ACDN, 6 octobre 2017
Le prix Nobel de la paix 2017 vient d’être attribué ce 6 octobre 2017 à ICAN, la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (International Campaign to Abolish Nuclear weapons). Il couronne les efforts de quelque 450 ONG du monde entier qui ont abouti à l’adoption, le 7 juillet 2017, du traité d’interdiction des armes nucléaires, par 122 pays membres de l’Onu.
« Nous vivons dans un monde où le risque que les armes nucléaires soient utilisées est plus élevé qu’il ne l’a été depuis longtemps. Certains pays modernisent leurs arsenaux nucléaires, et le danger que plus de pays se procurent des armes nucléaires est réel, comme le montre la Corée du Nord », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen.
« Le Comité (Nobel) tient à souligner que les prochaines étapes vers la réalisation d’un monde sans armes nucléaires doivent impliquer les États dotés de l’arme nucléaire. Cette année, le prix de la Paix est donc également un appel lancé à ces États pour qu’ils engagent des négociations sérieuses en vue de la disparition progressive, équilibrée et soigneusement contrôlée de près de 15.000 armes nucléaires dans le monde », a-t-elle expliqué.
L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire, qui depuis sa fondation en 1996 lutte pour l’abolition des armes nucléaires, a activement participé à cette campagne internationale, initiée en 2007 par des médecins australiens. ACDN salue ce prix Nobel qui devrait interpeller les 9 Etats actuellement dotés d’armes nucléaires, dont, entre autres, la France et la Corée du Nord, et les amener à renoncer tous, sans exception, à ces armes de massacre et de crime contre l’humanité. La France, qui freine des quatre fers, doit changer de politique et montrer l’exemple en invitant les autres Etats nucléaires à se réunir pour négocier leur élimination.
Une large majorité de Français (trois sur quatre d’après un sondage de l’IFOP d’octobre 2015), sont favorables à la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires, c’est-à-dire à leur interdiction et leur élimination complète, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace. Lors du précédent quinquennat, 126 députés et sénateurs avaient signé une Proposition de Loi organisant un référendum sur cette question.
La décision du Comité Nobel prouve que la question est plus que jamais d’actualité.