« L’émancipation des sans-papiers sera l’œuvre des sans-papiers eux-mêmes », peut-on lire sur le blog de « la voix des sans papiers ». En lien avec la Marche des Solidarités, le collectif de Coordination des Sans-Papiers (CSP 75) était présent ce vendredi 6 septembre, à quelques pas de l’esplanade du Trocadéro, devant l’Ambassade du Maroc. Cette manifestation a lieu tous les vendredis, place de la République, sauf occasion spéciale, comme cette fois-là.
Les mots d’ordre, sur le groupe facebook de l’événement :
« – Stop au traitement inhumain des migrants sur les 2 rives de la Méditerranée
– Stop aux accords de la honte où les pays de l’Union Européenne sous-traitent à leurs anciennes colonies la mission de déportation et de violence auprès des migrants
– Nous exigeons la liberté de circulation et d’installation pour tous
– Nous demandons la régularisation de tout.e.s les sans papiers
– Nous demandons l’ouverture des frontières comme seule solution viable pour assurer un traitement digne pour les migrant.e.s.
– Prise en charge correcte par les associations compétentes françaises des jeunes ayant souffert d’expériences très dures et qui sont souvent très abîmé.e.s
– Prise au sérieux des collectifs de terrain qui font un véritable travail de fond hors des schémas administratifs étatiques conventionnels voués à l’échec. »
En effet, en échange d’accords économiques, l’Europe fait faire le sale boulot aux anciennes colonies : le Maroc envoie vers le Sahara occidental les migrants candidats à l’Europe présents sur son propre territoire afin de les éloigner des côtes européennes et des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Ce qui a notamment provoqué récemment la mort de deux migrants pendant ladite déportation.
Le collectif CSP 75 vise à sortir les sans-papiers de leur isolement, les aidant à effectuer leurs démarches auprès de l’administration afin de régulariser leurs situations ; les manifestations organisées par le collectif permettent aux sans-papiers de rester visibles et d’interpeller la population ainsi que les autorités sur leur cas.
C’est aussi l’occasion pour les résidents des foyers Amandiers et Mûriers de lancer une invitation à leurs voisins, les habitants du quartier et leurs associations à une journée portes ouvertes le samedi 22 septembre à partir de 14h. Un moyen pour eux de faire connaître les transformations et les problèmes posés dans leur lieu de vie.
Depuis la rénovation de ces deux foyers, le « vivre individuel » imposé par l’agencement des locaux empêche la vie collective jadis si fructueuse, qui permettait notamment de se réunir pour les repas, les réunions, l’entraide.
Une manifestation aux revendications à multiples échelles donc, dont on espère que la voix se fera entendre.