Au mois d’avril 2019, Pressenza a organisé des événements à Paris et à Bordeaux pour célébrer les 10 années d’existence de l’agence.
L’évènement à Paris avait pour titre “Quel est ton engagement pour la planète ?” et a donné lieu à plusieurs interviews, nous présentons maintenant celle réalisée avec Jairo Gomez, de l’association Splash Mouv’n Swing.
Crédits Vidéo : Brigitte Cano. Interview par Mauricio Alvarez.
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Pressenza : Bonjour Jairo et merci de répondre à cette entretien, on voulait savoir qui tu es, est-ce que tu peux te présenter en deux mots ?
Jairo Gomez : Je viens de la Colombie, à la base je suis musicien, je joue le trombone. Depuis quelques années j’ai rencontré Claudine [Buriez] et son idée de la peinture et tous ses combats, et cela m’a touché, alors on s’est parlé et l’on a créé l’association, j’apporte la musique à l’action de la peinture, parfois c’est la musique en direct, cela dépend du budget, cela dépend du moment, je peux jouer le trombone ou rassembler plusieurs musiciens et l’on joue la musique en direct, pour accompagner la peinture.
Pr. : Qu’est-ce ça t’apporte comme personne, de participer à ce type d’association ?
J.G. : Vraiment chaque action est une expérience nouvelle, toujours des nouvelles sensations, cela peut paraître toujours la même chose, mais chaque fois on travaille avec différents types de publics de tous les niveaux sociaux. Alors, on ressent lorsque les gens s’expriment, quand les gens font les choses, surtout voir la réaction des gens. La plupart des gens disent « jamais j’ai fait de la peinture », on leur dit, « ce n’est pas grave, nous non plus… (rires) ». L’association t’apporte l’humain, les contacts, les chansons, les gens, voire comme les gens échangent…
Pr. : Le fait d’avoir ajouté de la musique, je pense que cela fait un mix très intéressant. Comment les gens réagissent à peindre avec de la musique ?
J.G. : La musique touche toutes les âmes, tous les êtres vivants, des fois j’écoute les gens dire : on se laisse porter par la musique, de fois je joue l’instrument et les gens disent : c’est bien car j’écoutais la musique et on dirait que le pinceau marchait seul, on se laisse porter tout simplement ; alors c’est important pour n’importe quelle activité de la vie, on le sait, la musique ça sort, ça te touche, ça exprime, ça interagit toujours dans la joie, dans la tristesse…
Pr. : Si l’on vient deux secondes sur la partie qui nous rassemble aujourd’hui, le climat, qu’est-ce que tu penses de la situation actuelle de la planète ?
J.G. : C’est tellement grave, il faut toujours réagir, essayer que les dirigeants de la planète, parce que ce ne sont pas les dirigeants de chaque pays… Il y a un mystère là, car dans le fond, qui c’est qui nous dirige ? qui porte la faute de tout cela ? L’on voit au niveau global la réaction des dirigeants de chaque pays face à la vie quotidienne, face à la vie de la planète, tous ces phénomènes des énergies fossiles, et dans le fond cette envie d’avoir de l’argent, et de ramasser et ramasser, et de passer sur la vie des gens, c’est terrible. On dit que la plupart des pays européens sont des pays développés, et si l’on approfondit quel type de développement, c’est plutôt matériel.
Heureusement qu’il y a des gens comme vous, et avec tous les hauts et les bas, les gilets jaunes, qui revendiquent beaucoup de choses.
Pr. : Est-ce que vous êtes confiant sur l’état et la planète, par exemple dans les prochaines vingt années ?
J.G. : Je suis confiant, parce que je pense qu’il ne faut pas perdre l’espoir, il faut faire confiance : les gens réfléchissent ; les dirigeants de chaque pays, avec toutes les différences qui existent, culturelles, de développement…, il faut qu’ils réagissent, que dans un moment donné ils vont se rendre compte que celui-là n’est pas le chemin de l’humanité, pour cela, chaque action que l’on fait dans ce sens aide à ouvrir les yeux, car continuer comme cela semble dire qu’ils sont aveugles, on ne comprend pas : des gens de fois, hyper instruits, ayant étudié dans je ne sais pas combien d’universités et qui réactionnent d’une façon absurde, totalement au contraire de ce qui devrait être, l’on oublie totalement l’essence d’un être humain.
Plus d’information sur les événements Pressenza 10 ans :
A Paris :
1/ [10 ans Pressenza – Paris] Évènement : “Quel est ton engagement pour la planète ?”
2/ [10 ans Pressenza] Interview de Thierry Chen, d’Extinction Rebellion
5/ [10 ans Pressenza] Interview de Jairo Gomez, de l’association Splash Mouv’n Swing : « Chaque action est une expérience nouvelle »
A Bordeaux :
1/ [10 ans Pressenza – Bordeaux] Expo photo et projection débat
2/ Interview : « Nous sommes dans une phase de rigidification, les ferments de changement cherchent à s’exprimer », François Pellegrini
3/ Accès du citoyen à l’information : interview de Patrick Maupin, de Greenpeace
4/ Interview : Korbak, d’Aquilenet : internet, un outil démocratique