La Commission de l’environnement et des changements climatiques de l’Assemblée législative d’El Salvador a annulé l’accord visant à intégrer des représentants du secteur privé dans l’organe directeur des politiques de l’eau.
Sous la pression des mobilisations populaires et du rejet général de la population dans la rue, dans les médias et sur les réseaux numériques, les députés de droite se sont rétractés hier.
Après les mobilisations de l’Université d’El Salvador, des syndicats et des organisations environnementales, les députés qui se sont prononcés pour la privatisation ont annulé la décision prise lundi dernier, le 18 mars.
#ActualidadARPAS #AlertaPorElAgua?✊?♀️???Organizaciones feministas acompañan marcha contra la privatización del agua.? Kriss GM
Gepostet von Arpas am Mittwoch, 20. März 2019
Leonel Herrera, directeur exécutif de l’ARPAS, a présenté ce soir une analyse détaillée dans le programme Plataforma de la chaîne TVX sur les actions de privatisation de l’eau et les pressions sociales qui s’y opposent et qui ont marqué le programme national.
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Lors d’un événement officiel, le Président de la République, Salvador Sánchez Cerén, a affirmé qu’il n’autoriserait pas la privatisation de l’eau sous son gouvernement.
Le président a une fois de plus exhorté l’Assemblée législative à approuver une loi sur l’eau qui garantisse l’accès à l’ensemble de la population et empêche que sa gestion ne soit privée.
L’Association des radios et programmes participatifs d’El Salvador, qui regroupe 22 stations de radio communautaires du pays, a ajouté aujourd’hui dans son éditorial :
« Ces législateurs canailles, traîtres des droits du peuple et serviteurs des marchands d’eau, n’avaient d’autre choix que de se rencontrer d’urgence et de se faire écraser avec leur griffe privatisante.
Les députés de l’ARENA, du GANA, du PCN et du PDC voulaient céder le contrôle de l’entité de gouvernance de l’eau à la société privée, pour donner la priorité à l’eau pour les affaires ; mais ils ont été momentanément défaits par l’indignation et la mobilisation du peuple. »
Quant à la projection de cette victoire partielle, le texte continue à encourager la continuité de la lutte.
« Cette victoire populaire doit intensifier la lutte pour l’approbation par l’Assemblée de la Loi générale sur l’eau proposée par l’Alliance contre la privatisation de l’eau, l’Église catholique et les Églises historiques, l’UCA et le Bureau du Procureur pour la défense des droits humains. Cette proposition définit l’eau comme un droit, établit un organe directeur entièrement public et assure la participation de la communauté à la protection du liquide vital. »
Le texte des communicateurs populaires appelle à la résistance à toutes les mesures néolibérales, tout en s’indignant de l’impunité des crimes de corruption commis dix ans plus tôt, sous les gouvernements de l’Alliance républicaine nationaliste de droite (ARENA).
« La lutte contre la privatisation de l’eau doit aussi transcender la lutte plus large contre le néolibéralisme. Cette lutte anti-néolibérale inclut, parmi ses paris les plus urgents, le détachement des retraites et la réforme fiscale progressive où ceux qui ont le plus de moyens paient plus « .
La même indignation et le même rejet exprimés contre les tentatives de privatisation de l’eau devraient s’appliquer à d’autres actions néfastes, telles que la décision de la Cour suprême de justice de ne pas enquêter sur les crimes de corruption commis il y a dix ans, ce qui laissera impunie la corruption des gouvernements ARENA qui n’ont pas fait l’objet d’enquêtes. Mais curieusement, il n’y a pas de voix qui protestent contre une décision aussi répréhensible de la Cour en séance plénière de décréter l’impunité pour corruption. »
L’éditorial d’Arpas se termine en appelant le peuple à accroître sa mobilisation et sa pression pour empêcher la privatisation de l’eau et pour contrer les politiques d’exclusion du néolibéralisme par ces mots :
« Cet espace éditorial mise sur l’indignation croissante, la mobilisation et la pression populaire pour éviter la privatisation de l’eau et démanteler le modèle néolibéral, car il est impossible de construire un pays véritablement démocratique, équitable, juste et durable en maintenant ce système d’exclusion. »
Source : Association des radios et programmes participatifs du Salvador (ARPAS)