Arabisant distingué reconverti à la francophonie, Thierno Youla Sylla, est à la fois un chercheur guinéen en Sciences politiques de l’Université Sorbonne Paris III et chercheur associé au laboratoire d’analyse socio-anthropologique de l’université Sonfonia de Conakry. Il vient de publier un ouvrage qu’il a présenté au public ce weekend, à la médiathèque du Centre culturel franco-guinéen (Ccfg).
Le livre de 260 pages s’intitule « L’Égypte au Noir : les tribulations d’un Guinéen au Caire », édité par l’Harmattan France et sorti le 24 juin dernier. Il s’agit de la première œuvre littéraire du jeune scientifique Sylla en tant qu’auteur principal, même s’il dit avoir participé à plusieurs publications en tant que co-auteur.
L’ouvrage parle de ses années d’études en Égypte où il a passé 15 ans. Loin d’une véritable œuvre autobiographique, il relate les péripéties intervenues dans le séjour d’un étranger en Égypte, qui a eu à connaitre d’énormes difficultés, mais qui est resté lui-même.
Composé de plusieurs chapitres, le livre présente aussi l’Égypte dans toute sa splendeur, sur toutes ses formes, ainsi que dans sa diversité tant sur les plans économique, social, culturel que religieux, entre autres. Décrivant des faits assimilables à la stigmatisation ou encore au racisme, l’auteur laisse le soin aux lecteurs d’en juger chacun et de coller à ces pratiques le vocabulaire qui leur conviendrait le mieux.
« Quel regard porte l’Égypte, ‘mère du monde’, du haut de ses pyramides, sur le continent africain auquel elle prétend appartenir ? », s’interroge Thierno Youla Sylla sur la quatrième de page de son ouvrage, tout en relatant le regard des Égyptiens posé sur lui et sur le continent qu’il en vient à incarner.
Également, l’auteur raconte les différentes rencontres qui ont bouleversé sa vie tout en observant d’un œil perçant les grandes transformations qu’a connues la société égyptienne, de l’an 2000, date de son arrivée en Égypte, à nos jours. Il ambitionne de produire un autre livre courant cette année et qui se titrera « Les survivantes d’Ebola », fruit d’un de ses projets scientifiques sur les femmes guéries de cette terrible maladie qui a fait des milliers de victimes en 2014 en Guinée.