Le 27/03/2017 les négociations sur un traité d’abolition des armes nucléaires en droit international ont débuté à New York. Cette première session de négociations a montré que plus de 132 pays partagent une vision d’un monde sans armes nucléaires. Et bien que certains désaccords soient prévisibles, il se dégageait un large accord parmi de nombreux pays sur la plupart des éléments du traité proposé.
Le plus remarquable fut l’accent donné au coût humanitaire des armes nucléaires et au caractère inacceptable d’armements conçus pour tuer sans discrimination des civils.
La présidente de l’ICAN, Beatrice Fihn, a déclaré, « Nous avons accompli des progrès formidables dans notre campagne pour combler cette lacune en droit international et abolir les armes nucléaires. Personne ne s’est laissé distraire par l’opposition. Nous disposerons bientôt d’un texte de base. ».
« Les armes nucléaires sont conçues pour tuer des civils par millions. Les peuples civilisés ne croient plus que c’est acceptable. Il est temps de ranger les armes nucléaires aux côtés des armes chimiques et bactériologiques, comme des reliques d’un passé révolu. L’abolition de ces armes en droit international est une première étape logique de leur élimination totale. »
Avec le soutien de plus de 120 pays, l’Assemblée Générale de l’ONU a approuvé les négociations d’un traité d’abolition des armes nucléaires en octobre 2016. Cette première session avait pour but de recueillir des avis des pays participants. Le Président de la Conférence rédigera un texte de base dans les prochaines semaines et les négociations finales sur le texte auront lieu de la mi-juin au 7 juillet.
« Tout pays a un intérêt dans la question des armes nucléaires, et pas seulement les pays qui en sont armés. L’impact d’une guerre nucléaire ou même d’une explosion accidentelle ne connaîtrait pas de frontière politique. Ces armes menacent la sécurité de tous » a déclaré Mme Fihn.
Les discussions de cette semaine se sont concentrées sur trois sujets : les buts, objectifs et préambule du traité, le détail des actions qui seront interdites par le traité, tels que la possession, le développement, l’essai et l’utilisation d’armes nucléaires ou l’assistance à d’autres pays dans ces actions, ainsi que les actions qui seront demandées aux parties, enfin les formalités telles que la ratification du traité, la régularité des conférences de révision et la question de la ratification par des pays possédant l’arme nucléaire.
Il est prévu que le traité final interdise aux parties d’utiliser, posséder et développer des armes nucléaires, ainsi que d’aider d’autres dans ces activités, œuvrant de concert avec le régime existant des traités de non-prolifération et de désarmement, pour parvenir plus vite à un monde sans armes nucléaires.
« L’abolition de ces armes devrait être la première étape de leur élimination. Le traité que nous attendons après cette semaine aura un impact sur le comportement de ses signataires et sur les pays, non signataires, ayant l’arme nucléaire. Comme avec les armes chimiques, les mines terrestres ou les armes à sous-munitions, l’entrée en vigueur de nouvelles normes internationales modifiera le comportement de chaque Etat. Il est temps de mettre fin à l’âge nucléaire », a encore déclaré Mme Fihn.