Par Alain Garrigou pour Le Monde Diplomatique
On pouvait craindre ou espérer le mois de mai 2018, alors que le cinquantenaire des événements de Mai 68 coïncidait avec un nouveau spasme de la longue crise systémique de l’université française. Les médias adorent commémorer à coup de documentaires, débats et autres logorrhées. Cinquante ans, trente ans, un an ! Le public est servi. Il n’est pas sûr que les acteurs et témoins de 1968 s’y retrouvent. Ces événements reconstruits par les médias ont-ils seulement eu lieu ? Sûrement pas selon la ligne chronologique continue du récit médiatique. La focalisation sur les événements ramène en effet à une confrontation politique linéaire. De plus, quand l’événement est aussi spectaculaire, on le crédite de beaucoup d’effets, en oubliant qu’il est surtout lui-même un produit. En l’occurrence, les transformations de la société française avant et après 1968 doivent nous inciter à voir dans cette crise un épisode politique qui n’est pas rien, pas simplement une écume du temps, certes, mais pas non plus ce qui a changé la France.
Le paradoxe du pluriel des « années 68 » est pertinent, qui comprend une période d’une dizaine d’années encadrant le mois de mai (1). L’histoire comparée est assez significative à cet égard, qui montre les sociétés occidentales aux prises avec des phénomènes de contestation politique des jeunesses étudiantes au moment où toutes sont marquées par la démocratisation des universités, la contestation de l’impérialisme américain, la révolte contre l’autorité patriarcale ou encore la revendication d’une libéralisation des mœurs. Seule la France a connu une crise politique faisant vaciller le pouvoir légal. Or tous les pays ont été affectés par les mêmes changements sociaux. À bien des égards, l’importance de Mai 68 en France tient aussi aux erreurs accumulées par les dirigeants politiques et aux rigidités des institutions de la Ve République.
Depuis plusieurs décennies, le récit de Mai 68 procède d’une régression scientifique, en revenant à l’histoire historisante ou encore à l’histoire événementielle : un enchaînement d’épisodes qui suit un cours chronologique, une galerie de personnages publics, le spectacle de foules agitées, les échauffourées du quartier latin. À force de les avoir vues, les images prennent l’allure d’icônes, de symboles, moins des faits réels que des faits pour signifier. Une histoire momifiée. Pour le coup la vieille sentence qui veut que l’histoire ait besoin de recul s’avère fausse. On comprendra mieux l’épisode en se fiant aux récits de l’histoire immédiate, lesquels ont été ensevelis dans une téléologie de révolution manquée (2). Comme quoi, même manquées les révolutions sont aussi facilement travesties que les guerres. On pense à ces facettes longtemps oubliées comme la mutation des mœurs sexuelles vers une société dite permissive qui s’imposa en France pendant bien plus de temps qu’au mois de mai et ailleurs sans mois de mai. Il est vrai que le cinquantenaire a semblé les exhumer. On lira aussi peu de choses sur les frictions qui opposèrent étudiants et ouvriers tout au long de la période. On a retenu la fermeture des grilles des usines Renault à Flins ou à Boulogne Billancourt, mais pas les bagarres au sein des manifestations. Pourtant, au moins dans les rangs de la CGT, la haine de classe contre les petits bourgeois interdisait toute convergence, selon le mot qui n’était pas d’usage alors. Spontanément, la mobilisation est conçue comme la réunion de gens partageant des opinions et objectifs et non comme le rassemblement de différences et de divergences…
Dans la mythologie de Mai 68, la chose la plus ordinaire, sans doute la plus évidente et donc cachée, fut la vision d’une continuité révolutionnaire. Avant même les événements de mai, le rappel prémonitoire en avait été fait par Pierre Viansson-Pontet lorsqu’il reprenait le célèbre mot que Lamartine avait lancé deux ans avant la révolution de 1848 : « La France s’ennuie ». Mot parfaitement laconique dont on ne sait ce qu’il annonce. Toujours est-il que tout le monde paraissait surpris. Quant à la différence des sociétés séparées par plus d’un siècle et des transformations sociales et politiques profondes, on crut qu’elle n’empêchait pas le rapprochement. Rien ne l’établit mieux que la consonance des dates — 1848, 1968 — qui permit de donner aux révoltés les noms de quarante-huitards et soixante-huitards — des termes d’une grande polysémie, qui désignent en même temps la participation effective aux événements, la seule contemporanéité des témoins ou encore l’appartenance à une génération formée par un contexte historique spécifique.
La farce et la tragédie
La révolution de 1848 avait ouvert la voie à cette vision de l’histoire comme répétition. Alexis de Tocqueville y insistait, mi-inquiet, mi-ironique : « Tout ce que je vis ce jour-là porta la visible empreinte de ces souvenirs ; il me semblait toujours qu’on fut occupé à jouer la Révolution française plus encore qu’à la continuer (3) ». Gustave Flaubert imaginait une réunion du Club de l’Intelligence où, un soir de mars 1848, « chaque personnage se réglait sur un modèle, l’un copiant Saint Just, l’autre Danton, l’autre Marat, lui, il tâchait de ressembler à Blanqui, lequel imitait Robespierre (4) ». Marx moquait aussi les plagiaires : « Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre (5) ». Depuis Londres et à la lecture de la presse, le théoricien allemand semblait bien partager cette vision d’une révolution qui imitait en croyant inventer. Il ouvrait donc Le 18 brumaire de Louis Bonaparte par une accroche fameuse : « Hegel note quelque part que tous les grands événements et personnages historiques surviennent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : une fois comme (grande) tragédie et la fois d’après comme (misérable) farce ». On a souvent utilisé cette brillante citation sans source précise — et semble-t-il apocryphe — pour moquer les acteurs de 1848. Or Marx visait bien le coup d’État du 2 décembre 1851, pâle copie de son modèle de 1799, à savoir le coup d’État du neveu, Napoléon le petit comme l’appela Hugo, plagiaire de son oncle, Napoléon le Grand. Avec encore une formule cruelle : « Le 18 brumaire de l’idiot pour le 18 brumaire du génie ». Depuis Londres d’où il n’assista par non plus au coup d’État, Marx reprenait un mot souvent employé dans les conversations du moment par les Parisiens : une « farce », ironisaient-ils, pour signifier qu’ils étaient presque surpris qu’un événement aussi prévisible advienne. Une figure d’oxymore. L’Assemblée nationale dissoute le jour anniversaire d’Austerlitz revendiquait symboliquement la grandeur d’une victoire militaire et du grand homme, inspiration historique redoublée par le nom de code du coup d’État de 1851 : opération « Rubicon », qui en appelait à César. Mais les révolutions ne se décident pas dans le secret des cabinets. Si elles répètent le passé, par quel mystère le font-elles ?
« Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de plein gré, dans des circonstances librement choisies ; celles-ci, ils les trouvent au contraire toutes faites, données, héritages du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants ». Marx se doutait-il que l’adage hégélien se vérifierait à nouveau plus d’un siècle plus tard ? Comme Tocqueville, Flaubert et Marx l’avaient fait pour 1848, leurs lecteurs le firent pour Mai 68 : très vite, l’écho d’un épisode sur l’autre fut mis en valeur, notamment par Raymond Aron dans son essai sur la révolution introuvable (6). Aron avait moins à l’esprit Marx que l’impression obsédante de Tocqueville. Si les personnages de la République romaine étaient souvent cités par les orateurs de la Grande révolution, hommes bercés de textes classiques, les hommes de la Grande révolution furent moins cités mais bien présents dans les esprits des quarante-huitards — qui n’étaient pas si éloignés de 1789 et avaient lu les histoires de la Révolution de Guizot et de Thiers, et plus encore Les Girondins de Lamartine, best sellers de leur temps. La qualification de quarante-huitards leur fut ensuite donnée par leurs héritiers républicains qui combattirent le Second Empire par la lutte électorale. Une prise de distance. Plus d’un siècle après, les soixante-huitards devaient-ils quelque chose aux quarante-huitards ? On peut en douter tant la culture politique du XXe siècle ignorait les grands personnages des révolutions qui avaient embrasé une partie de l’Europe un siècle plus tôt. Qui connaît encore des personnages comme Alexandre Ledru Rollin, initiateur du suffrage univers masculin, François Arago, grand savant promu ministre, ou même Alphonse de Lamartine, poète devenu chef du gouvernement provisoire ? Moins une pique contre l’ignorance qu’un constat sur les nouveaux cadres de l’action politique, pour lesquels les personnages historiques comptent moins que les images.
Comme la manifestation, qu’on appelait encore « démonstration » en 1848 et dont la forme s’était dessinée à partir du modèle du défilé militaire, les autres formes d’action empruntaient aux scènes révolutionnaires. Tout en renvoyant au souvenir des révolutions parisiennes, les barricades de mai 1968 représentaient moins une technique de soulèvement urbain, comme en juin 1848, qu’un symbole du peuple soulevé. L’anthropologue Julian Pitt-Rivers a d’ailleurs remarqué combien les lieux de leur édification n’avaient pas de logique militaire puisqu’elles pouvaient être prises à revers (7). En somme le symbole des barricades importait plus que leur efficacité. La référence en la matière était plutôt les peintures de Delacroix que les barricades de juin 1848 barrant la rue du faubourg Saint-Antoine sur deux étages, ou celles de la Commune au réseau serré et à l’architecture rationalisée, ou encore celle imaginées par Auguste Blanqui, calculant le nombre des pavés nécessaires selon la largeur des rues et la hauteur de la barricade. Quant à l’efficacité des pavés comme armes de jet, elle est douteuse. De même les cortèges de Mai 68 témoignèrent d’étranges inhibitions en passant devant les lieux de pouvoir comme les ministères de la rue de Varenne. Ou encore en évitant de s’approcher de l’Élysée. Un appel à l’occupation eût suffi à déclencher une répression directe. Mais tout s’est passé comme si nul manifestant n’avait pris la responsabilité d’un coup irréversible.
De même les cortèges de Mai 68 témoignèrent d’étranges inhibitions en passant devant les lieux de pouvoir comme les ministères de la rue de Varenne. Ou encore en évitant de s’approcher de l’Élysée…
La dialectique de la farce et de la tragédie n’invite donc pas seulement à une réflexion sur la répétition dans l’histoire, mais également sur la violence. Les journées de février 1848 mirent fin à la monarchie de juillet par la tuerie qui eut lieu devant la demeure de François Guizot, où la garde nationale tira sur des manifestants. Dans une mise en scène macabre habituelle des journées insurrectionnelles, les cadavres furent promenés dans les rues de Paris pour appeler la population à s’insurger. Ce rituel fut aussi utilisé dans les villes européennes, comme à Berlin où le monarque prussien dut subir l’humiliation de devoir s’incliner depuis son palais sur les cercueils des victimes de la répression militaire. Au siècle suivant, la violence répressive est restée un outil de mobilisation. Seulement ce n’était plus des morts qu’on promenait dans les rues de Paris, où des cadavres qu’on refusait de rendre à leur famille comme en 1851, mais des images de violence et des accusations de rigueur répressive. Suffisamment réelles pour qu’en mai 1968, le préfet de police de Paris Maurice Grimaud rappelle ses troupes à la discipline et à la modération, suffisamment scandaleuse pour qu’en 1986 la mort de Malik Oussekine sonne le recul du gouvernement et suffisamment crainte ensuite pour que les forces de l’ordre procèdent avec une retenue que les manifestant actuels ne peuvent cependant pas reconnaître, tant l’accusation de la violence policière fait partie de la panoplie obligée du contestataire. Il n’empêche que la violence répressive a diminuée pour que la police de mai 1968, pourtant celle de la guerre d’Algérie et de Maurice Papon, préfet de police jusqu’en 1967, n’assassine pas comme l’armée au XIXe siècle ; quant à la police d’aujourd’hui, elle a encore fait des progrès techniques dont la douceur ne convaincra probablement pas ceux qui l’ont affrontée.
Cinquante ans après
En ce mois de mai 2018, le spectre de Mai 68 a flotté sur bien des esprits. Comme en 1986. Anniversaire aidant, Mai 68 a été abondamment invoqué par les étudiants mobilisés dans les universités. S’agissait-il de s’en réclamer ou de s’en démarquer ? Les calicots affichés sur les facs bloquées ne mentionnaient-ils pas « Fuck mai 68 » (Tolbiac) ou encore « Mai 68, ils commémorent, on continue » (Nanterre) ? Les ATER de l’université de Nanterre ont même réussi à adopter une motion de grève par le nombre de 68 sans qu’on sache s’il s’agissait de coïncidence providentielle ou de simple hasard exploité à des fins de communication. Il est vrai qu’il est difficile de mettre des noms sur ces événements de mai, si flous qu’on a n’a pas trouvé de meilleur nom pour les désigner que les « événements » à moins que l’on parle comme Aron de « psychodrame », de « tragi-comédie » ou comme Bourdieu de « révolution ratée ». Et puis, les événements n’ont guère connu de personnages emblématiques, si ce n’est Pierre Bourdieu dont les mânes sont volontiers invoqués par les candidats au magistère.
Il est une manière de commémorer qui ne saurait en outre être encouragée : l’insurrection. Évidemment, notre temps n’a pas de guerre du Vietnam, de règlement ségrégationniste des cités universitaires, de monopole public de la radio-télévision, de paternalisme au sommet de l’État et de patriarcat dans les familles ni de mandarinat dans les universités. Évidemment encore, la société française a beaucoup changé, sa population active de 40 % d’ouvriers ayant diminué de moitié, le chômage explosé et les inégalités progressé. La question d’une répétition de mai 1968 en mai 2018 ne s’en pose pas moins, puisque les acteurs la posent.
Un rapprochement des événements est possible, en s’attachant aux modalités concrètes de l’action collective. Non seulement en ce domaine, on ne renouvelle pas à volonté les façons de faire mais celles-ci tiennent une partie de leur valeur de l’imaginaire qu’elles ressuscitent. Le répertoire d’action collective — AG, manifestations, grèves, occupations ou blocages — faute d’ailleurs de pouvoir occuper — semble une nouvelle fois hérité en droite ligne de mai 68. « Toute population a un répertoire limité d’actions collectives », établissait Charles Tilly (8). Même la violence politique contemporaine peut rappeler celle des « enragés ». Pourtant dans la succession mal lisible d’actions présentées comme participant à une mobilisation croissante, il est difficile de ne pas voir une forme de routinisation, significative de ce que Charles Tilly appelait une « usure » des répertoires d’action collective, laquelle ne caractérise pas le seul mouvement étudiant mais toute action revendicative.
Non plus faire table rase du passé, mais préserver un passé ou un présent médiocre d’un avenir pire!
Si la différence programmatique est manifeste, un motif commun de révolte a émergé : la sélection, matérialisée par une nouvelle loi régissant l’accès à l’université. Du coup, l’écho du combat soixante-huitard contre la sélection universitaire a semblé renaître, les adversaires à la loi ORE plaidant pour que les jeunes issus des milieux populaires et de bacs pros puissent avoir une entrée libre à l’université afin de réussir. Mais si les acteurs de Mai 68 pointaient eux aussi du doigt la sélection sociale en répétant à l’envi le chiffre de 4 % d’enfants d’ouvriers dans les effectifs de l’enseignement supérieur, il faut mesurer tout ce qui nous sépare de cette époque : alors que moins de 20 % des jeunes gens obtenaient le baccalauréat avant 1968, près de 80 % l’obtiennent aujourd’hui (9). Les effectifs étudiants était de 695 000 en 1968 contre 2,5 millions en 2017. Alors qu’en 1968, les « capacités » des jeunes n’étaient jamais évoquées, elles doivent l’être aujourd’hui si le chiffre de 25 % de réussite à la fin de la licence pointe bien la réalité de la sélection par l’échec — un chiffre de la Cour des comptes qui ne porte pas à l’optimisme et dont la publication a sans doute « réveillé » les étudiants confrontés à une perspective sombre. Bien sûr une sélection ne va pas sans l’autre. Après un baccalauréat notoirement non sélectif, les universités héritent d’une faillite plus large de l’école et de la société. Que l’on défende ou que l’on accuse la sélection à l’université aujourd’hui, on lui fait dans tous les cas porter un chapeau trop grand pour elle. Au titre des différences, on remarquera qu’il s’agissait hier d’ouvrir l’université aux catégories populaires et aujourd’hui de ne pas la fermer.
Tout occupés au parallèle avec Mai 68, nul ne semble avoir remarqué que le mot le plus présent en mai 2018 était absent du vocabulaire de 1968 : « mobilisation ». Bien plus qu’un détail du lexique politique. Les micro-trottoirs ont laissé perplexe quand les porte-parole spontanés réclamaient de retarder les examens pour donner le temps de se mobiliser. En 1968, ce terme de mobilisation était associé à la guerre — pas si éloignée en Algérie et présente au Vietnam — et à l’armée — dans un temps où existait encore la conscription. Dans les années 1980, il a été revisité et socialisé, démilitarisé si l’on veut, par le courant de la sociologie des mobilisations. De Mai 68, on dirait aujourd’hui moins les « événements » que les « mobilisations ». Un excellent auteur les avait d’ailleurs caractérisées de « mobilisations multisectorielles » (10). Le terme a l’avantage de la connotation scientifique et du flou politique : il permet de ne pas s’engager dans la caractérisation d’une protestation — révolution, révolte, insurrection, etc. Il est aussi paré des vertus de l’action collective dans un monde réputé individualiste. En mai 2018, on aura beaucoup invoqué la mobilisation, sans dissiper le flou des objectifs qui lui sont pourtant nécessaires, pour la produire et enfin à exprimer la valorisation de l’action. Au moins sur ce plan sémantique, mai 2018 se raccroche davantage aux mouvements sociaux d’après 1968. Ces mouvements postérieurs innovaient sans le savoir par rapport à leur mythique antécédent. Loin de proposer des avancées sociales, ces mouvements sont inévitablement conservateurs en voulant préserver le statu quo ante. En somme il ne s’agit plus de faire table rase du passé, mais de préserver un passé ou un présent médiocre d’un avenir pire ! Karl Marx vivait déjà cette tension des révolutions qui prétendaient inventer en se tournant vers le passé, selon une forme de « nécromancie ». Aussi envisageait-il une révolution débarrassée de la parodie : « La révolution sociale du XIXe siècle ne peut puiser sa poésie dans le temps passé, mais seulement dans l’avenir ». On peine aujourd’hui à retrouver une telle confiance dans l’invention politique.
(1) Philippe Artières propose une période allant de 1966 à 1976 in Philippe Artières, 1968, années politique, Paris, Éditions Thierry Magnier, 2008.
(2) Philippe Bénéton, Jean Touchard, « Les interprétations de la crise de mai-juin 1968 », Revue Française de Science politique, 1970, 20-3, pp. 503-504.
(3) Alexis de Tocqueville, « Souvenirs », in Œuvres, R. Laffont, 1986, p. 756.
(4) Gustave Flaubert, L’éducation sentimentale, Paris, Folio, 2017, p. 401-402.
(5) Karl Marx, Le dix-huit brumaire de Louis Bonaparte, in Œuvres politiques 1, Gallimard, La Pléiade, Paris, p. 402-403.
(6) Raymond Aron, La révolution introuvable, Fayard, 1968.
(7) Henri Mendras (dir.), La sagesse et le désordre, Paris, Gallimard, 1980.
(8) Charles Tilly, « Les origines du répertoire d’action collective contemporaine en France et en Grande-Bretagne », in. Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 4, octobre 1984.
(9) Stéphane Beaud, « 80 % au bac » et après ? : les enfants de la démocratisation scolaire, La Découverte, Paris, 2002.
(10) Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, Presses de Sciences Po, Paris, 1986.