L’ONU exige la libération immédiate des prisonniers politiques catalans en Espagne
Le ministre des Affaires étrangères de Catalogne, Alfred Bosch, demande aux autorités espagnoles de se conformer à la décision du Groupe de Travail.
Dans une déclaration officielle, le Groupe de travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire demande la libération immédiate de trois prisonniers politiques catalans. Le Groupe de travail de l’ONU, qui relève du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits humains (OHCHR), demande la libération des prisonniers, mais aussi que l’Espagne compense le temps passé en détention provisoire.
Le Groupe de travail considère que tant la liberté d’expression que le droit de manifester et de participer ont été clairement violés. De même, la déclaration situe les leaders indépendantistes catalans dans un « mouvement politique pacifique », et on dit qu’ils sont en prison « pour leurs idées politiques ».
Les autorités espagnoles doivent se conformer à la décision de l’ONU
Le conseiller du ministre de l’Action extérieure, des Relations institutionnelles et de la Transparence, Alfred Bosch, exige que les autorités espagnoles » se conforment à la décision du Groupe de travail de l’ONU en libérant immédiatement les prisonniers politiques ». Bosch prévient que la décision montre clairement que « la détention préventive est une mesure discrétionnaire et disproportionnée dans cette affaire ».
En ce sens, Bosch souligne la nécessité pour l’État espagnol de prendre conscience du problème et « d’abandonner la répression afin d’établir un dialogue avec la Catalogne », interprétant les conclusions du groupe de travail de l’ONU comme « un signal clair pour trouver une solution pacifique et négociée à la question catalane ».
Le Mouvement indépendantiste est une position démocratique et pacifique
Selon le conseiller du ministre des Affaires étrangères, « la détention provisoire a été utilisée pour se venger et s’opposer au mouvement indépendantiste », une option politique que le conseiller qualifie de démocratique et pacifique et qui a été validée aux élections européennes, espagnoles et municipales par les citoyens catalans lors des récentes élections ».
Le jugement, une erreur historique
Cette décision présentée par le Groupe de travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire » est un autre exemple de l’erreur historique que constitue ce procès « , a déclaré le ministre Bosch. « Nous insistons sur le fait que la seule façon de sortir du conflit est de dialoguer et de donner la parole aux citoyens de Catalogne pour qu’ils puissent décider de leur propre avenir », conclut le conseiller du ministre des Affaires étrangères, Bosch.
Bosch a souligné, une fois de plus, l’importance pour l’Espagne de suivre cet avertissement international, car la décision du Groupe de travail de l’ONU » est légitime et crée une jurisprudence « . L’État espagnol doit se conformer aux recommandations envoyées par les Nations Unies.
Ce n’est pas la première fois
Ce n’est pas la première fois qu’une organisation internationale remet en question la décision de la justice espagnole de maintenir en prison des prisonniers politiques catalans. Amnesty International, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Frontline Defenders, entre autres, ont demandé la libération immédiate des prisonniers. D’ailleurs, tant le pouvoir judiciaire allemand que le pouvoir judiciaire belge ont déjà déclaré qu’il n’y avait pas eu de crimes de rébellion et de sédition et ont refusé d’extrader les anciens ministres et l’ancien président catalan en exil.
L’Espagne « n’agit pas comme un pays démocratique en Europe »
Le Groupe de travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire demande la libération immédiate d’Oriol Junqueras, leader du Parti républicain catalan (ERC), Jordi Cuixart, président de l’organisation de la société civile culturelle Òmnium Cultural, et Jordi Sànchez, ancien leader de la société civile indépendante, ANC. Le cas a été présenté au Groupe de travail des Nations Unies par l’avocat international et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur le terrorisme et les droits humains, Ben Emmerson, en février 2018. Selon Emmerson, l’Espagne « n’agit pas comme un pays démocratique en Europe » et ce pays « viole les principes démocratiques ».
Le Groupe de travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire
Le Groupe de travail des Nations Unies sur la Détention Arbitraire se réunit trois fois par an pour examiner les violations des droits internationaux, les violations des droits humains et les détentions arbitraires qui violent la Déclaration universelle des droits humains. Le groupe était présidé par l’expert mexicain des droits humains M. José Guevara Bermúdez, les autres membres étaient Mme Leigh Toomey (Australie), Mme Elina Steinerte (Lettonie), M. Seong-Phil Hong (République de Corée) et M. Sètondji Adjovi (Bénin).