Conférence-débat, le mercredi 5 décembre 2018, de 19h30 à 21h30
Maison des Sciences Economiques, salle du 6e étage
112 boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris
Le système de retraite français est globalement satisfaisant. Public, financé par répartition, c’est l’un des plus généreux au monde. Il assure aux salariés à la retraite un niveau de vie équivalent à celui des actifs. Jusqu’à présent, ces caractéristiques ont été maintenues malgré le vieillissement de la population, la crise économique et les changements politiques. En 2017, malgré un taux de chômage élevé, le système était financièrement équilibré. Il représente 13,8% du PIB ; il est donc dans le point de mire de ceux qui veulent réduire le poids des dépenses publiques comme de ceux qui veulent étendre l’importance des marchés financiers en développant la retraite par capitalisation.
D’ici 2050, le nombre des retraités par rapport aux actifs augmenterait d’environ 24%. Les projections du COR, comme les projections gouvernementales, prévoient une baisse du poids des retraites dans le PIB, ceci grâce à une baisse d’environ 24% du niveau relatif des retraites. Est-ce socialement désirable ? Comment fournir de nouvelles ressources au système des retraites ?
Dans son programme électoral, Emmanuel Macron proposait de fusionner les régimes actuels dans « un système universel de retraite où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé ». Nommé en septembre 2017, le haut-commissaire à la réforme des retraites a publié le 10 octobre 2018, un premier texte : « Vers un système universel de retraite, plus simple, plus juste, pour tous ». Ce texte consacre dix pages à critiquer le système actuel, mais ne comporte que trois pages consacrées à présenter la réforme envisagée. Aucun des problèmes qu’elle pose n’est vraiment résolu. La réforme imaginée par Emmanuel Macron est-elle impossible à mettre en œuvre ou vaut-il mieux en cacher les conséquences ?
L’équilibre automatique prévu se ferait au détriment de la garantie des retraites. L’objectif « un euro cotisé donne les mêmes droits » est contradictoire avec le caractère en partie redistributif des assurances sociales ; il se traduirait par une forte baisse des retraites des salariés à bas salaires. Chez les fonctionnaires, la retraite baisserait pour ceux qui n’ont pas de primes, augmenterait pour ceux qui en ont beaucoup. Le taux de remplacement diminuerait au cours du temps. Il dépendrait de l’âge de départ à la retraite au détriment des ouvriers, à carrière longue, qui ont du mal à se maintenir en emploi. Enfin, la question de la transition n’est pas résolue. Il n’est pas question d’augmenter le poids des retraites dans le PIB, de sorte que la réforme devra conforter la baisse du niveau relatif des retraites.
Pour en débattre, les Economistes atterrés vous invitent à une conférence-débat :
Mercredi 5 décembre 2018, de 19H30 à 21H30
Maison des Sciences Economiques, salle du 6e étage
112 boulevard de l’Hôpital – 75013 Paris (M° ligne 5, station Campo-Formio)
Accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles
Avec :
- Michaël Zemmour (Université de Lille) : une dégradation annoncée, comment l’éviter.
- Henri Sterdyniak (Economiste atterré) : le projet présidentiel.
- Catherine Perret (CGT) : l’état de la concertation, les positions syndicales.
Le débat sera animé par Hervé Nathan (Marianne).
Cette conférence sera l’occasion d’analyser l’état du projet et de la concertation, de présenter les positions syndicales et de discuter les alternatives possibles. Les débats seront filmés et mis en ligne sur notre site quelques jours après la conférence.