Réunis dans la ville côtière de Sokcho, plusieurs dizaines de Sud-Coréens d’un âge avancé sont passés lundi (N.d.E. 13/08/2018) à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour y rencontrer des membres de leur famille qu’ils n’ont plus revoir depuis la Guerre de Corée (1950-1953).
Cette nouvelle série de réunions, les premières depuis trois ans, auront lieu dans la station de montagne nord-coréenne du Mont Kumgang. Elles sont une illustration supplémentaire de la remarquable détente entre le Nord et le Sud depuis le début de l’année.
À l’issue du premier sommet intercoréen en plus de dix ans, dans le village de Panmunjon en avril, le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant de la PRDC Kim Jong-un s’étaient engagés dans la voie de la réconciliation et avaient annoncé une série de mesures en vue d’une entente pacifique.
De lundi à mercredi (13 à 15/08), un total de 89 Sud-Coréens, accompagnés de proches, rencontreront les membres de leur famille au Nord. De vendredi jusqu’à dimanche (17 à 19/08), 83 Nord-Coréens rencontreront à leur tour des proches vivant en Corée du Sud.
Séparée de sa mère et son frère en 1945, Kim Hye-ja, âgée de 77 ans, va enfin rencontrer son petit frère de 75 ans.
« Je pense toujours à ma mère. Je peux imaginer le chagrin qu’elle ressentait après s’être séparée de sa fille. J’ai mal au cœur chaque fois que cela me revient à l’esprit », a confié Kim Hye-ja.
Lee Geum-sum, 91 ans, fait partie des rares parents qui retrouvent un de leurs enfants au Nord. Lors de sa fuite pendant la guerre, elle avait perdu son fils de trois ans.
« Je suis certaine que je ne le reconnaîtrai pas. Il avait trois ans, et maintenant il en a 71. Il ne me reconnaîtra pas non plus. Je vais lui demander comment il a passé toutes ces années, s’il a été élevé par une nouvelle mère, ou si c’était son père qui l’a élevé seul », a dit Mme Lee.
« Quant aux familles séparées qui n’ont pas eu la chance de se réunir, j’espère que leur problème sera résolu. Les dirigeants du Nord et du Sud doivent faire preuve de magnanimité pour que ces familles séparées puissent se réunir à tout moment, exauçant le vœu des personnes âgées de plus de 90 ans », a souhaité Lee Yong-bu, un Sud-Coréen.