L’annonce a été faite ce lundi par le président Béji Caïd Essebsi. Il souhaite supprimer l’inégalité dont sont victimes les femmes lors d’héritage. Des avancées qui divisent le pays.
En Tunisie, le Président Béji Caïd Essebsi a annoncé ce lundi 13 août son intention de déposer un projet de loi qui vise à supprimer les inégalités entre hommes et femmes pour ce qui concerne les questions d’héritage. Jusqu’à présent les femmes n’héritent en effet que de la moitié de ce qui revient aux hommes. Une tradition issue du droit islamique. « On va inverser la situation, en faisant de l’égalité la règle, et de l’inégalité une dérogation« , a annoncé le président tunisien à l’occasion de la journée de la femme tunisienne.
Mais cette démarche divise la société tunisienne. Samedi, des milliers de personnes, notamment des islamistes, ont manifesté à Tunis contre cette réforme. Ce lundi soir une autre manifestation, cette fois en faveur de l’égalité et des libertés individuelles, est prévue à Tunis.
Ce n’est pourtant la première loi en faveur de l’égalité en Tunisie. « Certains questions concernant le tutorat chez les enfants ou les autorisations de sortie du territoire accordées par la mère ont par exemple déjà été traitées« , explique Leyla Dahhli, chercheuse au Centre Marc Bloch à Berlin en Allemagne. Dès le 13 août 1956, le Code du statut personnel accordait aux Tunisiennes des droits novueaux. Il avait interdit la polygamie, la répudiation ou encore instauré l’âge minimum du mariage à 17 ans pour la femme, si celle-ci en était d’accord. La parité dans les assemblées élues est aussi en vigueur aujourd’hui.