Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées ce samedi 26 janvier dans différentes villes de France : Paris, Bordeaux, Marseille, Lyon, Nantes… Les données pour l’ensemble du pays sont : 69 000 personnes selon le gouvernement, 330 000 selon le Syndicat France police policiers en colère.
Appauvrissement des populations
A la question de ce qui mobilise les gens profondément, nous avons reçu la réponse suivante : « Ce qu’on entend et ce qu’on a vu dans les revendications c’est que le pouvoir d’achat des gens, des retraités et les allocations sont de plus en plus à la baisse. On est dans un système qui enrichit les classes plus que supérieures en réduisant les salaires des gens, les allocations, les retraites. Et là, on est arrivé à un seuil qui n’est plus viable, qui n’est plus normal. Des gens qui travaillent et qui gagnent 600€ ou 1200€, un retraité avec 45 années de travail et qui gagne 800€, ça n’est plus assez pour vivre correctement. Donc, c’est cette problématique-là qui est posée comme première revendication, cet appauvrissement des populations. Le modèle social français, issu de la seconde guerre mondiale s’est fait en 6 mois grâce au syndicalisme et au parti communiste de l’époque, qui ont mis tout en œuvre pour que la population française puisse se restructurer. Cela veut dire : éducation et soins gratuits, allocations chômage, etc. Ce modèle de répartition, c’est-à-dire, tout le monde donne pour un pot commun afin de financer cette œuvre-là, ‑ qui est faite pour le bien-être de tout le monde ‑, ne soit pas détricotée, ne soit pas mise à mal et déstructurée. Je crois qu’en France les Gilets jaunes tiennent particulièrement à ce sens commun, à cette solidarité commune qu’on appelle le modèle social français. »
La mobilisation
Un participant à la manifestation de ce jour exprimait : « Contrairement à ce que les médias disent, la mobilisation s’est renforcée par rapport aux deux dernières semaines. On a vu aujourd’hui une masse de gens marcher à Paris, venant depuis différentes points de rencontre jusqu’au centre de Paris, et quand ils ont voulu se rassembler, ils en ont été empêchés par la police. Du coup, on ne peut pas savoir combien des personnes il y a, c’est-à-dire, on entend des chiffres dans les nouvelles mais on ne sait pas comment ils comptent les personnes ; c’est impossible de compter parce qu’ils se croisent ici, ils se séparent plus loin, et aujourd’hui je suis certain qu’il y a plus de 20 000 personnes à Paris. »
‘Le grand débat’ : « une campagne de communication »
Cette semaine E. Macron est allé sur quelques endroits en France, pour animer ce qu’on appelle ‘le grand débat’. Lors de la manifestation de ce jour nous avons posé la question à un participant sur son ressenti par rapport à cela : « Je vais essayer d’être le plus neutre possible, à mon avis Macron fait une campagne de communication avec ‘le grand débat’, car ce qui est en train de se donner n’est pas un débat. Quand tu vas demander à des gens qu’ils te posent des questions et tu réponds, ce n’est pas un débat, c’est un monologue. En fait, lui, simplement, il s’est posé une question et il répond pendant 40 minutes, mais cette façon de faire, pour moi n’est pas un débat. Un débat c’est fait dans un endroit dans lequel tu vas échanger les idées, écouter les uns et les autres, puis dans un débat on n’amène pas tout de suite des solutions, car l’on est en train de s’écouter mutuellement pour après faire un constat et apporter des solutions par la suite. Le seul problème, c’est que tout cela, Macron il le sait. »