La presse nationale et internationale a été très occupée avec Moria et ses images de ce qui n’est pas un accueil pour les réfugiés cherchant une protection internationale. Et à juste titre. Ces conditions ne rappellent en rien les déclarations de valeurs de l’UE, mais sont conformes aux contrats d’un million d’euros que la Commission européenne met en œuvre pour le contrôle aux frontières. La restriction géographique établie par la déclaration commune UE-Turquie a simplement scellé une politique à long terme : empiler les réfugiés dans des conditions misérables pour que personne d’autre ne veuille venir. Les demandes de congestion sont partiellement acceptées par les dirigeants politiques centraux si la population en Moria dépasse 10.000 personnes ou si nous avons de la neige ou si quelqu’un meurt.
Mais, en plus de ce cas honteux, il y a le centre d’accueil Kara Tepe, qui, sous la direction de la municipalité avec l’appui de l’UNHCR Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et la synergie des organisations, fixe une limite sur qui et combien de personnes elle accueille, s’efforçant de rendre humaines les conditions d’accueil et de maintenir la tranquillité des personnes qui y vivent. Des enfants qui jouent, à vélo ou au football, des logements pour tous et surtout pour les familles logées dans des conteneurs, des lieux d’apprentissage du grec, des langues étrangères, de la musique, une bibliothèque, des terrains de jeux, des déchets biologiques, des rampes pour handicapés, une nourriture suffisante (tous les repas sont livrés porte à porte), des besoins sanitaires fondamentaux, un programme de recyclage réussi, un lieu de rencontre sociale, un four encastrable pour la cuisson hors conteneurs. Les gens qui le dirigent et les immigrants de Kara Tepe sont heureux. L’Europe a besoin d’exemples de lieux qui maintiennent leurs infrastructures d’accueil, d’un certain nombre d’immigrés qui accueillent, du style et de la sensibilité qui inspirent le cas de Kara Tepe, mais aussi qui soient ouverts à tous ceux qui demandent une protection internationale et pas seulement à certains groupes.
On peut. On veut ?
Photos Pressenza.