Le Festival international du film de la non-violence active (FICNOVA) a participé au 5ème Forum Humaniste Européen qui s’est tenu à Madrid du 11 au 13 mai, sur le thème « Ce qui nous unit vers la Nation Humaine Universelle ».
Les membres de l’équipe du FICNOVA de Madrid ont aidé à la préparation de l’événement, au sein de l’équipe de volontaires humanistes espagnols et européens qui ont organisé le forum. Nous adressons aussi nos sincères remerciements à l’Université Nationale d’Enseignement à Distance (UNED) et à la Junta de Vallecas de la Mairie de Madrid, pour les locaux et les moyens mis à disposition.
Plus de 600 personnes de différents pays européens, certains d’Amérique et d’Afrique, ont participé aux 21 espaces thématiques de ce forum chargé de paix, de force et de joie.
Après la cérémonie d’ouverture, le vendredi 11 à la faculté de l’UNED, tout était prêt pour que les activités débutent le lendemain au Centre culturel El Pozo del Tio Raimundo.
Le samedi matin ont été projetés dans l’auditorium trois documentaires chargés de sens. Le FICNOVA a présenté l’un des films primés lors de sa dernière édition : « Balkan Blues. Histoires à Mostar » du réalisateur italien Lucio de Candia, qui s’était déplacé pour présenter son film et participer en tant que conférencier.
Lucio de Candia, titulaire d’un diplôme en politique et d’un master en relations internationales, a présenté son travail et a exprimé sa préoccupation sur la recherche de ce qui unit les gens, de ce qui aide à construire des ponts qui transcendent les différences.
L’exemple de la recherche de moyens de réconciliation et de non-violence raconté dans son documentaire sur Mostar, une ville riche en diversité dans laquelle coexistent des croyances et des cultures différentes, et dans laquelle les relations ont été dynamisées après le désastre de la guerre des Balkans, en est un exemple inspirateur. Quand la douleur et le ressentiment pour les blessures éprouvées teintent l’atmosphère sociale, une vieille musique populaire, la « sevdah », diffusée par un groupe, devient un support pour des sentiments de réconciliation qui rassemblent à nouveau des personnes de nationalités, de cultures et de croyances différentes. Leur engagement déterminé pour que jamais ces faits ne se reproduisent nourrit tout un mouvement artistique (musique, poésie, photographie….), soutenu par une radio et des réseaux sociaux pour sa diffusion.
La projection a ému le public et nombreux ont remercié l’auteur pour son travail inspirateur.
Dans l’après-midi, le FICNOVA a participé à la mise en place de l’espace thématique « L’image comme outil pour le changement » avec nos amis grecs de Monde sans Guerres, Nikos et Evita, concepteurs du concours « La paix est… » et Tijen et Merobe, deux femmes chypriotes (turco-chypriote et gréco-chypriote) qui aspirent, avec leur projet « De l’autre côté », à l’unification d’un pays divisé.
Le FICNOVA s’est présentée comme un outil pour montrer, avec un point de vue humaniste, des œuvres exemplaires qui libèrent la force transformatrice de la non-violence sur toute la planète, et qui nous permettent de prendre conscience de cette direction possible. A cette fin, le FICNOVA promeut la création d’espaces d’échange dans lesquels les « spectateurs » se convertissent en protagonistes. Ceci se fait dans de plusieurs villes de différents pays grâce à la collaboration des auteurs et à l’aide d’amis de différentes organisations et de fronts humanistes.
L’image qui a inspiré le FICNOVA a été partagée, la référence exposée par Silo dans ses « Lettres à mes amis – A propos de la crise sociale et personnelle dans le moment actuel » qui dit : « … humaniser c’est sortir de la chosification pour affirmer l’intentionnalité de tout être humain et la primauté du futur sur la situation actuelle. Ce sont l’image et la représentation d’un futur possible et meilleur qui permettent la modification du présent et qui rendent possibles toute révolution et tout changement. Par conséquent, il ne suffit pas de subir la pression des conditions opprimantes pour que le changement se mette en marche ; il est aussi nécessaire de se rendre compte qu’un tel changement est possible et qu’il dépend de l’action humaine… »
De ce point de vue, et en prenant en compte les images comme des structures complexes qui déplacent les charges mobilisatrices de notre intention, nous invitons les participants à trouver les images qui nous mobilisent dans la direction de la Nation Humaine Universelle et que nous voyons comme possibles. L’échange a été très enrichissant, mais comme le temps disponible était très court, le groupe reste ouvert pour continuer à travailler avec toutes les personnes intéressées.
Le temps fort de la journée a été le moment où Diego Cruz, l’auteur-compositeur-interprète qui a admis être passé de chansons de protestation à des « chansons propositions » vers la paix et la non-violence, nous a fait nous lever avec les applaudissements et les danses de nombreux participants.
Dans la matinée du dimanche 13, le travail de synthèse des différents groupes a été réalisé et présenté à la séance plénière par les coordinateurs des espaces thématiques. Tous les contenus élaborés resteront sur le site du forum.
Au milieu des rires, des accolades et de la joie de savoir que nous nous reverrons à Rome dans deux ans lors du 6ème Forum Humaniste Européen, le forum s’est terminé par la lecture de la déclaration finale, qui a renforcé nos projets.
Plus tard, pour un déjeuner en ensemble, nous nous sommes rendus au Parc d’Étude et de Réflexion de Tolède, l’espace humaniste inspirateur duquel sont tombés amoureux ceux qui ne le connaissaient pas encore (comme nos amis Diego Cruz et Lucio de Candia), espace où s’est formée précisément la représentation de l’image mobilisatrice du FICNOVA.