Début novembre, le vice-président de la République, Tareck El Aissami, a dénoncé le blocage de 1 200 millions de dollars en bons pour payer des médicaments et des aliments pour les Vénézuéliens par Euroclear, une entreprise financière qui, à d’autres occasions, a servi d’intermédiaire dans les transactions de bons vénézuéliens.
Presque 3 semaines plus tard, la même chose a été dénoncée par le président Nicolás Maduro qui a évoqué le fait que l’argent de al nation était retenu par l’entreprise financière.
« Nous avons 450 millions de dollars pour acheter des médicaments, des matériaux de construction, des aliments et ils nous les gèlent depuis 6 semaines à Euroclear, juste pour châtier le Venezuela, pour que nous nous rendions, » a-t-il dit lors d’une activité à Caracas.
La manœuvre contre la réputation financière de la République est mise en place à travers l’une des plus importantes sociétés de compensation européenne fondée en Belgique il y a 49 ans par la banque d’investissements étasunienne JP Morgan qui a des bureaux aussi bien sur ce continent qu’en Asie, au Moyen Orient ou en Amérique.
Euroclear, selon une information de son propre site, s’occupe d’actifs – comme de l’argent pour payer des bons – estimés à 27,5 billions d’euros. Le total de ses transactions en valeurs liquidées dépasse les 675 billions d’euros par an.
Clearstream et le système de paiement électronique Swift sont signalés comme des éléments de la mondialisation des transactions financières internationales, un environnement dans lequel les possibilités sont réduites étant donné le peu d’acteurs qui participent aux tâches de liquidation, qui s’occupent de cela et gèrent les titres nationaux et internationaux comme les bons, les actions, leurs dérivés et les fonds d’investissement.
Une telle situation est critiquée par des gens comme le journaliste Denis Robert qui a dénoncé sur son blog « La domination del mundo », publié à l’origine en français, que ces 3 entreprises sont « le transport du capitalisme financier. Sa caisse enregistreuse. Ses bombes d’essence. Ses tours de contrôle. Ses caisses noires également. »
Ceci étant, on ne peut pas écarter l’idée que ce soit l’une des voies pour réinsérer de l’argent conservé dans des paradis fiscaux grâce à la fraude fiscale massive et pour blanchir de l’argent.
Manoeuvres financières
Euroclear a été impliqué dans des manœuvres financières contre des pays d’Amérique Latine. Le 25 mars 2015, le juge étasunien Thomas Griesa lui a ordonné de cesser de payer les bons de la dette extérieure de l’Argentine, l’une des actions organisées par les fonds vautours.
Ensuite, le pont commercial entre Euroclear et Clearstream concernant ces bons argentins a été également fermé jusqu’à nouvel ordre pour obliger le pays à payer à ses créanciers ce qu’ils voulaient imposer pour récupérer l’accès au programme de vente de bons.
Pendant les années 90, il est de notoriété publique qu’Euroclear a participé à l’endettement de l’Équateur grâce à ce qu’on appelle les Bons Brady, une stratégie adoptée en 1989 pour restructurer la dette contractée par ce qu’on appelle les pays en développement avec des banques commerciales. Cette stratégie, qui fut appliquée en Argentine, au Brésil, en Equateur, au Mexique et au Venezuela, se basait sur des opérations de réduction de la dette.
Une enquête publiée par le journal El Comercio de Quito, le jeudi 30 septembre 1999 intitulée « Brady: Los 17 primeros nombres » rapporte ce qui suit :
« Le rapport secret de la commission législative qui s’est rendue à New York pour connaître la liste des détenteurs de bons brady a été révélé hier. Selon les législateurs – les députés Julio Noboa et Bolívar Sánchez – 20% sont déposés à la Chase Manhattan Bank (USA) et le reste dans une fiducie à l’Euroclear Cedel, à Bruxelles (Belgique). »
En 2005, Rafael Correa, ministre de l’Économie et des Finances à l’époque, a considéré que 80% de l’argent obtenu grâce au pétrole équatorien devait être destiné à la population et seulement 20% au paiement de la dette, une décision qui a eu beaucoup de détracteurs parmi lesquels la Banque Mondiale (BM), c’est pourquoi il a démissionné de sa charge.
En 2008, en tant que Président de la République, il a déclaré que la dette contractée par l’Équateur était une dette illégitime, odieuse et anticonstitutionnelle qui obligeait à destiner plus de 50% des ressources économiques de l’État à son paiement.
« D’abord la vie, après la dette, » a-t-il déclaré alors et il a dû affronter les menaces de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International.
Presque 10 ans plus tard, c’est le Venezuela qui est impliqué dans une manœuvre avec Euroclear, produite par le lobby que des acteurs de l’opposition vénézuélienne parmi lesquels Julio Borges, un militant de Primero Justicia, soutiennent à l’étranger.
« Je demande au Ministère Public, publiquement, en tant que chef de l’Etat, de faire tout ce qu’il faut dans le cadre de la Constitution et de la loi pour que justice soit faite concernant la trahison de al Patrie de Julio Borges et de tous ceux qui l’accompagnent, » a déclaré le Président Maduro à ce sujet ce mois-ci.
Source en espagnol :
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos