Dans le village des possibles, voici le stand du collectif belge Désobéissance civile & Action directe. Nous rencontrons « Camille 1 » et « Camille 2 », jeunes activistes*. L’objectif de leur présence au festival Esperanzah est clair, mobiliser les participants autour de deux axes : la Justice Climatique, avec une action-phare « Ende Gelände » et l’Accueil des migrants, avec les luttes des sans-papiers.
Leur slogan « Niemand is illegaal » (Personne n’est illégal) contribue au thème du Festival de cette année, « Des ponts contre leurs murs ».
Lorsque nous les invitons à situer leurs actions par rapport à la violence d’un système, nous constatons que les termes de la violence et de la non-violence, posent parfois question quant à leur définition. Pour une Camille, la violence est surtout physique et directe contre les êtres humains. Casser une vitrine par exemple, peut ne pas être considéré comme violent lorsque l’action a du sens. En tout cas, relève-t-elle, c’est moins violent que ce que le système met en place contre les gens, en toute légalité ! Pour Camille 2, son action de désobéissance est profondément non-violente mais peut converger avec d’autres actions, cette fois violentes. « L’ennemi » est commun mais les formes d’action divergent.
Au sein du collectif, elles soulignent qu’un débat continu existe autour de ce sujet.
Mais elles l’affirment : la société actuelle est extrêmement violente ; les répressions policières, l’expulsion des sans-papiers, les agressions environnementales en sont quelques exemples.
Leur message pour le futur est positif : il faut DESOBEIR ENSEMBLE. « Aujourd’hui, on n’a plus le choix : on doit réagir et ne pas rester seuls. Face à une loi faite par les puissants, notre seule possibilité est de se mobiliser au quotidien ».
Un troisième militant, Camille 3, lui aussi engagé dans ce collectif, témoigne « Ici, je fais la fête ! Oui, militer pour les luttes anti-capitalistes, pour la désobéissance civile, c’est une fête. » La non-violence ? Pour lui, ce terme ne veut plus rien dire aujourd’hui dès lors que ce sont les dominants qui décident de ce qui est violent ou non. « Je ne revendique pas mes actions comme non-violentes mais je les questionne en tant qu’efficaces en fonction des objectifs de communication, sensibilisation, blocage effectif, etc… »
Il poursuit : « Travailler pour la Paix aujourd’hui impose de parler de la réalité de la guerre et de lutte anti-capitaliste».
Il termine par un appel concret : « Venez tous à la mobilisation Ende Gelände » en Allemagne, du 26 au 29 août prochain ! C’est là qu’on se forme à lutter concrètement contre le système basé sur le capital»
Infos et calendrier des actions: https://www.ende-gelaende.org
* Dans leur langage, dans les ZAD (Zones à Défendre), ces militants ont fait le choix de se nommer tous « Camille », une manière de refuser l’individualité pour revendiquer une identité collective.