Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ. (Acrimed)
60 euros la pige : l’une des dernières décisions du gouvernement Cazeneuve aura été de fixer par décret la rémunération minimum des photographes et dessinateurs pigistes. Ce décret est paru au Journal officiel ce dimanche 7 mai 2017. 60 euros la commande pour « un temps minimum d’exécution » de cinq heures. Un tel salaire ne permettra pas aux photographes rémunérés à la pige de vivre décemment. Il ne leur permettra pas non plus de renouveler leur matériel. Les statistiques de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) font état d’une diminution continue et régulière du nombre de photoreporters pigistes. L’objectif de l’État est-il de parvenir à une extinction complète de ces témoins historiques de notre quotidien ?
Ce décret était attendu depuis 2011 : six années pour aboutir à un texte de régression ! La parution du barème fait entrer les œuvres des photographes et dessinateurs pigistes dans le champ des accords collectifs sur les droits d’auteurs : les repasses, fréquemment payées demi-tarif aujourd’hui en application d’un usage ancien, pourraient demain n’être rémunérées qu’une poignées d’euros. Une nouvelle baisse de revenu en perspective pour les photographes !
Ainsi le quinquennat Hollande, caractérisé par des promesses non tenues en ce qui concerne les conditions nécessaires demandées par les journalistes pour garantir une information de qualité, s’est-il achevé, pour les photoreporters, comme l’avaient écrit les organisations de journalistes et les sociétés d’auteurs lors de la dernière édition du festival Visa pour l’image dans leur manifeste : « Cinq ans, trois ministres [de la Culture], zéro mesure ».
Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, déplore que le gouvernement ait cédé aux organisations patronales, qui non seulement avaient refusé la négociation d’un barème dans leurs branches respectives, mais ont osé prétendre qu’un tel barème allait les étrangler. Le SNJ appelle la profession à se mobiliser pour obtenir, dans toutes les formes de presse, des barèmes de piges dignes de ce nom.
Paris, le 8 mai 2017
Sur le même sujet, Acrimed signale :
L’étude de la Scam « Photojournaliste : une profession sacrifiée » parue en 2015.
Le manifeste « 5 ans, 3 ministres de la Culture, 0 mesure » lancé en 2016 par La Scam, la SAIF, le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-journalistes et l’UPP.
Notre rubrique consacrée au photojournalisme.