Le soutien au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) ne cesse de croître au Parlement allemand. Après que 166 parlementaires fédéraux et plus de 200 parlementaires régionaux se soient engagés à soutenir le TIAN dans le cadre de l’Appel parlementaire de l’ICAN, un nouveau groupe de travail multipartite pour l’abolition des armes nucléaires a tenu sa première réunion mercredi 18 septembre.
Le « Parlamentskreis Atomwaffenverbot » [N.d.T. Cercle parlementaire pour l’interdiction des armes nucléaires] a vu le jour parce que 25 membres du Bundestag ont ressenti le besoin d’un forum pour réunir les nombreux députés qui œuvrent pour que l’Allemagne signe l’interdiction des armes nucléaires. Bien qu’ils ne soient pas majoritaires au Parlement, 166 d’entre eux ont déjà signé l’Appel parlementaire de l’ICAN. Si l’on compte également les parlementaires allemands au niveau régional et au niveau de l’UE, 507 d’entre eux ont signé l’appel dès à présent.
Tolle Initiative – ab heute haben wir einen Parlamentskreis Atomwaffenverbot @ican @KatjaKeul
Alors que le gouvernement reste hésitant, aux niveaux fédéral, régional et européen, les politiciens allemands exigent de plus en plus que Berlin adhère au Traité. Trois gouvernements régionaux ont récemment approuvé cet appel, dont l’État de Rhénanie-Palatinat, qui abrite actuellement environ 20 armes nucléaires américaines. Le Premier ministre Malu Dreyer, actuellement l’un des deux présidents en exercice du SPD, a pris l’initiative après que Berlin et Brême l’aient déjà fait.
Au-delà des trois Länder, près de 50 villes ont déjà adhéré à l’Appel des villes ICAN, dont Munich, Cologne et les capitales régionales de Potsdam, Wiesbaden, Mainz, Hanovre, Schwerin et Düsseldorf.
Katja Keul, l’une des initiatrices du groupe et représentante des Verts allemands, a déclaré à TAZ-newspaper que « l’objectif à long terme doit être que l’Allemagne adhère au traité d’interdiction des armes nucléaires ». Les co-initiateurs Ralf Kapschack et Kathrin Vogel, respectivement, social-démocrate et du Parti de gauche, des législateurs conservateurs, dont Michael Zimmer, ont également assisté à la réunion de fondation.
Leo Hoffmann-Axthelm a représenté l’ICAN lors de la cérémonie de lancement au Bundestag allemand, notant que « le gouvernement jouant le jeu du temps sur le désarmement nucléaire, ce type d’initiative parlementaire est crucial pour créer un débat sur notre dépendance vis-à-vis des armes de destruction massive. Nous devons rapprocher la position du gouvernement des citoyens, qui réclament massivement l’interdiction des armes nucléaires et leur retrait d’Allemagne. »
Beatrice Fihn, Directrice exécutive de l’ICAN, s’est félicitée de cette nouvelle initiative, qu’elle considère comme un excellent exemple de représentants élus qui se lèvent pour mettre fin aux armes nucléaires. « Alors que la menace de l’utilisation du nucléaire augmente, nous voyons des parlementaires du monde entier prendre des mesures pour interdire et éliminer les armes nucléaires. L’ICAN attend avec impatience de travailler avec ce groupe de députés allemands pour que le gouvernement allemand signe le TIAN ».
A l’avenir, le intergroupe parlementaire prévoit de se réunir deux fois par an, de tenir ses membres informés des progrès de la ratification du Traité dans d’autres Etats européens et de mettre en place l’espace de délibération et la réflexion stratégique nécessaires pour rapprocher l’Allemagne de la signature du TIAN, d’inviter experts et activistes, et de faire pression pour que le Ministre des Affaires étrangères justifie mieux l’hésitation du gouvernement.