Texte et vidéo : Xavier Foreau
Depuis décembre 2017, un collectif citoyen se bat pour sauver 18 marronniers sains promis à l’abattage dans le cadre des travaux d’aménagement de la place Gambetta, au cœur de Bordeaux.
Il multiplie les actions, participe aux Marches pour le climat (8 sept. 13 oct. 2018), déploie beaucoup d’énergie et de talents pour tenter de surseoir à un écocide relevant de l’aberration dans une période où tout le monde s’accorde sur le diagnostic de l’urgence climatique.
Présent sur les réseaux, il a lancé une pétition qui compte plus de 10 500 signataires.
Il n’est pas parvenu à faire valoir ses bons arguments, car ce 22 novembre 2018, les 18 marronniers de la place Gambetta ont été abattus.
Sandra, du collectif « Aux arbres citoyens ! » nous explique :
« Le massacre à la tronçonneuse des 18 arbres menacés a été fait au petit matin avant le levé, cela nous a un peu pris de surprise.
C’est un moment de tristesse pour chacun de nous, un moment de recueillement autour de ces arbres abattus. Nous avons éprouvé beaucoup de douleur.
C’est aussi un moment de deuil, mais aussi j’espère dans lequel on va essayer de trouver des ressources pour penser à l’avenir…
L’idée c’est de faire en sorte qu’un moratoire suspensif des décisions d’abattage des arbres en ville puisse être porté en assemblée nationale, et c’est vers quoi le collectif va tendre, et c’est ce soir l’acte de naissance du collectif « Aux arbres citoyens ! ».
Ce collectif consistera à faire en sorte que les arbres en milieu urbain soient mieux protégés, y compris sur un plan juridique, parce que l’on se rend compte que l’arsenal juridique en France est trop léger, mal connu, et qu’il va falloir le rendre plus robuste.
Donc on va partir de ce combat local pour en faire quelque chose de national.
On va essayer de conduire également des actions de sensibilisation auprès du public, on pense notamment au public jeune.
Il est très important de faire de cette colère quelque chose pour les arbres dans la ville, pour essayer de lutter contre le réchauffement climatique et que les arbres sont de vaillants alliés dans ce combat.
Aujourd’hui ceux de la place Gambetta sont morts.
Je n’ai plus de larmes en réalité, je les ai toutes versées et l’on va tenter de se ressaisir pour porter le combat plus haut, plus fort. »