La chercheuse humaniste Angélique Soler vient de présenter aux Parcs d’Étude et de Réflexion Navas sa monographie Les centres de réponse. Une perspective éducative de la psycho-physique. Soler, argentine et résidente en Espagne depuis plusieurs années, développe son travail au sein du Centre d’Études des Sciences Humaines Noesis.

Dans cet entretien elle nous livre les secrets de ce travail dont l’objectif est de servir d’apport à la psychologie éducative libératrice.

Quelles raisons t’ont poussé à écrire cette monographie ?

La reconnaissance. Je me sens très chanceuse et reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de donner  des cours de Gymnastique Psycho-physique (*) (les centres de réponses) dans de nombreux ateliers et dans différentes cultures.

Quel en est l’objectif ?

Donner un peu plus de contexte, si quelqu’un se pose des questions sur son comportement et fait les exercices, qu’il puisse ainsi comprendre les conséquences, renforcer ses vertus et affronter ses carences.

En quoi consiste ce travail ?

C’est un rapport sur l’enseignement général pour que les étudiants d’aujourd’hui puissent se préparer à un futur inconnu en développant toutes les capacités qu’ils souhaitent. Pour cela, chaque centre de réponse est décrit (intellectuel, émotif, moteur et végétatif) avec son possible développement dans l’éducation et ses conséquences dans la vie d’adulte.

Il y a différent type de réponses chez l’être humain, l’une d’entre elle est-elle déjà incluse dans le « paquet », autrement dit, est-ce qu’elles nous conditionnent ?

En effet, nous venons tous avec un “paquet” qui comporte l’intentionnalité, nous avons également des facilités ou difficultés héréditaires et nous nous retrouvons avec un environnement qui favorise seulement quelques développements. Il convient à chacun de les accepter ou de les changer.

Les réponses d’un être humain sont-elles plus “naturelles” ou “culturelles” ? Car vous dîtes surtout qu’elles sont culturelles, apprises.

En effet, la culture joue un rôle très important dans les réactions humaines. C’est curieux, mais rares sont les fois où nous nous reconnaissons comme « êtres historiques et culturels ». L’intentionnalité humaine permet de changer, de surpasser ou non ce bagage culturel.

Si le Nouvel Humanisme ou l’Humanisme Universaliste cherche la libération de l’être humain, le travail avec le type de réponses que nous donnons permettrait de pouvoir nous libérer des conditions naturelles et culturelles ?

J’en suis sûre. L’accent est mis sur l’intentionnalité, la capacité de changement et la liberté dont tous les êtres humains jouissent. J’espère que nous nous rendrons compte que nous pouvons s’auto-transformer et transformer le monde.

Comment pourrions-nous faire cela?

Tout d’abord en renforçant notre besoin de changement, en décidant avec force de ne plus souffrir à nouveau. Pour cela nous aurons besoin de changer les propres réponses qui le favorisent et de résister/changer aux facteurs externes qui génèrent de la violence en nous. Il est difficile de répondre à la violence sans la pratiquer à nouveau.

Quelle trajectoire pensez-vous que ce travail pourrait avoir ? Peut-être que son contenu est pensé pour le transférer à la pratique dans des centres éducatifs, des ateliers avec des structures en rapport avec l’enseignement… ?

Je pense écrire une version de sensibilisation de ce travail qui pourrait parvenir aux parents et éducateurs, en général. J’espère que l’on pourra l’implémenter dans des centres éducatifs et dans des secteurs de formation des enseignants.

 

(*) La gymnastique psycho-physique est un des cours qui s’étudie dans la méthode que propose Luis Amman dans son livre Autolibération dont la doctrine s’appuie sur le Nouvel Humanisme Universel du penseur latino-américain Mario Rodriguez Cobos (Silo).

 

Traduction de Romane Vilain