Liberté pour Milagro Sala, dirigeante du mouvement social Tupac Amaru et députée du Parlasur, arrêtée de manière arbitraire depuis le 16 janvier 2016.
Première prisonnière politique de la gestion Macri.
Qui est Milagro Sala ?
Milagro Sala est une militante sociale, dirigeante de l’organisation Tupac Amaru, active dans les régions les plus pauvres de la province de Jujuy, au nord de l’Argentine. Elle a toujours été discriminée à cause de son appartenance ethnique et sa rébellion.
Dans les années 90, pour répondre aux besoins d’une population en situation de pauvreté extrême dans la province de Jujuy, elle crée l’organisation Tupac Amaru. A l’origine la Tupac Amaru distribuait des goûters aux enfants pour lutter contre la malnutrition puis elle a entamé la construction de quartiers en dur et de lieux de loisirs pour la communauté.
A l’arrivée de Nestor Kirchner à la présidence de l’Argentine en 2003, l’organisation s’est vue attribuer des plans d’aide et a pu développer son projet d’intégration des plus démunis. Des subventions lui ont été proposées afin de construire 200 logements, ce à quoi Milagro Sala et son organisation ont répondu, « donnez nous l’argent et nous nous en chargerons ». Son projet étant alors d’inciter les populations pauvres à être acteurs de leurs destins. Ce fut une réussite : avec ce financement reçu, 8000 logements sociaux ont été construits, 120 coopératives productives ainsi que des centres sanitaires, des écoles, des centres culturels et des centres de loisirs. Ceci lui a valu le respect de tous et l’incorporation de 70 000 membres à l’organisation.
Chronique d’une détention
Milagro Sala n’a à ce jour aucun antécédent judiciaire ni pénal.
Depuis l’ascension au poste de gouverneur de la province de Jujuy le 10 décembre 2015 de Gerardo Morales – dirigeant du Parti Radical et membre de la coalition qui soutient le Président Mauricio Macri – Milagro Sala a demandé à être reçue afin de négocier les futures subventions dont devrait bénéficier l’organisation. Elle n’a pas été entendue et l’organisation a alors réalisé un sitting devant le siège du gouvernement provincial afin d’être reçus. En réponse, le premier acte du gouverneur Morales a été de demander des renforts des forces de répression et a fait venir 150 gendarmes, 43 d’entre eux décédés dans un accident de la circulation conséquence de la hâte de l’appel.
A la demande du gouverneur, Milagro Sala a été incarcérée pour incitation à la violence le 16 janvier 2016. Le 29 janvier le juge déclare sa libération considérant l’accusation nulle. Elle est à nouveau incarcérée, accusée cette fois de fraude à l’administration publique et association illégale. Une heure après, s’est ouvert un nouveau procès où elle a dû répondre aux accusations sans avoir le temps de préparer sa défense.
Amnesty International, ainsi que le Comité des Droits de l’Homme de l’OEA (Organisation des Etats Américains) ont exigé sa libération immédiate, considérant que Milagro Sala n’a fait qu’exprimer son droit à manifester. 27 parlementaires européens ont également demandé sa libération. En Argentine, le Procuvin (instance contre la violence institutionnelle) le CELS (Centre d’Etudes Légales et Sociales) et plusieurs parlementaires et organisations de défense de Droits de l’Homme ont dénoncé le caractère illégitime de sa détention.
Des conditions de détention qui se détériorent
Alors que dans l’hémisphère sud la période hivernale a commencé Milagro Sala et les autres détenues de la prison des femmes de l’Alto Comedero dénoncent être privées d’eau chaude et de chauffage depuis plus de 25 jours. De plus, les autorités pénitentiaires refusent aux familles de fournir des vêtements chauds.
Deux autres militantes de la Tupac Amaru, Maria Molina et Jesus Elba Galarza, détenues depuis 20 jours dénoncent également ne pas avoir accès à l’eau chaude. Elles dénoncent également une politique de harcèlement de plus en plus violente à l’encontre des visiteurs.
Bien que la suppression d’eau chaude dans la prison ait été ordonnée par le Gouverneur de Jujuy, Mauricio Macri et son Ministre de la Justice German Garavano devront répondre à la violation des traités signés par l’Argentine en matière de respect des normes minimales concernant les personnes mises en détention sur le sol argentin.
Le 11 juin dernier s’est tenu le congrès annuel de la Tupac Amaru en présence de tous les comités pour la libération de Milagro Sala et elle a été réélue à la tête de l’organisation.
A ce jour Milagro Sala est encore en détention.
NOUS EXIGEONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE MILAGRO SALA
LE RESPECT DES DROIT HUMAINS A L’INTERIEUR DES PRISONS
NON A LA CRIMINALISATION DE LA LUTTE SOCIALE!!
hijosparis@hotmail.com
Source : http://hijosparis.unblog.fr/2016/06/22/liberte-a-milagro-sala/