Déclaration des colombiennes et colombiens à l’étranger, adressée à la communauté internationale pour rendre visible en Colombie : la situation de crise de gestion d’Ivan Duque , les assassinats de leaders sociaux et d’anciens combattants des FARC, le boycott des Accords de paix, la persécution à la Juridiction Spéciale de Paix (JEP) et peu ou pas de volonté politique pour continuer le dialogue avec l’ELN.
Le gouvernement de Colombie : son double discours et sa trahison face aux accords de paix
Les citoyens libres de la Colombie, unis par leur propre volonté, désireux de construire un avenir meilleur pour les générations futures, nous manifestons à l’opinion publique internationale que :
Aucun Colombien n’a jamais vécu en paix dans notre pays. Nous sommes ou avons tous été victimes des violences. Une violence causée par la concentration permanente du pouvoir politique entre les mains de certains secteurs économiquement privilégiés, qui ont utilisé les lois pour leurs propres bénéfices, condamnant la majorité de la population à la pauvreté la plus déshonorante. L’inégalité sociale causée par de mauvaises pratiques politiques a été le principal conducteur de la guerre qui, à son tour, a fait des milliers de morts au fil des années.
L’une des étapes les plus violentes de notre histoire récente, s’est déroulée entre 1998 et 2010, période correspondant aux mandats présidentiels d’Andrés Pastrana Arango et Álvaro Uribe Vélez, qui s’opposent actuellement à une solution négociée face au conflit colombien.
Selon les chiffres du gouvernement colombien, 5 827 898 victimes directes de la guerre ont été enregistrées au cours de cette période, touchées par la mort, les déplacements, les enlèvements et la famine. Ce nombre macabre de victimes n’a changé qu’au cours du mandat présidentiel 2010-2018, lorsque le président Juan Manuel Santos, aujourd’hui ayant reçu le prix Nobel de la paix, a signé l’Accord de paix à La Havane avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC-EP), un fait qui a obtenu le soutien de la communauté internationale.
Par cet accord de paix, l’État colombien a acquis des engagements fondamentaux, dans le but de réaliser des changements sociaux structurels qui permettraient de lutter contre l’inégalité de la population et de créer un climat de paix véritable.
Malheureusement pour la grande majorité des citoyens, les forces politiques qui depuis des années ont promu et obtenu leur permanence au pouvoir en Colombie, soutenues par des actions de guerre et de peur, ont réussi à reprendre depuis l’année dernière la Présidence de la République, à travers le président actuel Ivan Duque Marquez. À partir de ce moment précis, de nombreuses attaques ont été lancées contre notre espoir de parvenir à la paix. Par exemple, au cours des huit premiers mois du gouvernement actuel, 172 dirigeants sociaux et défenseurs des droits humains ont été assassinés en Colombie, selon un rapport de l’Institut d’études sur la paix et le développement- Indepaz.
De même, afin d’affecter la paix en Colombie, le Président lui-même, ses alliés au Congrès de la République et le bureau du Procureur général (coopté par les forces guerrières susmentionnées), appuyé par l’intervention indue du Président des États-Unis, Donald Trump, dans les affaires intérieures des Colombiens, ont dirigé des attaques contre le Tribunal spécial pour la paix – JEP. Ce tribunal est un organisme judiciaire qui constitue le coeur des Accords de Paix, puisqu’il est chargé d’enquêter sur les actes de violence et de rechercher justice, vérité et réparation pour les victimes du conflit armé.
Par les graves événements de ces derniers jours, le Gouvernement national colombien et ses alliés politiques ont démontré que leurs intérêts personnels l’emportent sur le bien-être de l’ensemble du pays.
C’est pourquoi nous, Colombiens, nous nous voyons dans la nécessité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher l’imposition d’un programme politique qui perpétue la guerre et empêche l’exercice de la démocratie.
Pour ces raisons, nous demandons, la solidarité de la communauté internationale et aux leaders du monde qui ont été nos alliés dans la réalisation de la paix en Colombie, de nous soutenir dans nos objectifs suivants :
- Que des garanties soient données aux dirigeants sociaux, aux défenseurs des droits humains, aux demandeurs de terres, aux ex-combattants des groupes de guérilla réinsérés et aux civils, qui ont été systématiquement assassinés dans notre pays.
- Que les accords de paix signés par l’État colombien avec le groupe de guérilla FARC-EP soient respectés.
- Que le Gouvernement national colombien reprenne les négociations de paix avec le groupe de guérilla Ejército de Liberación Nacional (ELN), dans le but d’instaurer une paix véritable, stable et durable.
- Que soit respectée la Justice spéciale pour la paix – JEP, qui vise à enquêter sur les crimes de guerre commis par tous les acteurs dans le conflit en Colombie et à les élucider.
- Que la vie soit respectée et que les conditions de participation de l’opposition politique soient garanties.
- Que l’indépendance judiciaire soit respectée en Colombie.
Que la PAIX ne nous coûte pas nos vies et notre liberté.
Signataires :
1. « Diáspora y Paz » París y Barcelona.
2. Unidos por la Paz, Alemania.
3. Foro Internacional de Víctimas, capítulos Américas y Europa.
4. Colombia Humana La Plata, Argentina.
5. Vamos por los Derechos Internacional.
6. Associazione di Promozione Sociale Migras, Italia.
7. Colectiva de mujeres refugiadas, exiliadas y migradas.
8. Asociación Red Solidaria de Albacete.
9. Foro Internacional de Víctimas de Albacete.
10. RECOEX – Representación de Estudiantes Colombianos en el Exterior.
11. Rumbo a Gaza América Latina.
12. Grupo Europa de Familiares de desaparecidos en Colombia.
13. Colombia Humana Suiza.
14. Asociación Maloka Suiza.
15. Asociación Asolatino Suiza.
16. Ciudadanías Libres Suiza.
17. Convergencia Internacional Colombia Humana.
18. Agendas Internacionales por la Paz en Colombia.
19. Paz a la Calle, Barcelona. 20. Mujer Diáspora, Londres.
21. Colectivo AJI, Londres.
22. Migrantes – Ciudadanía en Movimiento.
23. Fundación Freytter.
24. Carrers del Món, Elche.
25. Foro Internacional de Víctimas, Elche.
26. E- Chime, Elche. Colectivo de jóvenes.
27. Nodo Ottawa-Gatineau. Canadá.
28. Nabowa. Xarxa per la Pau, Barcelona.
29. Colombia Humana, Ecuador.
30. Colectivo Ciudadanías.
31. ASOVICA – Asociación de Víctimas del Conflicto Armado de Colombia en Canadá.
32. Partido político español Podemos, París.
33. COLPAZ – Colectivo por la Paz en Colombia, México.
34. Comunidad Colombia Humana, Argentina.
35. Marcha Patriótica capítulo Argentina.
36. ALBA – Movimientos , Argentina.
37. Vamos – Frente Patria Grande. Argentina.
38. Barrios de Pie, Argentina.
39. Asociación Civil Madre Tierra.
40. Partido Social de la Ciudad.
41. Centro de Estudios y Acción por la Igualdad.
42. Parranda Poética, Argentina.
43. Grupo de Pensamiento Crítico Colombiano de la Universidad de Buenos Aires.
44. Constituyente Exiliad@s Políticos Colombianos.
45. On y Va « Globalizando la Solidaridad « , Suiza.
46. Aipazcomun, Suiza.
47. Coordinadora América / Europa de Solidaridad con el Pueblo Colombiano -CAESPUCOL.
48. Partido Comunista – Hamburgo, Alemania.
49. Convergencia Colombia Humana Internacional, New York.
50. Ciudadanías por la Paz, Francia.
51. Colombia Humana, Francia.
52. Foro Internacional de Víctimas, Canadá.
53. ITACA – Organització Internacionalista dels Països Catalans.
54. Habitar Argentina.
55. Centro de Intercambio y Servicios para el Cono Sur Argentina – CISCSA.
56. Movimiento de Ocupantes e Inquilinos- MOI.
57. Fundación Vivienda y Comunidad – FVC.
58. RED Hábitat. Bolivia.
59. Ocupa Tu Ciudad, Guadalajara.
60. Cooperación Comunitaria México.
61. La Ría Corriente crítico feminista, Argentina.
62. Huitaca – Pacto por la vida y por la Paz.
63. Ciudadanías por la Justicia.
64. Colectivo Maloka Colombia.
65. Mujeres Pa’lante.