Aujourd’hui, le Conseil national a adopté la motion Sommaruga 17.4241 avec 99 voix. Le message au Conseil fédéral est sans équivoque : Il doit signer le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires le plus rapidement possible.
Le soutien large de la motion par des représentant(e)s issu(e)s de tous les partis est révélateur de l’intérêt public pour cette préoccupation, ainsi que pour son caractère d’urgence. Il ne s’agit pas ici de politique partisane, mais bien de la sécurité et de la protection des populations. ICAN Switzerland félicite le Conseiller national Sommaruga et le cosignataires de l’adoption de la motion et remercie tous les membres du Conseil national qui l’ont soutenue.
En prenant cette décision significative, le Conseil national s’inspire de la longue tradition humanitaire de la Suisse. En cette époque de grandes tensions internationales où des menaces d’utilisation des armes nucléaires sont ouvertement proclamées, il transmet un message clair : les armes nucléaires sont inacceptables ; elles doivent être interdites comme les autres armes de destruction massive. Le Conseil des Etats devra examiner cette question à son tour pendant la session d’automne.
Compte tenu des réalités politiques actuelles, le Traité sur l’interdiction représente une lueur d’espoir et une composante essentielle en vue d’un monde sans armes nucléaires. Avec le soutien de la majorité des Etats, y compris la Suisse, il peut provoquer un tournant décisif en vue de la fin de l’ère nucléaire.
Depuis l’adoption du Traité à l’ONU en juillet de l’année passée, presque 70 Etats l’ont signé ou même ratifié, dont l’Afrique du Sud, l’Autriche, le Brésil, le Liechtenstein, l’Irlande, le Kazakhstan et la Thaïlande.
La Suisse a également voté pour le Traité à l’ONU. Malgré cela, le Conseil fédéral n’a pas soutenu la motion en février, arguant du fait que le Traité pourrait affaiblir les instruments existants, comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Cette préoccupation est pourtant infondée.
D’après le secrétaire-général António Guterres, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est « totalement compatible avec le Traité de non-prolifération ». Le CICR et la CRS ont récemment confirmé que « [le Traité] vient compléter les objectifs des accords existants sur le désarmement nucléaire, tels que le Traité sur la non‑prolifération des armes nucléaires »
« Le Oui d’aujourd’hui est important pour préserver la réputation humanitaire et la neutralité de la Suisse, afin qu’elle puisse continuer à agir comme un intermédiaire crédible lors de discussions de désarmement », dit Annette Willi d’ICAN Switzerland. « La Suisse pourrait jouer ici un rôle de de premier plan. Désormais, le Conseil fédéral doit assumer la responsabilité de signer le Traité le plus rapidement possible. »
Le Traité sur l’interdiction renforce l’ordre international fondé sur un ensemble de règles, qui assurent la sécurité de tous. Comme le Conseil fédéral le reconnaît lui-même, l’interdiction correspond « aux intérêts et valeurs centraux de la Suisse ».