Depuis le 30 juillet, des étudiants de différents établissements d’enseignement manifestent dans les rues pour demander justice. Le 29 juillet, deux étudiants sont morts dans un accident sur la route de l’aéroport. Cet événement a poussé la communauté étudiante à sortir dans la rue, avec une charte de neuf revendications, en demandant à rencontrer les autorités.

Dans le cadre de la sécurité routière et dans un souci de justice, les étudiants exigent qu’il y ait un ralentisseur devant chaque école et université, que chaque accident fasse l’objet d’une enquête, et que les responsables soient jugés. Permis de conduire, permis de circulation des véhicules, interdiction de changement de voie, aménagement d’une voie d’urgence pour les ambulances et nécessité d’utiliser des passerelles et des trottoirs ; en somme, l’application stricte des règles et règlements de circulation existants sont quelques-unes des demandes des manifestants étudiants. Il semblerait que tout le système de transport soit corrompu et qu’aucune solution n’ait été proposée.

Le scénario actuel est maintenant différent. Certaines personnes commencent à avoir peur de cette démonstration de force étudiante. Ces derniers jours, ils ont contraint les étudiants à arrêter leurs actions de protestation, utilisant des couteaux et même des balles, bien que les manifestants soient de jeunes étudiants âgés de 14 à 18 ans. La question est de savoir s’il existe des solutions ou non. Le recours à la force est-il la seule solution ou leurs exigences peuvent-elles être satisfaites ?

Parce qu’ils sont nos enfants, leurs revendications sont nos revendications. N’importe qui peut être confronté à ce genre de situation à n’importe quel moment. Pourquoi arrête-t-on les étudiants et pourquoi laissons-nous nos étudiants mourir sur les routes ? Où est notre humanité ? Nous pleurons pour ces étudiants tout comme nous pleurons pour les réfugiés Rohinga. Leurs enfants et maintenant nos enfants meurent et nous ne faisons que regarder, permettant à ces situations de se produire ! Rappelons-nous, ce sont de petits bangobondhu (référence au père fondateur de la République du Bangladesh) et les étudiants ont appris de son exemple de ne jamais passer sous silence une injustice.

« Jodi Tumi voy pao, Tobe Tumi sesh, Jodi Tumi rukhe darao, Tobe tumi Bangladesh !» Cette phrase est sur les banderoles de ces jeunes manifestants. En français : « Si vous avez peur, vous êtes fini. Si vous protestez, vous gagnerez (vous deviendrez le Bangladesh) ».

Nous voulons devenir bangobondhu, devenir le Bangladesh.

 

Reportage de Nazrul Jashim

Photos : offertes par des amis

Traduit de l’anglais par la rédaction francophone