« Biram Dah Abeid est libre au terme d’un procès politique à rebondissements ». Nous sommes heureux de diffuser ce communiqué de presse délivré aujourd’hui par l’association IRA Belgique et, ainsi, marquer notre soutien à une opportunité de politique pour la paix et la non-violence.
« Ce 31 décembre, la cour correctionnelle d’Arafat à Nouakchott avait à juger le leader anti–esclavagiste et député de l’opposition en détention préventive depuis le 7 août pour plainte d’un journaliste qui l’accusait d’« atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de la force ». Ces accusations ont vite été dénoncées comme une manœuvre du pouvoir pour empêcher Biram Dah Abeid de faire campagne pour les élections législatives du 1er septembre.
En début de séance, vers 12h, Biram Dah Abeid a réclamé l’écharpe verte et rouge attribut des députés parlementaires puisque le 1er septembre dernier, bien qu’en prison, il avait été élu à ce poste par les électeurs. Premier incident.
Après avoir eu gain de cause, Biram refuse de s’exprimer arguant que la cour correctionnelle n’est pas compétente pour juger un député. Nouveau rebondissement. Ses avocats quittent la séance et les débats sont suspendus.
A la reprise des débats, nouveau coup de théâtre : le journaliste Deddah Abdallah à l’origine de la plainte retire celle–ci mettant la cour devant une évidence : ce procès n’a plus de raison d’être. A 20h, le procès est encore suspendu.
Tard dans la nuit, le Parquet requiert pourtant 5 ans de prison contre Biram Dah Abeid et 3 ans contre son co–détenu, Abdallahi Ould Housseine, militant de l’IRA, inculpé et écroué en même temps que lui en août et accusé de « complicité » dans cette affaire.
Le verdict tombe tard dans la nuit du 31 décembre.
Le Président de l’IRA Mauritanie et son compagnon, Abdallahi Ould Housseine, sont condamnés à 6 mois de prison dont deux mois ferme. En détention depuis le 7 août, ils ont déjà purgé leur peine. Ils sont sortis libres du tribunal peu avant minuit salués par les acclamations de centaines de sympathisants massés depuis le matin devant le tribunal et les coups de klaxon des voitures.
Biram Dah Abeid a fait une courte déclaration à sa sortie du tribunal d’Arafat. « Je suis libre, bravo au collectif des avocats, aux militants et sympathisants, aux soutiens indéfectibles de par le monde. »
L’IRA Belgique n’a pas failli à ce soutien puisque depuis le 7 août, cinq manifestations ont mobilisé les militants et le public pour réclamer la libération du leader anti–esclavagiste : devant l’Ambassade de Mauritanie, devant la Gare centrale de Bruxelles et devant les institutions européennes.
De la prison à l’Assemblée nationale et de celle–ci à la Présidentielle de juin où il est candidat, le chemin semble bien tracé pour Biram Dah Abeid. Mais le pouvoir en place restera sans doute en embuscade pour lui barrer la route. Et sans doute inventer d’autres facéties, comme ce procès politique, pour empêcher la Mauritanie d’accéder enfin à un Etat de droit, sans esclavage héréditaire et sans discrimination. »
IRA Mauritanie Belgique
2 janvier 2019