par William Donni
Cela fait désormais 50 ans qu’Israël occupe les territoires palestiniens de Jérusalem-est, de la Cisjordanie et de Gaza.
Pourtant dès 1949, la ligne verte entre les deux états est tracée et reconnue de manière internationale. Il n’empêche qu’a partir de 1967, Israël lancera une « guerre préventive » en occupant les territoires palestiniens mais aussi le Golan syrien et le Sinaï égyptien. La colonisation de la Palestine a débuté et ne fera que de s’amplifier au fil des ans malgré les violations du droit international et les biens trop maigres protestations de la « communauté internationale ». Avec son occupation de la Palestine et des Palestiniens depuis maintenant 50 ans en 2017, Israel est un des plus vieux et un des derniers pays colonisateur de l’époque moderne.
Le meilleur moyen de comprendre ce qu’il se passe est de regarder la carte ci-dessous.
Source carte: http://genepi.blog.lemonde.fr/tag/colonisation/
On le comprends bien, la politique mise en place par les gouvernements israéliens successifs qu’ils soient travaillistes, centristes ou conservateurs est la politique du grignotage. Chaque jour, chaque activité militaire, chaque action a le même but : récupérer des territoires aux Palestiniens. Chaque jour ou presque des membres de Tsahal (l’armée de défense israélienne) expulsent des familles de leurs logements pour aller y faire dormir des familles de colons. Les villes palestiniennes de Hebron ou Ramallah en sont le parfait exemple. Il n’est pas rare de rencontrer des Palestiniens qui se voient interdits d’aller dans un quartier ou l’autre de leur ville car celui-ci est envahi par l’armée occupante.
Malgré ce constat et malgré les nombreux témoignages issus du monde entier, non seulement la colonisation ne diminue pas mais elle ne fait qu’empirer dans une relative indifférence du monde entier ou les condamnations, si elles ont lieux, restent très faibles. On notera à ce sujet le rôle d’allié historique des Etats-Unis (que la Maison Blanche soit démocrate ou républicaine) qui, en échange d’un « certain contrôle » d’Israël dans le Moyen Orient, lui laissera faire ce qu’il veut. On peut dès lors comprendre le manque d’enthousiasme des Palestiniens lorsqu’ils entendent une xième déclaration d’intention des Etats-Unis de « régler le conflit ».
On l’aura compris, nous ne croyons pas vraiment à une solution négociée. Il ne s’agit pas d’un conflit contrairement à ce que certains répètent et notamment dans les médias mais bien d’une occupation. Il n’y aura pas de paix si il n’y a pas de justice : il s’agit bien ici d’une situation d’un pays qui en colonise un autre. Nous sommes face à un colonisateur et un colonisé. Pas une situation « d’égal à égal ».
Entretemps notre SPF Justice et la KU Leuven collaborent avec la police israélienne dans le projet Law-Train sur les techniques d’interrogatoire et dans lequel l’«expertise» d’Israël en la matière est utilisée. Nous trouvons scandaleux et exigeons que cette collaboration cesse immédiatement.
Nous rappelons aussi notre soutien à la campagne de BDS (boycott, désinvestissements et sanctions). Quand on voit les pressions que reçoivent cette campagne citoyenne (n’oublions pas qu’elle est désormais depuis 2016 interdite en France) et, rappelons-le, créée à la demande des syndicats palestiniens, son amplification et son soutien nous parait plus qu’important.
Pour conclure, nous disons que la « négociation » dure maintenant depuis près de 50 ans. Non seulement cela n’a pas amené de résultats concrets mais, en plus, la colonisation pendant ce temps là n’a fait qu’augmenter. Et si on passait à autre chose ?