Par Juan Alberto Pérez pour ANCAP, Agencia de Noticias de Comunicación Alternativa y Popular
Ce lundi 11 février a commencé le procès contre la communauté mapuche « Pu Lof en résistance » de Cushamen pour « possession d’armes, usurpation de territoire et vols de bétail » . La plainte a été déposée par Benetton et est soutenue par le gouvernement de Chubut, en personne de son procureur général Jorge Luis Miquelarena. Pour ces mêmes faits, les procureurs Oscar Oro et Diaz Mayer avaient abandonné les accusations portées contre la communauté, faute de preuves, mais le procureur général a relancé la plainte. Miquelarena était l’un des procureurs généraux de Patagonie qui a reçu des instructions directes du ministre de la Sécurité de la nation, Patricia Bullrich, pour faire avancer les dossiers contre la Résistance ancestrale mapuche (RAM).
Les accusés sont Facundo Jones Huala, qui purge une peine au Chili, Andrea Millañanco, Fernando Eloy Jones Huala, Matías Santana, Rodrigo Jaramillo, Sergio Ruiz et Nicolás Hernández Huala.
Ce nouveau processus judiciaire est imparfait parce qu’il a été rapporté qu’un groupe de procureurs de Chubut s’est servi de rapports de renseignements pour persécuter Jones Huala. Les espions du Lonko sont actuellement poursuivis, tout comme les procureurs, même si l’on a tenté de les sauver.
Une autre situation scandaleuse est celle dénoncée par Gonzalo Cabrera, et publiée par le journaliste Sebastián Premici sur le portail Cadena del Sur, où il est extorqué pour fournir des informations sur Jones Huala. Il a dit qu’il avait été persécuté et torturé par la police de Chubut, avec une tentative de l’abattre y compris, puis on lui a donné une sorte de scénario avec ce qu’il avait à déclarer. Selon la mère de la jeune fille de 19 ans, la procureure fédérale Silvina Ávila était chargée de l’écriture du scénario.
En ce premier jour du procès, les arguments des parties ont été entendus. Les faits pour lesquels la cause est donnée est pour la prise des terres de l’Estancia Leleque du 13 mars 2015 par la communauté mapuche. Ce qui sous-tend le conflit foncier auquel l’État argentin participe pour les intérêts de l’homme d’affaires italien Luciano Benetton et contre les communautés ancestrales. Il convient de préciser que Benetton est le plus grand propriétaire étranger de terres argentines, à travers sa société Compañía de Tierras Sud Argentino S.A. Il possède neuf cent mille hectares en Argentine, acquis dans la décennie de ´90 et avec un prix vile par mètre carré. L’estancia en question, Leleque, est l’une des premières à être acquise par l’entreprise d’élevage de moutons pour l’usufruit de la laine. Cependant, lors de leur attribution, il n’a pas été tenu compte de la présence des 120 communautés qui habitaient ces terres et qui ont depuis subi toutes sortes de pressions pour quitter leur territoire.