aussi des exactions, disparitions d’enfants, discriminations, dénoncées par de nombreux représentants de ces peuples lors de cette session. Les objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable ne seront pas atteints, selon moi, tant que l’inégalité en droits et la pauvreté qu’elle aggrave souvent, ne seront pas considérablement réduites. Nous avons rappelé la situation tragique des Guarani Kaiowa au Mato Grosso do sol au Brésil, où 550 d’entre eux auraient été assassinés en quinze ans, comme l’avait rappelé Janete, la représentante de cette communauté à l’ONU le 27 juin dernier. C’est dans cette démarche que j’avais invité le 24 mai 2017 à Montpellier pour deux conférences à l’Université, Ladio Veron, chef indien de cette communauté venu chercher un hypothétique soutien auprès des sénateurs et députés de douze pays européens.
De gauche à droite : Nemo Nenquino, Christian Puech, et la 2ème représentante de la Résistance Waoorani de Pastaza, Equateur
Deuxième à gauche Auré Anacé, derrière Christian Puech, tout à droite Angdrio Patalo : Iles Ha Ha Vae…
Nous avons également rappelé les droits et la place des femmes dans les sociétés amérindiennes, fait état du lien de féminité presque biologique, et selon moi indissociable, entre la terre-mère et les femmes autochtones dans la pérennisation de la vie, raison pour laquelle elles sont si attachées à la restitution des terres ancestrales et nourricières sans lesquelles leurs enfants ont peu de chance de survie. Nous avons exhorté les Etats à établir un véritable et sincère dialogue entre les cultures clef du vivre ensemble durable sur notre planète en souffrance.
Ildephonse Niyomugabo (Rwada), Nengo Emmanuel (Burundi) Diel Mochire (RDC), le représentant pygmée, S.E. Zénon Mukongo Ngay (Congo) tout à droite, Belkacem Lounes, expert du MEDPA de la Région Afrique.
Lors de cette session, le DOCIP m’a confié la couverture photographique des entretiens du 17 juillet 2019 , salle XXIV, avec les peuples autochtones de la Région des Grands Lacs d’Afrique très concernés par les organes de traités : Ruanda , Congo , Burundi, où survivent les pygmées semi nomades, Bantous, Zoulou Nguni, Batwa… Il m’a également confié la réalisation du reportage de la réception organisée en l’honneur de ces peuples.
Personnellement et devant ma caméra indépendante, des représentants (es) des peuples autochtones des quatre continents se sont faits une joie de donner des précisions quant au mode d’éducation, d’alimentation et de vie durable, ou alternatif, qu’ils entendent sauvegarder, étant confrontés à la globalisation, parfois au « colonialisme rampant », ou même réduits à la servitude, ce qui serait encore le cas d’après le représentant d’un peuple des Grands Lacs d’Afrique ayant été chassé de ses terres nourricières.
Des représentants indigènes, comme Juan Carrillo pour la Colombie, m’ont aussi donné les raisons pour lesquelles ils avaient entrepris ce si long voyage jusqu’aux Nations-Unies, leur communauté étant discriminée et rarement écoutée dans leur pays d’origine. La représentante des peuples de Guyane et Yolene Koteureu pour les Kanak de Nouvelle Calédonie, ont également formulé des revendications semblables à l’égard de la France.
Exemple de la diversité des peuples indigènes.
S’adresser d’abord à l’opinion publique et être représentés dans des instances internationales comme l’ONU et son Conseil des Droits de l’Homme, la FAO, constituent pour ces peuples le seul moyen de pression non violent leur permettant encore d’espérer. Toutes ces questions sont au cœur de mes recherches en anthropologie politique, droits humains et photographiques. Nous rappelons enfin aux lecteurs que 2019 est l’année internationale des langues autochtones. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » écrivait Albert Camus.
Christian Puech, explorateur- écologiste- écrivain-photographe-chercheur, http://christianpuech.word.press.com , président de l’association : « Témoins au bout du monde ». E mail : vision.dart@sfr.fr .
Soutenez l’action bénévole de l’association. C.P. est l’auteur du documentaire : » Peuples et cultures en voie de disparition : Huaorani d’Amazonie équatorienne ». Ce peuple victime d’exactions est confronté aux dégradations des Compagnies pétrolières et à la déforestation. Un carnet de voyage sera prochainement disponible en librairie.
Par Christian Puech