Le président sud-coréen Moon Jae-in, élu le 9 mai, a annoncé le 19 juin la révision des projets de nouvelle centrale nucléaire et la promotion des énergies renouvelables.

Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)

Fidèle à ses engagements de campagne, le président sud-coréen Moon Jae-in, élu le 9 mai, a annoncé le 19 juin la révision des projets de nouvelle centrale nucléaire et la promotion des énergies renouvelables et du gaz naturel liquéfié.

« Jusqu’à aujourd’hui, la politique énergétique sud-coréenne se focalisait sur les prix bas et l’efficacité. Produire à moindre coût était la priorité, au détriment de la vie et de la sécurité des populations », a déclaré M. Moon dans un discours prononcé à l’occasion de l’arrêt définitif de la tranche 1 de la centrale de Gori (Sud-Est), inaugurée en 1978.

« La Corée va s’orienter vers une ère libérée du nucléaire », a ajouté le dirigeant, qui a par ailleurs évoqué l’arrêt définitif du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Wolseong (Sud-Est), dont la prolongation de dix ans décidée en 2012 fait l’objet d’une bataille judiciaire entre opposants et partisans.

Créations d’emplois

En comptant Gori-1, la Corée du Sud gère 25 réacteurs qui assurent près d’un tiers de ses besoins en électricité. Le démantèlement de Gori-1 devrait prendre quinze ans et coûter 643,7 milliards de wons (507 millions d’euros).

Pour M. Moon, cette nouvelle donne s’inscrit dans son projet de soutenir les nouvelles énergies, tout en créant des emplois. Elle illustre aussi l’image dégradée du nucléaire sud-coréen, affecté par une série de scandales en 2012 et 2013 liés à la contrefaçon de pièces et à de faux certificats de sécurité. Ces révélations avaient exacerbé les inquiétudes provoquées par la catastrophe de Fukushima de 2011. Le séisme de magnitude 5,8 survenu dans la péninsule en 2016, qui a contraint l’opérateur Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP, filiale de la société publique Korea Electric Power Company, Kepco) à arrêter quatre réacteurs, n’a pas non plus rassuré.

L’annonce présidentielle n’est pas forcément du goût des industriels, qui craignent la perte d’une électricité bon marché. Et elle risque d’avoir un impact sur les projets d’exportation des technologies nucléaires portés par KHNP, au Moyen-Orient notamment.

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