Par Didier Maisto(*) sur son site Facebook
Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent bien que je ne suis ni un factieux, ni un séditieux, ni un extrémiste-complotiste, ou que sais-je encore issu de ce charabia servant de cache-misère de la pensée. Simplement un citoyen qui souhaite continuer à vivre dans un pays libre. Et à informer librement.
Depuis plusieurs semaines maintenant, je bats le pavé parisien car je voulais me rendre compte par moi-même, sans œillères et sans a priori de ce qui se passe dans les différents actes des Gilets jaunes.
Je dois vous dire aujourd’hui mon état de sidération, tant en raison de ce que je vois sur le terrain que pour la relation qui en est faite par les médias audiovisuels « mainstream » – comme par les autorités. Nous sommes bien dans du « storytelling ». Et ensuite vous avez des gens sur les plateaux TV (« éditorialistes », ex-politiciens reconvertis en sachants, philosophes de salon sinon de comptoir) qui viennent parler, parler, parler, à partir d’un matériau qui emprunte peu au réel. Et on appelle cela « débattre ». En fait, ces gens-là ne parlent que d’eux-mêmes. Encore et toujours.
Nous sommes de fait dans la syllogistique la plus achevée et les prémisses – majeures et mineures – fausses ne peuvent que conduire à des conclusions erronées. Nous le savons depuis Aristote : quand les propositions sont données et supposées vraies, le syllogisme permet de valider la validité formelle de la conclusion, qui est nécessairement vraie si les prémisses sont effectivement vraies. La boucle est bouclée. Elle est infernale. Tour d’horizon.
1/ Les manifestants sont-ils nassés devant des lieux stratégiques et symboliques – par exemple devant l’Assemblée nationale – pour que la situation se tende, dégénère, dans le but d’obtenir des images choc destinées à discréditer le mouvement ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui.
2/ Des individus n’ayant rien à voir avec le mouvement, habillés en noir de pied en cap (qui portent parfois un gilet jaune pour se fondre dans la foule) se livrent-ils à des actions d’une violence extrême en toute impunité ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui.
3/ Le ministère de l’Intérieur manipule-t-il grossièrement les chiffres pour minimiser l’ampleur des manifestations, présentées comme des actions de quelques excités voulant renverser la République ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui.
4/ La plupart des médias audiovisuels racontent-ils une histoire « pleine de bruit et de fureur », pour reprendre Faulkner faisant référence à Macbeth, collant parfaitement aux versions officielles fournies par l’exécutif ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui.
5/ Est-il légitime de se poser la question sur la provenance de ces fameux individus en noir, parfaitement entraînés et organisés – black bloc ? policiers infiltrés ? mercenaires divers utilisés pour que le mouvement soit pourri et qu’on n’en retienne que l’extrême violence ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui.
6/ Les policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) sont-ils à leur place dans les manifestations, sont-ils formés au maintien de l’ordre, ont-ils le calme et le recul nécessaire pour gérer la situation ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est non.
7/ Les ordres donnés sur le terrain via les salles de commandement – il y a tant à dire sur le sujet, je le ferai dans un autre post – sont-ils de nature à maintenir l’ordre, avec pour mission première de protéger les manifestants ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est non.
8/ Y a-t-il eu des infiltrés fichés « S » pour islamisme radical dans certains actes des Gilets jaunes ? Aujourd’hui je peux l’affirmer : la réponse est oui – notamment lors de l’Acte 3 le 1er décembre à l’Arc de Triomphe, plus de 70 personnes identifiées, aucune vérification ce jour-là aux stations RER, métro et sur les routes, tout le monde pouvait circuler – la préfecture de police de Paris et la place Beauvau [N.d.E. Siège ministère de l’Intérieur] sauront immédiatement de quoi je parle.
Pour conclure : jamais je n’aurais pu écrire cela si je m’étais contenté, comme beaucoup, de relater l’histoire de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours ». Seulement voilà, j’ai vu l’ours et je raconte. Touche pas au grizzly. Ben si.
Le mouvement des Gilets jaunes est en train d’être complètement pourri et fracassé par des infiltrations parfaitement orchestrées, mises en scène et théâtralisées par un exécutif qui continue simplement de jouer sa partition : « progressistes contre populistes ». Les médias font les images qui conviennent et organisent les vrais-faux débats censés dénoncer celles-ci.
C’est une mécanique parfaitement huilée, ça n’a strictement rien d’un complot, cela se passe ainsi depuis des décennies. Le phénomène s’est accru depuis que la politique est devenue « un métier » et que les médias dépendent largement d’actionnaires en affaires avec l’Etat, à des niveaux stratégiques. Ajoutons-y, de la part des journalistes, la volonté de plaire au Prince et la dose d’autocensure adaptée et vous avez ce schisme entre le réel et le fantasmé. Que dis-je un schisme ? C’est une péninsule.
Le seul petit problème : les réseaux sociaux, les Facebook Live, la circulation de l’information, « les Gaulois réfractaires ». Il sera véritablement difficile de mettre des centaines de milliers de Français en garde à vue et/ou en prison au seul motif qu’ils n’avalent pas la « vérité officielle ». Qu’en pense Alexandre Benalla ? Et qu’en pense Iskander Makhmudov ?
L’auteur :
Didier Maisto est le président de Sud-radio.
Source : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=619502638506637&id=100013407183076