Après le succès de « Les ânes ont soif » les réalisateurs Pierre Carles et Nina Faure se rendent en Equateur pour voir de leurs propres yeux la « Révolution Citoyenne » que le président Rafael Correa a mise en place.
Pendant que les pays de l’Union Européen font des pieds et des mains pour rembourser « la dette » (personne n’est bien au courant à qui on doit la rembourser, mais bon !) et que le mot austérité résonne comme une sentence implacable et inéluctable dans la bouche des politiciens et des économistes, un petit pays d’Amérique du Sud – l’Equateur – a décidé avant de payer de faire un « petit » audit sur la dette.
Dans le premier volet de la saga documentaire Operation Correa, « Les ânes ont soif », les réalisateurs se demandent pourquoi la visite en 2013 du Président de l’Equateur, Rafael Correa, n’a pas été relayée par les médias de communications français. Question pertinente sachant que Rafael Correa est un économiste formé en Europe, parfaitement francophone et qui propose des solutions différentes face au problème de la dette.
Dans le deuxième volet, « On revient de loin » Carles et Faure décident de partir en Equateur pour voir si les mesures politiques, économiques et sociales que promeut le gouvernement de Rafael Correa à travers l’idée d’une « Révolution Citoyenne » ont un impact positif sur la population.
Avec les yeux plein d’étoiles les journalistes vont à la rencontre de ce nouveau système pour voir la transformation d’un pays. Néanmoins la réalité est bien plus nuancée que ce qu’ils attendent. Les avancées sociales, d’éducation et d’infrastructure se heurtent à une population polarisée qui ne comprend pas – ou qui est hostile carrément – aux changements que le gouvernement souhaite mettre en place.
« On revient de loin » est un regard français sur la situation de l’Equateur aujourd’hui, qui montre subtilement les différences culturelles de conception et de mise en place d’un processus « révolutionnaire ». Les enquêteurs font le choix de faire partie de l’histoire qu’ils racontent, en donnant clairement leur avis et leurs sentiments sur ce qu’ils sont en train de vivre.
Un documentaire intelligent et drôle, qui n’a pas peur de montrer au public les faiblesses, les doutes et la position des réalisateurs face à un événement historique, et qui en même temps est capable de mélanger la réflexion à l’humour. Un film qui peut se permettre cette liberté car en grande partie produit par le financement participatif.